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Marie-Pierre Dupont, Rédactrice en chef de 1979 à 2004

Du tricot au féminisme

Lorsque cette jeune Chablaisienne, diplômée en lettres, intègre la rédaction de Femina en 1968, c’est pour y accomplir son stage de journaliste. Dix ans après, alors qu’elle y exerce toujours ses talents en tant que rédactrice, l’éditeur de Femina lui propose le poste de rédactrice en chef. Elle accepte, «pour dépanner, deux ou trois ans». Elle ne se doute pas qu’elle marquera pour toujours l’histoire du magazine par la ligne choisie et par sa longévité à ce poste.

Quand elle prend en charge Femina, celui-ci paraît deux fois par mois en deux éditions, romande et alémanique. L’objectif: divertir ces dames sans faire de vagues. C’est sans compter la personnalité de Marie-Pierre Dupont, férue d’actu et soucieuse de l’égalité des sexes. Aidée par les mouvements de libération de la femme, elle élargit le champ de contenu de Femina. Si les pages pratiques perdurent, des rubriques intimes font leur apparition, comme la psychologie et la sexologie, avec la célèbre Américaine Dr Ruth. Les frontières de la Suisse romande et même du pays sont repoussées. L’équipe, très féminine, écrit sur toutes les femmes, de la cheffe d’entreprise à la femme afghane, sur tous les sujets, de la dépression à l’excision.

Côté plaisirs, les mannequins sont choisis parmi les plus célèbres agences et photographiées dans les plus beaux paysages, tandis que les recettes de Catherine Michel, la grande dame de la cuisine romande, séduisent les palais des cuisinières décomplexées. Une époque dorée pour Femina qui jouit d’une grande liberté et devient le magazine le plus lu de Suisse romande. Magdalena Schneider, qui fut l’assistante de Marie-Pierre Dupont pendant plus de vingt ans, se souvient: «Les gens téléphonaient beaucoup, pour réagir à un article, pour nous poser une question. A l’époque, il n’y avait pas Internet, et nous avions constitué un fichier avec les noms d’associations et institutions dont les femmes pouvaient avoir besoin. On travaillait beaucoup, mais on était une superéquipe.»

Marie-Pierre Dupont est aujourd’hui à la retraite. Toujours passionnée d’actualité et de questions féminines, elle vit dans son Chablais natal.

Renata Libal, Rédactrice en chef de 2005 à avril 2010

Place au plaisir et à la bonne humeur!

Moderniser Femina, le rendre plus urbain et dynamique. Attirer les jeunes lectrices qui commençaient à délaisser le magazine. Voici le défi relevé par Renata Libal, alors rédactrice en chef du mensuel Edelweiss, lorsqu’elle prend les rênes de Femina. Mère de deux enfants, la quadragénaire met sa bonne humeur au service du mag: «Le fil conducteur était d’instiller de la joie de vivre dans ce rendez-vous dominical. Que cette pause soit teintée d’énergie positive.» Place est faite aux Romandes: «Dès le premier numéro, Sur le vif, sorte de micro-trottoir de luxe, a fait son apparition avec de belles photos, faites par de vrais et bons photographes.»

Passionnée de presse féminine, la seule qui ait fait les «révolutions dans les chambres à coucher en traitant de sujets comme la psychologie ou la sociologie», la journaliste ne délaisse toutefois pas le fond. Culture, actualité, santé côtoient la mode ou la beauté dans un melting-pot où chacune, quels que soient son lieu de vie, son âge ou son milieu social, doit pouvoir trouver quelque chose qui lui ressemble. Dans ses éditos, la rédactrice en chef à la plume alerte, croque l’air du temps et instille, souvent l’air de rien, une bonne dose d’humour et d’autodérision. Autre petite révolution, des garçons intègrent l’équipe de journalistes car «les femmes sont aussi intéressées par le regard que les hommes portent sur leur univers. Et puis les équipes non mixtes fonctionnent souvent très mal.»

Sujets sur l’anorexie, sur les rythmes scolaires et la difficulté pour les femmes de concilier travail et famille… de tout cela, Renata Libal est fière. Comme du Prix de la nouvelle, du Prix de la micro-entrepreneuse, du podium de la mode. Le titre s’étoffe aussi, multipliant les supports. Succès du Net oblige,www.femina.ch fait son apparition sur la Toile. Et le magazine fait des petits avec ses hors-séries Forme, Déco et Fashion.

Aujourd’hui, Renata Libal est rédactrice en chef du magazine lifestyle encore! qui paraît chaque premier dimanche du mois dans Le Matin Dimanche et, depuis ce mois de septembre, aussi dans le journal du dimanche alémanique Sonntags Zeitung.

Annick Chevillot, Rédactrice en chef de mai 2010 à aujourd’hui

Pratique et 100% romand

Lorsque Annick Chevillot, précédemment responsable de la rubrique lifestyle Vous du vaudois 24 heures, prend la direction de Femina, l’objectif est que les Romandes, TOUTES les Romandes s’approprient le magazine. Pour la quadragénaire, mère d’un garçon et enceinte – une première pour le magazine qui n’a jamais été dirigé par une future maman – le titre est «émotionnellement très chargé et transgénérationnel. C’est un moyen d’échange entre femmes de tous les âges.» Symbole de ce lien entre Romandes: la rubrique Femme à Femme imaginée par Annick, qui, pendant un an, a permis de développer une chaîne autour de l’amitié. Les photos des participantes viennent de faire l’objet d’une exposition aux Nations Unies à Genève.

Un autre moyen de mettre en avant les femmes romandes est de les afficher en une: «Nous avons ouvert les castings aux lectrices. Celles qui ont été sélectionnées ont été prises en photo ici, mises en beauté par des coiffeurs et des maquilleurs d’ici, shootées par les meilleurs photographes du coin. Le but est de montrer comme elles peuvent être belles! A ce sujet, l’une de nos plus jolies unes était celle de la Saint-Valentin avec une lectrice posant en lingerie. Sublime.»

Leur parler de leur apparence, mais aussi les aider à affronter le quotidien, les informer… La rédactrice en chef vise l’équilibre du magazine: «Je n’accepte pas que l’on touche à l’ADN de Femina. Un sujet lesté doit cohabiter avec une pointe de rêve, du conseil pratique. La variété est la clé pour toucher le maximum de lectrices.»

Autre nouveauté: les dossiers «Test» en collaboration avec la Fédération romande des consommateurs. Pour Annick Chevillot, un des rôles des magazines féminins: «A la maison, qui remplit le frigo, qui s’assure qu’il y a du savon sur le rebord de la baignoire, qui achète les vêtements? C’est la femme. Et si un magazine féminin ne remplit pas ce rôle d’information, qui le fera?»

Egalitaire, le magazine que vous tenez entre les mains est aussi fait par des hommes. En dernière partie, l’un d’eux nous offre chaque semaine sa vision de la femme.

Catherine Gailloud
1 / 2© DR
Mercedes Riedy
2 / 2© DR

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