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L'association l’Oasis des vétérans, un EMS pour des chiens
Marina Tami est une femme qui a du chien. Au sens figuré comme au sens propre. Sa ferme de Vaulruz, dans la campagne fribourgeoise, résonne dès l’aube d’aboiements affamés. Les résidents de l’Oasis des vétérans, le refuge que cette Veveysanne a fondé il y a neuf ans, réclament leur petit-déjeuner. Ils sont une cinquantaine à mener ici une retraite paisible. La plupart ont été recueillis à la mort de leurs maîtres ou lorsque ceux-ci, en prenant de l’âge, n’ont plus été capables de s’occuper de leur animal ou ont été placés en EMS. Certains ont été récupérés dans des refuges «classiques», où les chiens vieux ou malades sont jugés implaçables. Avec courage et beaucoup d’abnégation, Marina leur offre le gîte et le couvert, mais aussi des soins et de l’amour, pour le temps qu’il leur reste. Une fin de vie digne.
«Je ne peux pas supporter qu’un vieux chien meure seul dans un box», confie la quinquagénaire en remplissant d’eau les gamelles. Dans la cuisine, humains et toutous exécutent un amusant ballet. La vieille Fanny, alléchée par les croissants posés sur la table, grogne pour tenir ses camarades à distance. Floppy, doyen de la meute, observe la scène placidement, posé sur un canapé: à vingt ans, «il est sourd comme un pot», explique Marina. Dans la chambre voisine est accrochée une photo de son tout premier chien. «Mes parents me l’ont ramené de la fourrière quand j’avais 14 ans, c’était déjà une «occasion», dit-elle en souriant. Le rez-de-chaussée compte quatre pièces, et chacune héberge des occupants à quatre pattes, regroupés par taille. Le premier étage est réservé au logement de Marina… et d’une bonne dizaine de chihuahuas. «Ils ont ma chambre. Ou plutôt… j’ai la leur!»
Levée au point du jour, Marina se répartit les tâches à accomplir avec ses employés – elle-même est bénévole. Nettoyer l’intérieur de la maison, changer l’eau, administrer les médicaments, donner à manger, nettoyer à nouveau l’intérieur sali par les chiens pendant leur repas, nettoyer l’extérieur, laver les paniers, enlever les crottes du gazon, rincer les boxes réservés aux toutous en vacances – l’Oasis fait aussi pension pour quelques chiens – ou aux bêtes trop agressives pour pouvoir être mises avec les autres, soigner, toiletter, promener… L’après-midi, en prime, le refuge reçoit les adoptants potentiels. Depuis janvier, grâce à l’engagement de Marina et de son équipe, une centaine de chiens ont trouvé de nouveaux maîtres.
Ce choix de vie, elle ne le regrette pas. Après avoir vécu 25 ans au Tessin, elle a divorcé, acheté la ferme et s’est s’installée dans le canton de Fribourg avec, dans ses bagages, ses trois enfants et… vingt-trois chiens. «Quand on partait en vacances, au lieu de faire les boutiques, je faisais les refuges. Je demandais toujours le chien le plus vieux. Petit à petit, j’en ai eu de plus en plus.»
Aujourd’hui, les enfants de Marina sont grands. Mais les vétérans de l’Oasis, eux, ont toujours besoin d’elle.
Comment aider?
L’Oasis des vétérans a besoin de nourriture pour chiens, de couvertures, de produits de nettoyage et surtout de fonds. Pour aider, il est aussi possible de parrainer un chien ou de s’abonner au magazine édité par le refuge. Infos sur: www.oasis-des-veterans.com
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Avec Karim Slama en spectacle, le 5 juin 2014 à L’Octogone-Théâtre de Pully, 20 h. Billetterie: 021 721 36 20 ou sur www.theatre-octogone.ch
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