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Bikini bridge, Instagram et les nouvelles dictatures du corps

Prankster bikini bridge 1
© DR

Depuis quelques années, on a quand même l’impression qu’Instagram évolue souvent au niveau de la ceinture. Un peu en-dessous. Ou un peu au-dessus. Mais l’idée de base est claire: le site de partage d’images ressemble de plus en plus à un festival de fesses, d’abdos et de hanches, si possible parfaitement dessinés. Voire obligatoirement parfaitement dessinés.

On se souvient d’ailleurs du fameux hashtag #thighgap qui a sévi sur la plateforme en 2013. Le «thigh gap»? Plus qu’une mode, une sorte de Saint Graal esthétique. Pour les filles, il était alors fortement encouragé de poster des selfies montrant à quel point on possédait cet espace jugé sexy entre les cuisses, juste sous le maillot. Peu après, c’était au tour des plaquettes de chocolat. Version muscle cela va sans dire. Hommes et femmes défilaient par milliers devant l’objectif de leur smartphone pour immortaliser, en face du miroir, ce ventre ferme qu’ils avaient rapporté des salles de fitness.

Beauté rime avec dénutrition

Problème: les tendances anorexiques et autres troubles du comportement alimentaire n’étaient jamais bien loin. Ou du moins risquaient de guetter toutes les candidates aux cuisses décollées et autres abdos en kevlar. Comme pour enfoncer le clou, voilà qu’un nouveau hashtag a débarqué début 2014. Cette fois, il s’agissait de «bikini bridge». Soit un espace visible entre l’aine et le maillot, prétendue preuve d’un physique mince. Très mince. Ou plutôt trop mince.

Un canular en fait. Une provocation. Car outre les gamines de dix ans évoluant en-dessous de leur indice de masse corporelle normal, quasiment aucune adulte en bonne santé ne peut réussir l’exercice. Sauf que la sauce a fini par prendre. De légende urbaine, le "bikini bridge" est passé au stade de la réalité. On le montre sur Instagram. On le vénère. On l’encense. Un simple hashtag devenu un nouveau tyran, bien réel, des silhouettes. Si sur les réseaux sociaux les autres sont censés être nos amis, notre corps, lui, semble avoir endossé le rôle du meilleur ennemi.


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