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Il y a les femmes qui ne mettent les pieds dans un cabinet médical qu’en cas d’extrême urgence. Les angoissées qui multiplient les consultations. Et entre deux, toutes celles qui se demandent s’il ne serait pas bon de faire un check-up de temps à autre, souvent sans trop savoir en quoi ça consiste… On s’imagine passée aux rayons X, auscultée et examinée sous toutes les coutures, subissant une vaste panoplie de tests et de contrôles techniques. La réalité est bien différente. Explications et conseils du professeur Jacques Cornuz, directeur et médecin -chef de la Poly-clinique médicale universitaire à Lausanne.

FEMINA Le check-up est-il vraiment utile?
JACQUES CORNUZ Aujourd’hui, on ne pratique plus de check-up. Le check-up est un terme datant des années 1930, une époque où la mode était à un contrôle général du corps, pratiqué dans l’idée de trouver et de soigner des pathologies. Il s’est avéré peu efficace. Il arrivait qu’on décèle des anomalies inoffensives, mais qui inquiétaient inutilement les patients. Actuellement, nous préférons parler de bilan de santé. Il s’agit d’un examen périodique régulier, chez des gens ne présentant aucun symptôme, effectué essentiellement à titre préventif.

En quoi consiste-t-il?
A poser les bonnes questions et à ne faire que les tests qui ont été prouvés utiles. L’entretien est donc une partie très importante de la consultation. Il porte sur le mode de vie des personnes afin de détecter les mauvaises habitudes qui, à la longue, risquent d’avoir des répercussions sur leur santé. Cela concerne tant l’activité physique que la consommation d’alcool, le tabagisme, la malnutrition, les comportements sexuels, l’exposition au soleil ou les tendances dépressives. Il s’agit aussi de faire le point sur le statut vaccinal, en particulier le vaccin contre la varicelle chez la femme de moins de 40 ans qui souhaite avoir des enfants et n’a pas fait cette maladie durant son enfance; en cas de doute, une prise de sang peut confirmer cette absence d’infection. Enfin, c’est aussi l’occasion, selon les circonstances, d’aborder le risque de violence domestique.

Quels sont les contrôles effectués?
Les examens ne sont pas aussi nombreux qu’on l’imagine. On est loin d’une médecine high-tech spectaculaire, laquelle ne se pratique que dans des cas particuliers ou des pathologies avérées. Le bilan de santé, c’est un peu l’expertise du généraliste. Le médecin enregistre le poids de la personne, sa taille, mesure sa pression artérielle et fait une prise de sang. En cas d’hypertension, par exemple, il procédera à un dépistage du diabète. Il serait également bon de contrôler le cholestérol tous les trois à cinq ans, car ,contrairement à ce que croient beaucoup de gens, l’excès de cholestérol n’est pas toujours lié à l’obésité. En fonction de l’entretien et des tests effectués, d’autres examens plus poussés peuvent être recommandés si la nécessité s’en fait sentir.

A quoi sert-il de faire un bilan alors qu’on n’a que 35 ou 40 ans, et pas de problème de santé particulier?
A titre préventif. C’est le bon moment pour procéder à une évaluation globale. Le fait de détecter suffisamment tôt des habitudes de vie néfastes et d’inciter les personnes à modifier certains comportements peut leur permettre d’éviter l’apparition de maladies dans le futur.

En France, des cliniques proposent le bodyscan, qui consiste à scanner le corps de la tête aux pieds. N’est-ce pas sécurisant?
C’est faussement sécurisant. Traiter les angoisses au moyen du scanner n’est pas une bonne médecine. Au contraire: le scanner permet parfois de découvrir de petites tumeurs ou autres anomalies qui ne sont pas dangereuses et ne font pas souffrir le patient, mais dont l’existence pourrait l’inquiéter inutilement. Beaucoup de gens ont une hernie discale sans le savoir et sans en souffrir. Le bodyscan est une irresponsabilité médicale. En le proposant, on profite de la crédulité des gens.

Quels examens à quel âge?

À PARTIR DE 20 ANS

Mesure de la pression artérielle Permet de détecter l’hypertension, cause d’accidents cardiovasculaires.

Frottis du col Contrôle gynécologique visant à prévenir ou à traiter l’apparition d’un cancer du col de l’utérus.

À PARTIR DE 40-45 ANS

Analyse de sang Détection du cholestérol et des triglycérides. Recommandée aux femmes présentant des facteurs de risque de maladie cardiaque. Le bilan sanguin permet également de dépister le diabète chez les personnes à risque.

À PARTIR DE 50 ANS

Mammographie Cet examen bisannuel reste le moyen le plus efficace de dépister un cancer du sein à un stade précoce. Il est contesté par certains parce qu’il se traduit parfois par des résultats faussement positifs (une biopsie révèle que la tumeur est bénigne) ou un surdiagnostic (ablation d’une tumeur cancéreuse qui ne se serait peut-être pas développée). Le risque zéro n’existant pas, aux femmes de faire leur choix…

Coloscopie ou test Hemoccult Détection du cancer colorectal (cancer du côlon et du rectum). Cet examen, qui réduit la mortalité de 15%, peut se pratiquer de deux manières. La coloscopie consiste en une exploration visuelle du colon au moyen d’une sonde – à pratiquer tous les dix ans. Le test Hemoccult est une analyse des selles pour y détecter la présence de sang – à pratiquer tous les deux ans.

À PARTIR DE 50 ANS

Dépistage des troubles de l’audition et de la vision Avec, en particulier, l’examen de la pression oculaire, du nerf optique et du champ visuel à la recherche d’un glaucome, une maladie dégénérative qui peut entraîner une perte de la vision allant jusqu’à la cécité.

Densitométrie Dépistage de l’ostéoporose, en cas de facteurs de risque (mère souffrant d’ostéoporose, consommation insuffisante de produits laitiers, tabagisme, alcoolisme).

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