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Kenneth Branagh relance la saga «Jack Ryan» en l'adaptant au XXIe siècle

<b>The Ryan Initiative</b> avec Chris Pine.
© DR

«The Ryan Initiative», qui sort vendredi en Amérique du Nord (le 29 janvier 2014 en France), est le cinquième film mettant en scène le célèbre espion, déjà incarné par Alec Baldwin, Harrison Ford et Ben Affleck.

A l'inverse des quatre films précédents - «A la poursuite d'Octobre rouge» (1990), «Jeux de guerre» (1992), «Danger immédiat» (1994) et «La somme de toutes les peurs» (2002) - l'opus 5 de la saga n'est pas l'adaptation directe d'un livre de Tom Clancy.

L'auteur «était d'accord pour nous laisser créer quelque chose d'original, en prenant des éléments de tous ses romans», explique Kenneth Branagh. «Il y a beaucoup de détails, dans l'ensemble des livres, sur ce que font les personnages et sur leurs caractéristiques.» «Il a été très généreux sur ce point», ajoute le cinéaste, qui a dédié le film à l'écrivain aux 100 millions de livres vendus, décédé en octobre dernier à l'âge de 66 ans.

Les fondamentaux de l'univers de Jack Ryan ont été respectés: l'espion en herbe est toujours un ancien Marine blessé au combat, embauché par la CIA à son retour dans la vie civile. Et l'ennemi des États-Unis est toujours la Russie... mais plus celle de la Guerre Froide. «Il y avait clairement un pont à créer entre l'ADN original du monde de Clancy, ancré dans la Guerre Froide (...), et les nouvelles tensions existant entre l'Amérique et la Russie, avec de nouveaux enjeux et de nouveaux dangers», remarque le cinéaste britannique.

Une réflexion sur le patriotisme

Au XXIe siècle, Jack Ryan, interprété par Chris Pine («Star Trek», «Star Trek Into Darkness»...) se retrouve donc face à un oligarque russe voulant dynamiter l'économie américaine en combinant une attaque terroriste et de gigantesques mouvements financiers. Il sera aidé dans sa tâche par sa compagne (Keira Knightley) et son «mentor», incarné par Kevin Costner.

«Je viens d'un univers assez classique, qui essaie d'opérer une synthèse entre la tradition et la modernité», déclare Kenneth Branagh, aussi à l'aise dans Shakespeare («Beaucoup de bruit pour rien», «Hamlet»), l'opéra («La flûte enchantée») ou les films de super-héros («Thor»). Acteur insatiable, il s'est réservé le rôle de l'oligarque russe, Viktor Cherevin, avec accent de rigueur et quelques phrases dans la langue de Lermontov - auquel il fait référence dans une scène décisive avec Keira Knightley.

«L'une des choses qui rendent ce personnage différent des autres est qu'il sait qu'il va mourir, donc il est déjà dans une autre réalité», observe-t-il. «Il a un sens très profond de la douleur personnelle. A ses yeux, il est patriote, il considère que l'Amérique a trahi la nation russe.» «Il a aussi le sens de l'histoire et il est impitoyable. Il apporte avec lui quelque chose de très dangereux. Il n'a rien à perdre, et cela donne un poids différent à l'histoire», poursuit-il.

Pour le cinéaste, le film n'a pas pour objectif de «célébrer la violence ou l'Amérique, ni de dénigrer les Russes ou je ne sais quoi». Il se veut une réflexion sur le patriotisme: «Que veut dire être patriote pour Jack, un homme qui se pose des questions et qui réfléchit? Et pour Viktor Cherevin, à sa manière tordue et fautive?» Selon lui, le public s'attache et s'identifie facilement à Jack Ryan car «il est accessible, affable, gentil. Il a l'air normal. Du coup, on veut le suivre», dit-il. «Il réagit avec le courage que l'on aimerait avoir et la peur que l'on est sûr de ressentir.»


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