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La liberté est-elle une femme?

Certes, il y a les tempêtes. Violentes, meurtrières, qui se voient refiler de manière tout à fait arbitraire des prénoms féminins. Xinthia, Ruth, et même Yvonne, doivent ainsi leur plus ou moins charmant sobriquet au caractère impulsif et orageux généralement attribué, ben voyons, au sexe «faible». Les ouragans eux, bien plus dévastateurs et bruyants, s’appellent Lothar ou Christian.

Car en matière de cataclysme, qu’il soit météorologique ou humain, le masculin l’emporte largement sur le féminin. Et pour une fois, ça nous arrange bien.

Laïcité. Justice. Liberté. Egalité. Fraternité… Les valeurs fondamentales de la démocratie, celles dont se réclament la plupart des millions de personnes qui sont descendues dans la rue le 11 janvier 2015 sont de genre féminin. A Paris, c’est autour de la statue de la République que le peuple s’est rassemblé. C’est aux pieds d’une femme que la France s’est réfugiée. Un rameau d’olivier pour la Paix dans une main, et la Déclaration des droits et des citoyens dans l’autre. Et, tout contre elle, un lion pour le suffrage universel et les allégories de la liberté, de l’égalité et de la Fraternité. Frappante image que celle de cette République maternelle rassurant ses enfants.
Depuis la Révolution française, tous les fondements de la société de ce pays prennent de féminins atours. La Justice? Une femme. La liberté? Une femme. Marianne? Une femme. De Delacroix avec sa Liberté guidant le peuple à Man Ray illustrant de sa Liberté Nue les mots du poète Eluard… Tous ont voulu affubler ces piliers d’existence de rondeurs, de douceur. Mais de détermination aussi. Un mélange de grâce, de force et d’une certaine forme de fragilité. Qu’il convient de chérir. Qu’il est nécessaire de protéger.
Des philosophes grecs à ceux des Lumières, ces messieurs ont écrit, débattu, laissé de grandes et belles phrases dont nombre de penseurs se réclament aujourd’hui. D’Aristote à Voltaire, dont le Traité sur la Tolérance bat, depuis une semaine, des records de vente en librairie, on multiplie les prises de position. Les représentants des religions, qui, quelle que soit l’obédience, sont, sans exception, des hommes, s’invectivent. Tandis que les femmes, elles, se contentent de faire taire les armes un jour. Et de guider le peuple un autre.

Le témoignage de Sigolène Vinson, survivante de la tuerie de Charlie Hebdo est éloquent. En plein massacre, en pleine barbarie, alors que ces hommes ont oublié qu’ils en étaient, la journaliste a soutenu le regard de l’un des frères Kouachi, pour l’empêcher de le poser sur l’un de ses collègues, caché près d’elles. Ce regard, elle l’a même trouvé «doux». La Kalachnikov en est restée muette.

Comme l’écrivait le philosophe anglais Thomas Hobbes «l’Homme est un loup pour l’Homme», la femme, elle, est une «louve pour l’Homme». Et dit ainsi, ça fait toute la différence.

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