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Entrepreneuses suisses: elles ont lancé leur marque de beauté naturelle

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Emmanuelle Engeli de Forêt Bleue: «Quand on crée sa propre entreprise, il faut durant un certain temps porter toutes les casquettes de l’activité. Du jour au lendemain, on doit s’improviser comptable, spécialiste en assurances, expert en marketing, développeur web, photographe, écrivain, chimiste, designer, juriste, commercial, directeur artistique et j’en passe!»

© Priscilla du Preez

Toutes parlent d’une évidence, d’une idée survenue naturellement, progressivement, avant de se muer en réalité. Qu’elles se soient lancées «pour voir ce que ça donne», ou dans l’objectif d’en faire une profession à part entière, nos quatre entrepreneuses parlent avec enthousiasme de leur décision, tout en considérant avec réalisme les obstacles rencontrés sur le chemin. Une à une, elles nous ont livré leurs peurs et leurs motivations, petits «pep-talks» destinés à tous ceux qui ont envie de créer leur propre business, mais ne parviennent pas à rassembler le courage de tenter leur chance.


© Forêt Bleue

Emmanuelle Engeli, une success story née à Genève

Des packagings épurés et frais, des parfums élégants et naturels, la créatrice de la marque Forêt Bleue propose des huiles corporelles, des savons, des shampooings et des crèmes pour le visage totalement faits main, composés d’ingrédients naturels et responsables.

FEMINA Pourquoi avez-vous décidé de créer votre propre marque?
Emmanuelle Engeli: J’ai été baignée dans le monde de la cosmétique dès l’enfance. Ma mère était esthéticienne et j’ai beaucoup de souvenirs liés à son institut, qui était situé juste en dessous de notre appartement. En grandissant, je me suis intéressée aux problématiques environnementales et à l’écologie. Ce qui était au départ un hobby est rapidement devenu une passion.

Qu’avez-vous ressenti au moment où vous avez eu l’idée de vous lancer?
Je travaillais à ce moment-là dans une grande organisation, je passais mes journées derrière un ordinateur, dans des réunions ou au téléphone. Je trouvais mon travail trop virtuel et je ressentais le besoin de revenir à quelque chose de plus simple, de plus concret; quelque chose que je puisse sentir, toucher, voir. L’idée a germé en moi de manière progressive jusqu’à ce qu’elle prenne tant de place que je ne puisse plus l’ignorer.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées au tout début du processus?
Quand on crée sa propre entreprise, il faut durant un certain temps porter toutes les casquettes de l’activité. Du jour au lendemain, on doit s’improviser comptable, spécialiste en assurances, expert en marketing, développeur web, photographe, écrivain, chimiste, designer, juriste, commercial, directeur artistique et j’en passe. Personne sur terre n’a toutes ces compétences. Heureusement, j’ai eu la chance de recevoir du soutien de mon entourage pour les tâches qui m’étaient les plus difficiles.

Sur le plan financier, quelle stratégie avez-vous mise en place pour pouvoir vous lancer?
J’ai mis de côté suffisamment d’argent pour couvrir mes dépenses durant quelque temps et me suis fixée une date à laquelle je déciderais si l’aventure était suffisamment bien partie pour continuer en me laissant un délai pour retrouver un emploi si j’en avais besoin. Je conseillerais à celles qui veulent se lancer de ne pas trop attendre, car plus on entre dans une zone de confort plus il est dur de l’abandonner. A force d’attendre le «bon» moment, on peut facilement laisser passer sa chance

La chose la plus importante que vous ayez apprise en lançant votre propre entreprise?
Qu’on attire toujours ce qu’on projette. Je pense que si on arrive à garder un état d’esprit positif, que si on s’investit dans son projet avec amour, détermination et sincérité, alors l’univers crée des opportunités justes pour chacun.


© green beauty square

Géraldine Pfulg, une folle envie de se lancer

La spécialité de cette pétillante entrepreneuse, créatrice de la marque green beauty square? Des sérums pour le visage personnalisés, adaptés aux besoins de chaque cliente, qui puisent leur efficacité dans les pouvoirs de la nature.

FEMINA Pourquoi avez-vous décidé de lancer votre propre marque ?
Géraldine Pfulg:
J’ai toujours aimé l’idée d’entreprendre et n’avais pas envie d’être toute ma vie à la merci d’une entreprise. Je voulais prendre mon destin en main. Il me manquait juste le concept de base, la bonne idée, pour me lancer. J’ai alors rencontré des problèmes de peau qu’il m’a fallu quatre ans pour régler, entre autres, grâce à la cosmétique naturelle. Après avoir passé des heures à décrypter les étiquettes des produits que je consommais, j’ai ressenti un véritable déclic, une réelle envie d’aider les gens et d’éveiller leurs consciences en matière de soins de la peau naturels. Je me suis dit «ça y est, j’y vais!» et me suis lancée progressivement, baissant mon taux de travail petit à petit, au fur et à mesure que le projet grandissait. Aujourd'hui, je peux dire que j'ai trouvé mon «pourquoi»!

Quelles difficultés avez-vous rencontrées au tout début du processus?
Au départ, j’ai été très étonnée de la solitude soudaine qu’a entraînée le travail à domicile, surtout pour moi qui aime être entourée. Quand on travaille pour soi, la priorisation des tâches et la gestion du temps devient plus difficile. Je débordais d’idées, mais devais constamment me demander quel serait le meilleur usage de mon temps et accepter de ne pouvoir tout faire en même temps.

Une chose essentielle que vous avez apprise, en lançant votre entreprise?
Qu’il est très important de se former également à l’entreprenariat en développant des compétences en business et en marketing. Par ailleurs, je conseillerais aux personnes qui souhaitent se lancer d’être à l’écoute d’elles-mêmes, de se demander pourquoi elles veulent le faire. Si le projet vous donne envie de soulever des montagnes, il faut absolument y aller. De façon progressive bien sûr, en restant réaliste. Si on prend en compte les risques, il n’y a pas de souci. De toute façon, l’échec est un concept qui n’existe pas. Il ne s’agit que d’une opportunité de rebondir et de faire mieux.


© Unicorns Good Mood Sparkle

Alexia Robert et Camille Chmabaz, un petit business entre copines

Des cosmétiques naturels faits main et (beaucoup) de paillettes, ainsi se résume l’enseigne Good Mood Sparkle portée par deux amies qui ont réalisé une idée spontanée, «un peu folle», pour développer cette activité à côté de leurs emplois respectifs.

FEMINA Pourquoi avez-vous décidé de lancer votre propre marque?
Alexia et Camille: Nous cherchions à créer un univers qui nous ressemble. Notre but était de propager la gaieté dans le monde ou, du moins, en Suisse romande. Nous avons donc associé nos talents pour offrir un ensemble de produits artisanaux respectueux de l'environnement.

Vous souvenez-vous du moment où cette idée vous est venue à l'esprit?
Au départ tout est parti d'un coup de folie: nous nous sommes lancé le défi de vendre nos produits durant des marchés de Noël. A la fin de la journée, nous avions une liste longue comme le bras d'idées de produits à proposer, le nom de notre marque, notre slogan... nous avons ressenti beaucoup d'excitation et on se demandait si on était encore saines d'esprit!

Quelles difficultés avez-vous rencontrées au tout début du processus?
Nous avons la chance de ne pas dépendre financièrement de cette activité. Tout s'est déroulé de manière très naturelle et beaucoup de personnes ont croché à notre état d'esprit, ce qui nous a beaucoup aidées à nous faire connaître. Nous trouvons la situation actuelle plus compliquée qu'au commencement, car il faut continuer à faire parler de nous. Ce qui nous complique la tâche, ce sont les nombreux artisans cosmétiques qui se lancent sans respecter la législation. Cette tendance peut décrédibiliser l'ensemble de la branche. D'autre part, nous ne pourrions pas vivre de cette activité à l'heure actuelle. Il faut donc être souple, organisé et ne pas avoir peur de travailler beaucoup sans gagner grand-chose.

Trois conseils d’experte pour développer son esprit d’entrepreneur


© Emma Matthews

1. Evaluer le risque

Dominique Bourqui, docteure en droit, serial entrepreneuse et fondatrice de BFCC Coaching and Consulting, préconise de commencer par une phase de «clarification personnelle», afin de se situer par rapport à la notion de risque.

«Concrètement, cela signifie prendre conscience que le choix de l’entrepreneuriat implique d’évoluer dans un cadre où la mesure des risques est une activité quotidienne», explique-t-elle. Il s’agit donc «d’identifier ce qui, dans le risque perçu, représente une opportunité et définir de façon précise ce qu’on est prêts à éventuellement sacrifier pour saisir cette opportunité.» On se posera donc les bonnes questions au sujet de «l’autonomie dans le travail, la façon de collaborer et de communiquer, la résilience, le besoin de sécurité économique et, par-dessus tout, le rapport au changement.»

2. Définir le projet

Après la «clarification personnelle», notre experte conseille de passer à une phase de «clarification entrepreneuriale». «Cela consiste à identifier la forme que va prendre le projet en termes de type d’entreprise: départ en solo entrepreneur ou recherche d’un associé? Entrepreneuriat social ou entrepreneuriat classique? Activité principale ou activité annexe? On croit à tort que tout projet commence par une idée. Tout projet commence par une personne et un esprit dans lequel germe une idée. Se préoccuper de cette personne, de cet esprit, de ses talents, de ses attentes éclaire tout le processus de développement d’un projet et permet d’éviter la première impasse évitable, celle de la contradiction ou du non-alignement entre l’entrepreneur et son projet.»

3. Tirer un maximum des ressources à disposition

«Cette question est la première qui se pose au moment du passage de l’idée à sa réalisation, estime Dominique Bourqui. Au démarrage de tout projet, les ressources sont en effet limitées: pas assez de temps, d’argent, d’équipes, etc. D’ailleurs, la question continue de se poser à chaque étape du projet entrepreneurial. Si les inventeurs se distinguent par l’originalité de leurs idées, les entrepreneurs, eux, se distinguent par leur capacité à les réaliser.»

Comment faire alors, pour réaliser un rêve sans exploser son budget? «La meilleure façon consiste à limiter au strict minimum le temps passé à la projection, particulièrement à celle des possibles résultats financiers, poursuit-elle. [Il sera plus productif de] maximiser le temps passé à la définition des premiers pas utiles pour réaliser son projet en se concentrant sur la définition des priorités et l’identification des ressources disponibles. Lorsque le projet avance, la bonne attribution des ressources implique de bien définir les phases de son projet et de revoir ses processus.»

Livre

«Edupreneurial Pivot» par Dominique Bourqui et David Claivaz, paru en mars 2019 aux éditions EMS.


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