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des artistes pour changer le regard sur les autistes
Faire accepter plus facilement les enfants autistes dans les écoles, clubs de sport et conservatoires, c'est le but d'une campagne contre les discriminations lancée jeudi par l'association SOS autisme, alliée à des célébrités. Les acteurs Guillaume Canet, Charles Berling, les chanteurs Marc Lavoine, Calogero, Matthieu Chedid, la danseuse étoile Marie-Claude Pietragalla, les sportifs Henri Leconte, Emmanuel Petit, Frédéric Michalak... de nombreuses personnalités se sont associées à cette campagne diffusée à partir de jeudi, journée mondiale de l'autisme, sur plusieurs chaînes de télévision et au cinéma.
Les spots de 30 secondes, réalisés par Patrice Leconte, montre chacun des personnalités évoluant dans sa discipline avec un enfant ou un jeune autiste: en studio, sur un terrain de sport, dans une salle de danse ou à l'école où Gérard Klein rejoue «L'instit». «Malgré la loi sur l'égalité des chances, ils sont 600 000 à être privés de leurs droits à l'éducation, à la culture et au sport», relève la campagne. «Qu'attendons-nous pour changer notre regard sur l'autisme?» Des entretiens avec d'autres personnalités, telles que l'actrice Léa Seydoux ou le généticien Axel Kahn, seront diffusés sur le web. «La discrimination liée au handicap est un délit puni de trois ans de prison et 45 000 euros d'amende», rappelle le ténor du barreau, Eric Dupond-Moretti. «S'il faut faire un procès pour faire bouger les choses, on fera un procès».
Une précédente campagne de SOS Autisme avait montré les difficultés auxquelles sont confrontées les familles pour faire accepter leurs enfants à l'école en milieu ordinaire, dans les clubs de sport, centres de loisirs et conservatoires. «L'école est le bastion que nous voulons atteindre, mais le sport et la musique sont aussi très importants pour ces enfants», qui parfois ne s'expriment pas verbalement et ont besoin de montrer «autrement leurs émotions, leur stress, leurs angoisses», souligne la présidente de l'association, Olivia Cattan. L'un des jeunes autistes apparaissant dans un clip en train de chanter, Carl, ne parle pas dans la vie quotidienne. Cette campagne vise aussi à «mettre fin aux préjugés et clichés» qui entourent l'autisme, en montrant ce handicap «dans toute sa diversité». Mme Cattan regrette en effet que les représentations données au grand public tournent souvent autour de deux extrêmes, «les cas désespérés ou les surdoués».
Dans une lettre ouverte à François Hollande, la présidente de SOS autisme et le secrétaire national, Alexandre Klein, autiste Asperger, expriment par ailleurs leur «consternation» au sujet d'un amendement «inacceptable» au projet de loi santé, rédigé par des députés socialistes. Cet amendement porte sur la mise en place d'un «dispositif permanent d'orientation» au sein des Maison départementales des personnes handicapées (MDPH), à partir des «besoins» de la personne et des «ressources mobilisables». Dans les faits, selon l'association, il donnerait «les pleins pouvoirs» aux MDPH, qui pourraient décider «unilatéralement» d'envoyer les enfants dans des établissements en Belgique, faute de places en France, dans des hôpitaux de jour ou même des hôpitaux psychiatriques.
«Quand allez-vous regarder enfin les politiques du handicap mises en place par nos voisins italiens, danois, canadiens?», demandent les signataires au chef de l'Etat. Ils estiment que la France, qui «continue à ignorer les recommandations de la Haute autorité de Santé» sur les méthodes éducatives, a «plus de 40 ans» de retard. Quand son fils Ruben a été diagnostiqué, à 4 ans, Mme Cattan l'a un temps amené à l'étranger, où une méthode éducative a débloqué sa parole, avant de se former elle-même à ces méthodes. Il a aujourd'hui neuf ans, est scolarisé en CE2 et a «15/16 de moyenne».