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Ursula Andress, sirène suisse pour James Bond

Ursula andress

La scène mythique du bikini! Ursula Andress dans James Bond 007 contre Dr No, incarnant Honey Ryder.

© ww.allposters.co.uk

Il suffit parfois de peu pour faire un sex-symbol. Une eau cristalline. Une silhouette émergeant de l’océan, une conque dans chaque main. Un bikini blanc. Un couteau à la ceinture. Et une jolie voix qui chantonne: «Underneath the mango tree, me honey and me canwatch for themoon…» Ursula Andress, alors tout juste âgée de 26 ans, se doutait-elle qu’en prêtant sa plastique à la farouche Honey Ryder dans cette scène de film mythique, elle allait non seulement devenir la première James Bond girl de l’histoire, mais aussi une légende vivante? Sans doute pas. Mais elle allait vite prendre conscience de sa valeur. Trois ans après la sortie de James Bond 007 contre Dr No, l’actrice bernoise posait nue pour Playboy. Lorsqu’on lui demanda ensuite pourquoi elle avait accepté, elle répondit avec morgue: «Parce je suis belle.»

Et elle l’était. «La plus belle fille du monde», selon les médias de l’époque. Même la mythique Brigitte Bardot estime dans ses mémoires, Initiales B.B., qu’Ursula Andress était beaucoup plus ravissante qu’elle. Les deux femmes se sont liées d’amitié dans les années 50 à Rome, où la jeune Bernoise avait suivi son compagnon, l’acteur Daniel Gélin. Alors débutantes, elles couraient les plateaux de Cinecittà. Toutes deux blondes. Toutes deux cachant derrière la pin-up de façade, une femme de tête. Après l’Italie, Ursula Andress s’envole pour Hollywood où la Paramount la prend sous contrat. Un an plus tard, elle se paie le luxe de racheter sa liberté au studio américain. Elle n’a même pas 20 ans. «Mon indépendance est très importante, racontera-t-elle. La liberté est ma plus grande extravagance. (…) Je ne peux être l’esclave de rien, excepté peut-être d’un homme, un petit peu.»

Daniel Gélin, Marlon Brando, James Dean, Jean-Paul Belmondo ont, un temps, partagé sa vie. Mais c’est un cinéaste qui lui a ouvert la voie vers le succès. John Derek, qu’Ursula Andress épouse en 1957, devient son pygmalion. Comme Roger Vadim fut celui de Bardot. Pour lui, la comédienne prend la pose. Grâce à l’un de ses clichés, elle est retenue pour donner la réplique à Sean Connery dans James Bond 007 contre Dr No. Elle y joue la sculpturale Honey Ryder. Mais pas question de faire la potiche. La légende raconte que le maillot de bain une pièce prévu pour elle par la production ne lui plaisant pas, elle aurait dessiné elle-même le fameux bikini blanc qu’elle porte dans le film. Ursula Andress le reconnaît sans chichis: c’est à ce petit bout de tissu qu’elle doit sa carrière internationale (et aussi un Golden Globe). Vendu aux enchères en 2001 pour 35 000 livres sterling (environ 53 000 francs suisses), le bikini a aujourd’hui sa propre page Wikipédia.

Légère par pudeur

Ce rôle n’était censé être qu’un faire-valoir. Pourtant, en l’endossant, Ursula Andress a donné corps à une image révolutionnaire de la femme: forte, indépendante, séductrice. Et ce, bien avant que la libération sexuelle ne vienne bousculer les carcans d’une société jusque-là très puritaine. Mais si l’actrice suisse elle a tourné plus de trente longs métrages, et pas des moindres – L’idole d’Acapulco aux côtés d’Elvis Presley, Quoi de neuf, Pussycat? avec Peter Sellers, Les tribulations d’un Chinois en Chine avec Belmondo, Soleil rouge avec Alain Delon, le parodique Casino Royale, notamment – aucun n’a marqué l’imaginaire collectif autant que James Bond 007 contre Dr No. Elle assume: «J’ai choisi de faire des films légers et drôles ou des films d’action à l’exclusion de films dramatiques et psychologiques par pudeur, par peur, par manque de confiance. (…) M’engager tout entière dans un film où il faudrait que j’apporte des sentiments personnels, une partie de mon âme, cela me fait peur.» Sex-symbol un jour, sex-symbol toujours.

Remake

En 2002, Meurs un autre jour, 29e James Bond de la série, rend hommage à la fameuse scène du bikini: Halle Berry, en James Bond girl, sort de lamer vêtue d’un deux-pièces orange, couteau à la ceinture. Comme Ursula Andress quarante ans plus tôt.

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