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Interview: Anna Calvi, la rockeuse glamour
Sur scène, Anna Calvi est belle, puissante, hypnotique. Au téléphone, on l’imagine confortablement installée sur un canapé, lèvres rouges, glamour toujours. Sympathique et accessible, la chanteuse britannique de 34 ans s’est livrée à Femina avant sa venue au Montreux Jazz.
FEMINA Vous vous êtes plusieurs fois produite en Suisse. Etes-vous ravie de revenir chez nous?
Anna Calvi Oui, définitivement. C’est toujours un plaisir de venir dans votre pays. Je me réjouis!
Vous serez donc au Montreux Jazz le 15 juillet prochain. Vous allez chanter des morceaux de votre dernier album, «One Breath», probablement des hits de votre premier disque, mais avez-vous quelques surprises prévues?
Je vais sûrement faire une ou deux nouvelles chansons et aussi des covers. J’apprécie vraiment de trouver de nouvelles façons de jouer des chansons qui ne sont pas les miennes et que je me réapproprie à ma manière. C’est très agréable.
J’échauffe ma voix, mes mains en jouant de la guitare. Je mets mon costume, mon maquillage. C’est une sorte de rituel pour moi, quitter ma vie de tous les jours pour devenir cette personne qui monte sur scène.
Justement, vous êtes toujours habillée avec une chemise rouge ou noire, des pantalons noirs, des Stilettos. Est-ce votre style au quotidien ou est-ce plutôt une sorte de costume de superhéroïne du rock?
(Rires) A la base, je ne portais ces vêtements que sur scène: c’est une projection de ce que je ressens par rapport à ma musique. Logiquement, plus on le fait, plus ça se répercute sur la vie de tous les jours. Je ne marche pas non plus tout le temps avec des Stilettos, mais ça m’influence au quotidien.
Vous restez par contre classe tous les jours, non?!
J’essaie, j'essaie! (rires)
On ne vous voit jamais non plus sans votre rouge à lèvres rouge…
C’est très fort, ça représente beaucoup de choses différentes pour moi, le danger, la passion… C’est très simple, mais iconique.
Quels sont vos trucs pour être belle tout le temps, même lors d'une tournée qui peut être fatigante?
Je ne sais pas trop… Il faut toujours avoir avec soi une tenue, vous savez, celle qui vous va dans tous les cas! Et des talons hauts. Personnellement, j’ai une tenue noire, simple et classique.
Et pour le côté beauté?
En fait, j’ai une peau plutôt belle, je ne mets presque pas de produits, je n’utilise même pas de crème hydratante. Je pense que si on n’hydrate pas sa peau, elle s’habitue. C’est ça mon astuce!
Chanceuse! Revenons-en à la musique. Il paraîtrait que le dernier album parle d’une histoire d’amour qui s’est mal terminée. Est-ce votre quotidien qui vous inspire?
Manifestement, ce sont les moments les plus dramatiques de ma vie qui me viennent à l’esprit quand j'écris. Mais je regarde aussi ce qui m’entoure, je parle des choses simples en les rendant plus poétiques. Tout peut être métaphorique si votre regard change. Au final, c'est une combinaison entre les deux.
Vos chansons sont aussi influencées par de nombreux artistes.
Oui, Nina Simone, Maria Callas… J’aime ces vieux chanteurs dramatiques… J’aime la voix de David Bowie, d’Elvis, ce sont ces gens qui m’ont appris à chanter.
Vous avez participé à la bande originale de «Divergente 2». Racontez-nous.
C’était une nouvelle expérience pour moi. Quand vous écrivez vos propres chansons, vous le faites comme vous le voulez. Pour un film, il y a d’autres personnes autour qui ont une idée précise de ce qu’elles veulent. C’est assez intéressant d’avoir cette différence, cette dynamique... Et au final ça devient quelque chose de complètement autre de ce que vous enregistrez. J’ai vraiment aimé l’expérience.
Aimeriez-vous la réitérer? Pourquoi pas pour le générique de James Bond!
(Rires) J’aimerais beaucoup. C’est incroyable cette combinaison entre le cinéma et la musique. L’un illumine l’autre et inversement, c’est magique.
C'est quoi votre album du moment?
Perfume Genius. C’est un groupe qui me touche. Je les ai vus il y a quelques jours en concert à Londres, ils étaient vraiment incroyables.
Allez-vous profiter d’être à Montreux pour aller écouter d’autres artistes? Comme par exemple Rae Morris (ndlr: qui chantera en première partie d’Anna Calvi)?
Je ne la connais pas, mais j’aimerais bien aller voir ce qu'elle fait. C’est ça qui bien avec les festivals, c’est que l’on peut découvrir des groupes dont vous n’avez jamais entendu parler.
Et vous irez nager dans le lac, vous balader dans la région?
Il y a des moments où l’on arrive à visiter les villes où l’on est, à garder des souvenirs mémorables autres que les shows. C’est le bon côté des tournées. Malheureusement ça n’arrive pas souvent… C’est très fatigant, il faut pouvoir puiser l’énergie pour sortir tous les jours. Mais j’essaie lorsque je le peux.