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Le match de nos supermarchés: caissière contre caisse automatique
Sur la question des caisses automatiques, celles où l’on scanne soi-même ses articles, mon cœur balance. Cette manie de déléguer le job au client dans tous les secteurs possibles, a priori, ça m’énerve. Auparavant tu allais à l’aéroport, la charmante dame te remplissait et t’imprimait ton billet, maintenant tu fais tout toi-même, y compris ton pique-nique, parce que le repas servi avec amour, depuis l’invention du low-cost, tu peux marquer dommage.
La tentation de l’automate
D’un autre côté, la patience n’étant pas précisément ma plus grande qualité et ce coin du magasin étant majoritairement fréquenté par des gens comme moi, pressés, il faut bien admettre que la perspective de m’épargner la file d’attente est de nature à me séduire. Donc souvent, j’y vais.
En même temps, si je fais ce choix-là, je rate la conversation avec la mère des enfants qui étaient à l’école avec les miens, et tout le charme de «– Et les enfants, ça va? Ça va. – Et votre fille, elle en est où dans ses études? Ça va. – Et le travail? Ça va.». Là j’ai l’air de me moquer, mais c’est un peu le sel des commis qui s’en va si on ne peut plus maintenir des liens avec sa caissière.
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Du mal à lui demander de dire au revoir
Et en partant, on lui dit «merci au revoir merci bonne journée merci au revoir» et elle nous répond pareil, alors que la caisse automatique, elle n’a pas encore intégré la fonction phatique du langage, elle est nulle.
Il y a un point tout de même où elle est meilleure que la vraie caissière. Quand j’achète une bouteille de vin ou une bière, la mère des copains de classe de mes enfants la scanne tout droit et ne fait même pas mine de me jeter un regard scrutateur. Alors que l’automatique a le bon goût de tout bloquer et de clignoter comme une malade jusqu’à ce qu’une dame vienne vérifier si j’ai bien plus de 18 ans. C’est complètement crétin, mais chaque fois ça me fait rire.