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Les 7 catégories de profils Facebook qui nous énervent!
Le globe-trotter sadique
Son profil Toujours en vadrouille, il semble avoir vingt-cinq semaines de vacances par année. Et ne manque pas de le faire savoir par une avalanche de clichés pris à l’autre bout du monde. Autre hypothèse: est doué du don de télé-transportation. Ou possède quelques centaines de milliers de miles à utiliser d’urgence. Quand d’autres sont fétichistes des chapeaux ou des petites culottes, lui amasse les albums photo type beau livre de voyage qu’on adore offrir à Noël. Seychelles. Australie. Costa Rica. Son journal pourrait être confondu avec un numéro spécial du National Geographic
Pourquoi on adore le détester Forcément, cette orgie d’instantanés des régions les plus paradisiaques du globe finit par agacer, surtout lorsqu’au même moment, on est assis seul devant son ordinateur, en train de manger des raviolis en conserve un dimanche soir. On ne peut s’empêcher de le jalouser, et du coup on en vient à souhaiter qu’un paquebot de luxe qui sombre, une overdose de Caipirinha ou une mauvaise rencontre avec un requin citron mette vite fin à tout ça. Non non, c’est mal…
Pourquoi on le garde quand même Dans le fond, des images de plages dorées, de lagons et de treks fabuleux sur un quelconque toit du monde, c’est quand même plus supportable que la nouvelle photo de profil de la tante Hermine avec son horrible châle en plastique anti-pluie sur la tête.
L’ami des animaux
Son profil Lorsqu’on visite sa page, on croit se balader dans un refuge de la SPA. Soit la personne en question squatte dans un zoo, soit elle a été élevée dans la forêt avec les loups. Des photos de chiens, de chats, de singes, de bébés tigres, tous plus mignons les uns que les autres. On apprend que sa famille est principalement composée de labradors et de siamois. Un fragment d’être humain apparaît dans le coin d’une photo? Juste une erreur de cadrage. La rencontre avec la civilisation n’a pas encore eu lieu.
Pourquoi on adore le détester La vie politique est en ébullition, la guerre est déclarée dans un coin de Méditerranée, peu importe, notre fanatique des chatons kawai s’en tamponne les lombaires. Parfois, on aimerait qu’il fasse un peu plus preuve de maturité. Et élargisse considérablement son champ de vision.
Pourquoi on le garde quand même Un coup de déprime, un ciel qui s’assombrit, une pile de dossiers hypertrophiée sur le bureau… Rien de tel qu’une vidéo de chat maladroit ou voltigeur pour redonner le moral.
Le fêtard professionnel
Son profil Manifestement celui d’un noctambule. D’un insomniaque. On aurait l’impression d’avoir à faire avec un vampire ou un loup-garou, s’il n’y avait le bar à cocktail constamment en arrière-plan sur les images. Il n’apparaît jamais en photo accompagné de moins de douze personnes, dont au moins sept complètement ivres et trois au bord du coma profond. On n’est donc jamais vraiment sûr de savoir l’identifier. Ses pièces à vivre? Les raves de Goa dans le rôle de la chambre à coucher, les discos d’Ibiza comme salon et les spring break de Miami en guise de salle de bain.
Pourquoi on adore le détester. Avec ses nuits à 200 à l’heure et sa bande d’amis aussi grouillante qu’une fourmilière, on en vient à envier sa vie sociale version VIP. Et ça nous rappelle à quel point, le samedi soir, on peine à décoller nos potes Maurice et Jean-Bernard de la troisième rediffusion du cerf en rut sur Chasse et Pêche pour aller enfin explorer l’unique bistrot du quartier.
Pourquoi on le garde quand même. Parce qu’un brin de gens déjantés dans notre journal à nous n’est pas désagréable. Parce que les corps huilés qui dansent sur les baffles ne sont pas totalement mauvais pour le moral. Ni pour les yeux.
Le fossile vivant
Son profil Dans le meilleur des cas, il s’est inscrit sur Facebook six ans après les autres et n’a pas changé sa photo principale depuis la mort de Marie-Antoinette. Dans le pire, il n’a daigné afficher qu’un horrible avatar anonyme de couleur bleue. Quoi qu’il en soit, il est trop parano pour poster davantage d’images. Tout est désespéramment vide. On se demande alors, 1) où diable notre ami a déniché ce chirurgien esthétique qui lui permet de garder la même apparence pendant toute une décennie, 2) si l’utilisation des appareils photos n’a pas été interdite dans son pays.
Pourquoi on adore le détester On a accepté sa demande d’ajout par curiosité, compassion ou pure charité. Il n’a pas de statut, pas de date de naissance, pas de lieu de formation, ne part jamais en vacances, ne sort pas, ne lit et ne mange rien, il n’a pas d’opinion politique, pas plus que religieuse, bref pas d’opinion du tout. Son occupation favorite: délaissant son propre journal, il préfère aller barbouiller celui des autres avec des commentaires et des colliers de smileys à tous les étages. En fait c’est un espion qui s’ignore. Heureusement pour lui que ses contacts sont si exhibitionnistes.
Pourquoi on le garde quand même Parce que c’est grâce à lui qu’on a pu dépasser pour la première fois les cent amis sur Facebook. Alors on tolèrera encore quelques temps son réflexe d’écrire une phrase creuse à chaque image qu’on a téléchargé.
Le smartphone sur pattes
Son profil Regardez et vous verrez tout avec ses yeux. Absolument tout. En achetant son nouvel smartphone, il a contracté la maladie consistant à immortaliser l’intégralité de ce qui se trouve dans son champ de vision, quelle que soit le jour et l’heure. Un plat de lasagnes maison. Un banc public. La cour intérieure désaffectée d’un immeuble. Vous ne savez pas pourquoi il fait ça, ça tombe bien, lui non plus.
Pourquoi on adore le détester Dans l’impossibilité de remettre en ordre ce rébus mystérieux, le visiteur du profil sera d’abord saisi d’un sentiment de nausée. Avec cette impression de faire face à un Pinterest géant, là où il s’attendait à rencontrer un être humain dans le sens biologique du terme. Puis il ira s’entraîner se faire la main sur son vieux Rubik’s Cube stocké au grenier.
Pourquoi on le garde quand même Par défi.
Le calendrier Pirelli
Son profil C’est un peu les Mémoires de Saint-Simon croisées avec le compte Instagram de Rihanna. Longue lignée d’autoportraits – ou selfies – pris à bout de bras devant le miroir. Etalage de shootings réalisés par le Patrick Demarchelier du quartier censés révélés son physique de mannequin. Description méticuleuse de chaque fait et geste de la journée. Autant dire que le propriétaire des lieux a hissé le culte de la personnalité au rang d’art majeur. Et quand notre Kim Jong-il local accepte de laisser un de ses congénères s’inviter sur une photo, c’est pour mieux lui faire profiter de son aura extraordinaire.
Pourquoi on adore le détester «Ma vie, mon œuvre, moi et tous ceux qui habitent dans ma tête»… La personne en question a beau être notre ami, on ne peut bientôt plus la voir en peinture. Surtout qu’au départ, on ne demandait pas à apprendre par cœur chaque détail de son anatomie.
Pourquoi on le garde quand même Vraiment, on n’en sait rien. Surtout que d’après des études sur le sujet, l’abus d’égo est franchement néfaste pour la santé.
Le chien policier du web
Son profil. A part une photo de profil plus ou moins réaliste, pas grand-chose d’humain dans ses images. S’y croisent des couvertures d’album de groupes psychédéliques indépendants, des œuvres de Malevitch dans sa période carré blanc sur fond blanc et autres délires de graphistes piochés aux quatre vents. Son vrai nom est souvent retranscrit dans une version hermétique. En anagramme. En verlan. En phonétique thaïlandaise. C’est un artiste. Il fait souvent référence à des créateurs pas encore inscrits dans le dictionnaire des noms propres. Quant à son journal, c’est une compilation de tout ce qui fait le buzz sur Internet. Le partage est sa religion. Et Youtube sa chapelle.
Pourquoi on adore le détester Envahis par ce déferlement de vidéos qu’on ne peut s’empêcher de regarder, la journée passe vite. Trois clics et hop, il est déjà minuit. Il faudrait peut-être commencer à travailler.
Pourquoi on le garde quand même Sans lui, Facebook ressemble un peu moins à un boulevard de nombrils satisfaits d’eux-mêmes. Et puis ces incessantes découvertes nous permettent de faire le plein de playlists avant l’été.
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