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Apparemment, rien ne lui résiste. Pour la 7e édition du festival St Prex Classics (ndlr: du 23 août au 2 septembre 2012), Hazeline van Swaay a même réussi à décrocher la lune: suspendue au-dessus du bourg de Saint-Prex, une spectaculaire coupole lumineuse réalisée à sa demande par l’EPFL attire tous les regards. «Quand on s’engage dans une action, il ne faut jamais lâcher, déclare-t-elle. Dès que j’ai commencé à travailler, j’ai décidé de le faire selon mes standards, et sans me couler dans un moule. Ma force, c’est de vouloir faire les choses différemment et de ne pas avoir peur de prendre des risques. Je suis un esprit libre, ce qui m’a d’ailleurs valu pas mal de critiques.» Voilà qui définit aussi bien la carrière de cette femme hors du commun que le St Prex Classics, un festival qui a su se distinguer des innombrables manifestations musicales organisées en Suisse romande. De grandes stars y côtoient de jeunes artistes avec parfois un mélange des genres plutôt détonant: imaginez la célèbre soprano Natalie Dessay chantant Les parapluies de Cherbourg

Ce cocktail d’exigences artistiques top niveau, d’originalité et de convivialité se savoure également hors représentations: «Les artistes ne logent pas dans un hôtel 5 étoiles, mais chez l’habitant. Les repas se déroulent chez moi, sur la terrasse». Sur ce belvédère surplombant le bourg et le Léman, des amitiés naissent ainsi en toute simplicité, nourries par un amour commun de la musique et de la danse.

Plan de carrière et passions

Le parcours d’Hazeline van Swaay ne ressemble en rien à un long fleuve tranquille. Après une enfance dorée aux Philippines, elle suit ses parents à Vevey où son père va occuper un poste chez Nestlé. «Arrivée en Suisse, j’ai eu du mal à trouver ma place. A 11 ans, j’avais déjà fait deux fois le tour du monde. Je parlais plusieurs langues, mais pas le français. Je n’oublierai jamais ma première leçon de gym où j’ai fait sensation en portant un bermuda et des baskets vert pomme alors que mes camarades portaient toutes des cuissettes bleues maintenues au moyen d’un élastique. Je me suis sentie en total décalage. Au collège, j’étais l’étrangère. C’était dur, mais cela m’a appris à me battre.»

Electron libre, Hazeline entame des études de droit avec l’idée de devenir juge pour mineurs, mais ce milieu austère ne lui convient pas. Après avoir obtenu le diplôme de l’Ecole hôtelière, elle s’oriente donc vers le marketing. C’est pendant ses études à l’IMD qu’elle rencontre son mari. «Nous avions chacun une carrière à mener, mais pour que notre couple fonctionne, il fallait un leader. J’ai dit à mon mari «C’est toi le lead». En travaillant pour de grandes sociétés, je pouvais le suivre quel que soit son lieu de travail.» Enfin presque… car à trois reprises elle et son mari vivent dans des pays différents. Leur plus longue séparation dure deux ans. «Je tenais à construire ma carrière avant d’avoir des enfants. Nous nous sommes mariés à 30 ans et avons attendu sept ans avant d’avoir notre fils, puis notre fille. Quand on se marie, il est important d’apprendre d’abord à se connaître. Les enfants, il faut les avoir soit très jeune, avant de démarrer sa carrière, soit tard, une fois qu’on a un job intéressant et qu’on dispose d’un salaire suffisant pour avoir une aide à la maison.»

Après avoir travaillé en qualité de directrice du marketing pour des multinationales comme Ciba-Geigy, L’Oréal, le groupe Cartier et Piaget, Hazeline Van Swaay décide de tester ses compétences d’entrepreneur en créant une société de chasseurs de têtes. A ses yeux, les changements professionnels doivent être synonymes de progression: «Il est parfois difficile, pour quelqu’un qui est en poste, de voir que l’opportunité qui se présente est la bonne pour lui. Certains se disent qu’il est trop tôt pour un changement, mais il faut savoir que le train qui passe une fois ne passera pas une deuxième fois. Mon conseil est: N’attendez pas que cela arrive, agissez!»

C’est la mort soudaine de son père, mélomane averti et sponsor de jeunes musiciens, qui la fera bifurquer une fois de plus. Encore sous le choc, et pour rendre hommage à cet homme qu’elle aimait profondément, Hazeline organise un concert à l’église romane. C’est un succès et cela devient une passion. L’année suivante, la musique investit le bourg, ainsi que la danse, en hommage à sa mère qui dirigeait autrefois une école de danse. «Le festival s’est construit progressivement. Je remercie mon père, en décédant, de m’avoir aidée à le créer, à transformer son absence en présence.»

Ses accords majeurs

Chez les van Swaay, il y a trois chiens. Les deux premiers gambadent dans le jardin. Le troisième est un grand basset en fonte qui trône sur le piano à queue du living: «Un cadeau d’anniversaire de mon mari». Hazeline joue du piano: «C’est ma relaxation à moi. J’en joue le soir, après avoir consacré du temps à mes enfants et à mon mari. J’ai eu un coup de cœur pour Murray Perahia lors d’un concert à Pékin, où il jouait un Impromptu de Schubert. Comme lui, j’aime Schubert et Beethoven. Mais je suis frustrée de ne pas jouer aussi bien. Alors je mets un CD de Perahia… et je joue en même temps que lui!»

A son retour de vacances, sa fille Quirine a constaté que le frigo était vide et est allée illico faire des courses. Pas de doute, maman et la cuisine, ça fait deux, même s’il lui arrive de mitonner des œufs au plat. «Mon mari comprend mes choix, commente Hazeline. Parce que s’il attendait le soir que le repas soit sur la table, cela poserait quelques problèmes…»

Elégante, Hazeline van Swaay s’intéresse plus à la mode. «J’aime les habits, c’est même ma plus grande source de dépense. Je mélange des vêtements bon marché et d’autres plus luxueux. Pendant longtemps ma marque préférée a été Jil Sander. Comme je n’aime pas passer des heures à faire du shopping, je commande toujours par téléphone. Quand je trouve une marque qui me convient, je lui reste fidèle. Mais après la vente de Jil Sander à Prada, le style a changé. Aujourd’hui, ma marque favorite est la collection Black label de Ralph Lauren.» Signe distinctif de la présidente du festival: des boucles d’oreilles géantes qui lui vont à merveille et permettent de la reconnaître de loin. Elle les porte par goût, certes, mais plus malicieusement on pourrait aussi y voir… un joli coup de marketing!

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