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«Là où les putains n’existent pas»: le docu qui révèle le côté obscur de la Suède

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Les personnes en charge du dossier d’Eva-Maree Kullander ont été discrètement mutées après son agression dans les locaux des services sociaux de la ville de Västerås.

© Getty

«La Suède aime raconter au monde entier qu’elle est un pays qui a éradiqué la prostitution, que le modèle dit nordique de la pénalisation des clients est une réussite», explique Ovidie sur «France Inter» à l’occasion de la sortie de son film «Là où les putains n’existent pas» diffusé sur «Arte» le 6 février 2018*.

Dans ce docu présenté par la chaîne comme un «réquisitoire contre les abus de pouvoir», la réalisatrice brise le mythe du modèle suédois égalitaire et protecteur.

Un fait divers comme point de départ

Il y a 5 ans, Eva-Marree Smith Kullander, alias Jasmine Petite, est assassinée sauvagement par le père de ses deux enfants, qui lui assène 32 coups de couteau. Ce crime ponctue un destin tragique: la jeune femme de 27 ans était devenue escort girl afin de subvenir aux besoins de sa famille, après avoir quitté son conjoint pour violences conjugales.

Pendant les deux semaines de son activité d’escorte, la jeune femme a 5 clients. Et c’est là que le cauchemar continue de plus belle: Eva-Marree est dénoncée aux services sociaux par une cousine auprès de laquelle elle s'était épanchée, et se voit retirer la garde de ses enfants, sans aucune investigation policière.

Ses deux fils sont ensuite confiés au père à la violence notoire. Trois ans plus tard et une bataille juridique infernale, celle que l'on considère comme un «caillou dans la chaussure des services sociaux», obtient un simple droit de visite. Le jour du premier rendez-vous Eva-Marree est tragiquement assassinée par son ex-conjoint, Joel Kirungi Kabagambe, originaire d'Ouganda. Le meurtre est commis dans les locaux des services sociaux, en présence de l’un des enfants.

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Une stigmatisation qui a mené au drame

Toujours au micro de l’émission radio «L’instant M» du 6 février 2018, Ovidie raconte que «dans un pays qui donne des leçons en matière d’éducation au monde entier, au nom des droits des femmes et des enfants, on a retiré deux enfants en bas âge à une mère […], et on a assassiné leur mère sous leurs yeux».

Elle poursuit par des propos chocs: «Dans un pays où il n’y a apparemment pas de sexisme, celui qui s’en sort est l’assassin».

Au final de cette sordide histoire, le père meurtrier a écopé de 18 ans de prison, mais préservé l’autorité parentale de ses enfants. «Socialement parlant, c’est la mère qui a été brûlée sur un bûcher» ponctue froidement Ovidie qui rêve de justice.

*Diffusion à 23 h 50.

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