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Avec notre style de vie multiconnectée, on cumule les comptes sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, Pinterest, LinkedIn, Google plus…), on crée des login puis très souvent, on reste connecté… jusqu’à la dernière minute! Et si le pire nous arrive, il faut encore que la famille fasse la démarche de nous «couper» définitivement du monde. Soit en formulant une requête auprès de Facebook en prouvant que l’on a un lien de parenté (ajoutez à la copie de votre carte d’identité un acte de décès), soit (avec chance) elle connaît nos mots de passe (dans le doute, elle peut toujours essayer notre e-mail et date de naissance).

Seulement Twitter commence à effacer les comptes inactifs de plus de six mois. Facebook lui, autorise la page «en mémoire» de friends, laissent les utilisateurs le droit aux commentaires mais leur refusant de taguer des photos.

Le scénario le plus funeste

A en croire le graphique du site «Hello Giggles», si Facebook ne voit pas son nombre d’amis grandir davantage, ces derniers seront en minorité en 2065. Le réseau social deviendra alors un quasi cimetière webistique ou un site mémorial. Et le désuet «livre de classe» compilera les visages de vos anciens camarades… morts. Snif.

La morale de cette histoire

Il y a quelques mois, j’ai malheureusement dû faire face à une tragédie dans ma famille. Cela m’a fait réfléchir aux limites de dévoiler ses sentiments sur Internet… Mais j’ai vite renoncé à fermer la page de ma chère défunte. Car la page Facebook a fait office de mausolée pour mes amis et ma famille. Comme peu de gens de mon entourage sont croyants, j’ai considéré les petits mots postés comme des cierges imaginaires. Les effets de compassion et de solidarité étaient les mêmes et immenses.

Le Huffington Post publiait récemment un article en expliquant que la vantardise ultime sur Instagram, c’est de ne rien poster du tout. Mais aussi que l’absence d’activité peut créer chez nos proches un sentiment de fenêtre indiscrète qui devient sombre trop vite. Comme si l’on tirait les rideaux, plongeant les gens dans un nouveau type d’angoisse 2.0. Pas évident du tout ce monde digital. Alors que faire? On dirait bien que le bon vieux libre arbitre arrive à la fin de cette histoire. Voulons-nous laisser sur le Web des petits souvenirs (heureux, drôles ou dérisoires) tels les miettes de pain d’Hansel et Gretel ou créer pour toujours le mystère de notre vie?

Programmer son départ comme au cinéma

En 2013, Google a lancé «Inactive Account Manger», un nouvel outil qui permet aux utilisateurs de planifier «une mort digitale» et d’effacer toutes leurs informations sur Internet. Flippant vous dites? Hollywood l’a déjà imaginé plus ou moins dans «Vanilla Sky» avec Tom Cruise, Michel Gondry avec son excellent «Eternal Sunshine of the Spotless Mind». Deux films qui ne parlent pas de la place des réseaux sociaux dans notre société, mais bien du désir de mettre de l'ordre dans nos souvenirs. Ou pire, de s’imaginer une vie virtuelle après notre mort. Car finalement le dilemme est bien là. Si l’on réfléchit aujourd’hui à contrôler sa vie sur les réseaux sociaux une fois décédé, c’est bien que l'on prépare soigneusement ce que l’on veut léguer ou pas. Notre empreinte digitale en somme.

C’est triste, on vous l'accorde. On peut se réconforter en se disant que la Toile est supercréative dans dans le rôle de la Grande Faucheuse… Son avenir est radieux! Et cynique au possible, les sites «The Tweet Hereafter» ou «LivesOn» permettent de générer des tweets de votre compte, 140 caractères qui devraient «sonner» comme si vous écriviez un petit post en live du paradis. Elle n’est pas belle la vie?

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