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PIP: le monde de l'esthétique met l'accent sur la sécurité et l'information

"Il y aura un avant et un après PIP" assure le Dr Olivier Gerbault, chirurgien plasticien à Vincennes, près de Paris. "Les patientes inquiètes nous appellent depuis décembre".

Du coup, le 14e congrès européen de l'esthétique chirurgicale et médicale Imcas qui réunit 4.000 praticiens de 43 pays jusqu'à dimanche, a aménagé son programme pour répondre à la "crise PIP". "On n'a pas attendu l'affaire PIP pour parler de vigilance" assure le directeur scientifique du congrès, Dr Benjamin Ascher, lui-même chirurgien plasticien. Mais cette année, "nous parlons, avec une sensibilité accrue, de sécurité opératoire ou de matériovigilance", reconnaît-il.

La "matériovigilance" à savoir le suivi de problèmes post-opératoires pour des implants par exemple, constitue un des problèmes soulevés par l'affaire PIP. Les chirurgiens ont apparemment tardé ou rechigné à notifier les ruptures à répétition pour ces prothèses avant que les autorités sanitaires ne découvrent, en mars 2010, qu'elles étaient remplies d'un gel de silicone illégal, irritant pour les tissus.

Une des sessions du congrès est consacrée aux "aspects cliniques" qu'impliquent le retrait des implants PIP chez les 30.000 femmes porteuses en France, comme l'a recommandé le gouvernement en décembre. "Que faire quand la prothèse est rompue, quand il y a des ganglions ou que la patiente est enceinte?", énumère le Dr Gerbault. "L'aspect légal pour les chirurgiens qui vont intervenir pour changer les prothèses" sera également abordé.

"Pas d'alternative aux implants"

Venu de Sao Paulo pour ce congrès, le Dr Raul Gonzalez est un spécialiste brésilien des "implants gluteaux" utilisés pour arrondir les fesses. Mais il suivra avec intérêt les séances consacrées aux PIP.

PIP qui exportait 84% de sa production, a vendu 30 000 prothèses au Brésil, selon ce dernier. Dans ce pays l'affaire a pris l'allure d'un "scandale" avec 15 à 20 000 femmes porteuses. "Je reçois au moins dix emails par jour de patientes pour savoir ce qu'elles doivent faire" témoigne-t-il. "C'est la première fois que nous faisons face à un problème de cette ampleur".

Le scandale PIP a aussi eu pour conséquence de décupler l'intérêt des médias pour le congrès avec un doublement du nombre de journalistes accrédités, selon le service de presse de l'Imcas. Parmi les exposants au Palais des congrès de Paris, les fabricants d'implants sont présents mais loin de constituer la majorité: les producteurs de produits injectables anti-rides et d'équipements laser pour l'épilation sont bien plus nombreux.

Les deux secteurs sont plus dynamiques que le domaine des implants, avec des taux de croissance annuel à deux chiffres (+11,1% par an prévu en 2011/2016 pour les produits injectables et +13,2% pour les équipements laser contre +5,7% pour les implants - chiffres Imcas).

Venu d'Italie, Edoardo Conti vend des "produits de comblement" anti-rides à base d'acide hyaluronique. Il espère un "intérêt ravivé" pour son produit, résorbable naturellement par le corps et qui "stimule la production naturelle de collagène". "Le recours aux techniques douces est une tendance de fond depuis dix ans (...) Mais pour les augmentations mammaires, il n'y a pas d'alternative aux implants" souligne le Dr Ascher. Or cela reste en France la "demande numéro un".


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