news société
#ThisIsNotConsent: l'Irlande furieuse, après que le string d'une ado violée soit déclaré comme «preuve de consentement»
«Elle portait un string avec de la dentelle.» Voilà le fin mot du procès. L'accusé, un homme de 27 ans poursuivi pour viol, se retrouve acquitté. La victime, une adolescente de 17 ans, doit accuser le coup, condamanée à regretter son choix de sous-vêtements pour le restant de ses jours.
L'Irlande, elle, refuse d'accuser le coup. Scandalisés par l'issue de cette affaire, des centaines de manifestants ont crié leur colère dans les rues de Dublin, Limerick et Cork. Sur les réseaux sociaux, des milliers de femmes partagent le hashtah #ThisIsNotConsent (ceci n'est pas un consentement), afin de rappeler que le port d'un string n'excuse absolument pas un abus sexuel, quel qu'il soit!
En signe de protestation, des dizaines de culottes en dentelle ont été déposées sur les marches du palais de justice de Cork, afin de faire réagir au plus vite.
Les propos tenus par l'avocate Elizabeth O'Connel ont également fait le tour du Web. Ainsi que le rapporte le «Telegraph», elle aurait décrété que l'accoutrement de la victime suggérait que celle-ci était «attirée par l'individu» et «ouverte à une rencontre»:
Après 90 minutes de procès, le juré composé de huit hommes et de quatre femmes tranchait en faveur de l'accusé... et cela de façon unanime! En réaction, une internaute outrée s'est empressée de réagir via son compte Twitter:
Violée à 11 ans, elle est jugée «consentante» pour avoir subi sans se débattre
«Cela peut sembler gênant de montrer un sous-vêtement ici...»
Le 13 novembre 2018, alors que le hashtag approchait les 10 000 occurences sur Instagram, la députée Ruth Coppinger décidait d'aborder le sujet au parlement. En plein débat, elle faisait subitement apparaître un string bleu, sous les yeux ébahis de l'assemblée.
Le lendemain, Madame Coppinger menait une vive manifestation au-travers des rues de Dublin, et s'étonnait sur Twitter que les caméras s'étaient détournées d'elle, lorsqu'elle avait montré son string bleu aux yeux de tous. «Et dire qu'au tribunal, les victimes voient leurs sous-vêtements passés de main en main et faire office de preuves», rappelle-t-elle.
Ainsi que l'indique Noeline Blackwell, responsable du Centre irlandais pour la crise du viol, toujours au «Telegraph»:
En attendant, le mouvement #ThisIsNotConsent se poursuit sur la Toile, tandis que des voix furieuses continuent de s'élever en Irlande. Espérons qu'elles crient assez fort pour que la justice les entende.