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Interview: L’actrice Emma Stone se confie
Jeans et chemisier blanc, c’est tout charme et spontanéité qu'Emma Stone, 25 ans, se pointe à l’entrée du palace hollywoodien où elle nous reçoit en exclusivité pour Femina. Celle qui change de couleur de cheveux comme de film en tournage débarque cette fois en blond cendré. «Presque ma couleur naturelle, dit-elle dans un éclat de rire. Mais j’aurai sûrement changé de tête dans deux semaines: j’adore me métamorphoser pour brouiller les pistes». Et la comédienne en pleine promotion de «Spiderman 2», où elle incarne la petite amie de l’homme-araignée, d’ajouter: «La vie est trop courte pour se prendre au sérieux. Je préfère éclater de rire plutôt que me prendre la tête.»
FEMINA Que vous inspire votre personnage dans ce second Spiderman?
EMMA STONE Gwen Stacy est consciente que la vie passe et que l’on peut mourir à tout moment. Elle veut prendre des décisions à la fois logiques, rapides et en accord avec ses émotions. Elle est claire dans son travail, claire sur le sens qu’elle veut donner à sa vie… Je me retrouve bien dans tout cela. Même cette ambition qu’a Gwen, je l’ai eue moi aussi, quand j’étais adolescente. Une grande différence, toutefois: elle est douée en sciences, pas moi!
Parlez-nous de vos ambitions d’adolescente...
J’ai grandi dans l’état de l’Arizona, près de Scottsdale, où j’aimais me promener dans les cimetières. J’adorais les fantômes, que j’espérais croiser entre les tombes. J’ai appris assez tôt à apprivoiser la mort. Elle est inévitable. Savoir que le temps est compté m’aide à profiter pleinement de ma vie. Je ne sais pas si cette disposition a joué un rôle dans ma force de persuasion mais, à 15 ans, j’ai réussi à convaincre mes parents de déménager à Los Angeles et de me laisser arrêter mes études pour passer mes premières auditions de comédienne.
Vos parents vous ont-ils toujours encouragée?
Ils ont parfaitement compris mon désir d’être actrice. J’ai commencé le théâtre dès l’enfance, à l’école, et ils n’ont jamais rien fait pour m’arrêter. Pour tout dire, à la maison, une seule chose était interdite: le mensonge. Je pouvais tout dire à mes parents, sans aucun risque de punition... tant que je ne cherchais pas à mentir.
Que dire de l’histoire d’amour entre Gwen et Peter Parker, alias Spiderman?
En amour, je suis comme elle! Gwen est prête à mourir pour l’homme qu’elle aime. Elle vit sa relation comme si c’était Roméo et Juliette. Plus jeune, j’étais comme ça: pour mon premier amour, j’aurais tout donné. Alors, forcément, je suis heureuse de pouvoir jouer avec ces émotions devant des caméras.
Vous êtes tombée amoureuse de votre partenaire lors du tournage du premier Spiderman. Est-il facile d’embrasser l’homme qu’on aime sous les caméras?
C’est horrible! (Emma éclate de rire.) Disons plutôt que c’est bizarre: il faut prendre en compte le champ des caméras, les éclairages… Mais ces baisers de cinéma n’ont pas à être faux, pour une fois. Cela dit, parler de ma relation est un sujet délicat. Je me bats pour rester authentique dans mes rôles. Au cinéma, si l’on veut être crédible, dévoiler sa vie privée est souvent un frein: comment faire croire que l’on peut être une autre femme si le public connaît tout de votre vie intime? Je ne cherche pas à être une célébrité, même si le succès est agréable.
Comment jugez-vous Andrew dans sa transformation en Spiderman?
Evidemment, je ne suis pas impartiale en disant cela mais, à mes yeux, Andrew est un homme talentueux sur de nombreux points (rires). Dans sa préparation avant un tournage, il prend les choses très au sérieux. Il est allé jusqu’à faire de la recherche sur l’ADN des araignées pour savoir quel effet ça ferait si c’était réellement injecté dans un corps humain… C’est vous dire s’il est dévoué à son rôle!
Andrew réalise la plupart de ses cascades d’homme-araignée. Vous arrive-t-il d’avoir peur pour lui?
Je m’inquiéterais sûrement si je ne connaissais pas l’équipe de cascadeurs qui l’entoure. Andrew fait beaucoup de choses physiques à l’écran, mais il a aussi deux gars qui sont ses doublures pour les séquences de skateboard et de parkour – celles où l’on voit l’homme-araignée en train de sauter d’un building à l’autre.
Etes-vous aussi casse-cou que votre amoureux?
Certainement pas. Dans ma vie privée, je ressemble davantage à Olive, la copine de Popeye (rires). Je n’ai pas beaucoup de force physique, mais je compense cela par une force mentale. Me battre par exemple: je peux facilement donner l’impression d’être prête à le faire, alors que j’en suis parfaitement incapable… Je me connais une seule compétence physique: la natation, que j’adore.
Vous êtes l’égérie du prochain film de Woody Allen. Alors, cette expérience?
Travailler avec Woody a été une totale surprise. Je l’imaginais silencieux et solitaire: il était drôle et très expressif. Je n’ai eu que de bons moments avec lui. Il aime échanger avec ses comédiens. Il nous donne une grande liberté d’improvisation tout en nous dirigeant en douceur. Ma carrière ne m’avait jamais fait vivre pareille expérience… Woody peut me demander d’être dans tous ses films à partir d’aujourd’hui: je dirai toujours oui!
Le film se déroule dans les années 20. Vous semblez adorer les tenues de cette époque. Vous aimez la mode?
Oui… (Nouvel éclat de rire.) Non, c’est un mensonge! Je suis incapable de vous dire pourquoi une tenue est belle. Pas plus que ce que j’aime porter. Il faut que ce soit confortable et que je m’y sente à l’aise.
Vous êtes l’une des jeunes actrices les plus demandées à Hollywood. Vous sentez-vous invincible, comme Spiderman?
Pas du tout. Je fais semblant d’avoir confiance en moi pour ne pas montrer mes doutes. Mais ils sont bien là. Je n’ai aucun film en projet pour le reste de l’année et je commence déjà à me demander si l’on va encore vouloir de moi…