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Du jamais vu. Grandiose, le jury cannois présidé par Steven Spielberg a innové, décernant exceptionnellement la récompense suprême au réalisateur Abdellatif Kechiche et à ses deux actrices Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux. Emotion, larmes et standing ovation. Certes il m’était impossible d’imaginer une autre issue pour ce pur diamant de trois heures somptueusement mis en scène et plébiscité par la quasi-totalité des critiques, toutes nationalités confondues. Il n’empêche que j’en avais des frissons d’angoisse dès le début de la cérémonie de clôture joliment présentée par Audrey Tautou.

Les lauréats se succèdent sur la scène de l’Auditorium Lumière recevant leur médaille des mains de stars. Il y avait même Kim Novak. Kechiche n’est toujours pas cité… Et puis Uma Thurman arrive et… ouf! Au bout du suspense la Palme d’or va à La vie d’Adèle, chapitre 1 et 2, le film qui a simplement créé l’événement de cette 66 e édition par son excellence. Racontant la plus belle et la plus torride des histoires d’amour entre deux jeunes femmes sublimes, qui ont livré une prestation aussi bouleversante qu’exceptionnelle. Abdellatif Kechiche a dédié le prix à la belle jeunesse de France rencontrée pendant la réalisation, qui lui a beaucoup appris sur l'esprit de liberté et le vivre ensemble. Ainsi qu'à une autre jeunesse pour sa participation à la révolution tunisienne.

Du coup, face à la fièvre d'une telle oeuvre, le reste du palmarès devient presque anecdotique. Il correspond aux rumeurs qui agitaient la Croisette ces derniers jours. Ainsi les frères Coen ont décroché le Grand Prix pour Inside Llewyn Davis, ou une semaine dans la vie d’un jeune chanteur folk à Greenwich Village en 1961.

Le Japonais Hirokazu Kore-Eda a obtenu le prix du jury pour Tel père, tel fils, drame émouvant sur fond d’échange de bébés à la naissance. Le Chinois Jia Zhangke a raflé celui du scénario pour A Touch Of Sin décrivant les dérives brutales dans la Chine contemporaine, et le Mexicain Amat Escalante celui de la mise en scène pour Heli. Un long-métrage radical sur le destin d'une famille confrontée à la violence extrême des narcotrafiquants. Certaines scènes sont insoutenables. L’interprétation pour terminer. Bérénice Bejo enpleurs et sans voix été sacrée meilleure actrice pour son rôle dans Le passé de l’Iranien Ashghar Farhadi, tandis que le vétéran Bruce Dern remportait le prix du meilleur acteur dans Nebraska, de l'Américain Alexander Payne.

DSK, l'ombre au tableau

Globalement, ce cru 2013 a de la classe. Notamment en compétition, où on a vu davantage de bons films que d’habitude. Dommage toutefois que certains n’aient pas répondu aux attentes, comme Only God Forgives de Nicolas Windingh Refn, l’auteur culte de Drive, ou Un château en Italie de Valeria Bruni Tedeschi, la seule femme en lice.

En fait, à part la pluie, la véritable ombre au tableau du festival fut la présence surprise de DSK samedi soir, qui a jugé bon de s’exhiber sur tapis rouge et dans une montée des fameuses marches avec sa nouvelle compagne. Pour reprocher ensuite aux journalistes d’en faire tout un plat. Décidément pas gêné ce monsieur!

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