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En arrivant sur le marché dans les années 60, la pilule a été présentée comme une libération: enfin les femmes allaient pouvoir vivre pleinement leur sexualité! Seulement voilà, la contraception orale a une conséquence pour le moins paradoxale: elle met la libido en berne. Si des effets indésirables comme la prise de poids et l’augmentation des risques de thrombose ou de cancer du sein sont bien connus, cet aléa figure pourtant dans la notice d’utilisation des pilules. Considéré comme «peu fréquent», il touche entre 5 à 10%des utilisatrices. Pour ces dernières, l’équation est simple: plus d’ovulation égale plus de désir. Libération, oui, mais à quel prix?

Parmi les femmes sur qui les hormones ont cet effet, Clara, 39 ans, se souvient qu’elle n’éprouvait pas le besoin physique de faire l’amour durant les douze ans où elle a été sous pilule. «Je me suis souvent demandé si je n’étais pas devenue frigide! Jusqu’à ce que j’arrête les contraceptifs oraux. L’envie est tout de suite revenue, surtout au milieu du cycle.» Laurence, 37 ans, a elle aussi noté une nette différence en période d’ovulation: «J’avais l’impression d’être «chaude»,mais c’était peut-être juste dans ma tête.»

L’inhibition serait-elle purement psychologique? Sur la question, les médecins sont partagés. Certains pensent que les pilules de deuxième génération –de type micropilule – sont trop faiblement dosées pour agir sur la libido. D’autres, au contraire, n’écartent pas cette hypothèse. Ainsi, notre sexologue Juliette Buffat propose à ses patientes souffrant d’une baisse du désir de renoncer à la contraception orale pour voir s’il y aune amélioration. «Cet effet inhibiteur est caractéristique de certaines pilules comme la Diane qui agit sur le taux de testostérone (ndlr: on la prescrit aux femmes à la pilosité trop abondante),dit la spécialiste. Cela vaut donc la peine d’en changer, car il existe d’autres modes de contraception.»

La pilule, précise Juliette Buffat, agit en bloquant l’ovulation. Or, c’est précisément en milieu de cycle que les femmes sont physiologiquement programmées pour faire l’amour. La nature a bien fait les choses: «Dans toutes les espèces, la plupart des femelles ne copulent que lorsqu’elles sont fécondes, rappelle la sexologue. Chez les humains, c’est pareil. La majorité des femmes reconnaissent que la seule période où elles ressentent physiquement du désir, c’est quarante-huit heures avant l’ovulation et jusqu’à deux ou trois jours après. C’est dû aux hormones du cerveau qui permettent l’ouverture du col de l’utérus.»

En bloquant l’ovulation, on bloque donc aussi la libido? Oui et non. Le problème n’est pas si simple. Le désir féminin, comme le prouve l’échec de la mise sur le marché d’un Viagra pour les femmes, est «plurifactoriel, complexe et subjectif», rappelle Juliette Buffat. Pour Marion, 36 ans, la baisse de libido est plus imputable au temps qui passe qu’aux hormones. «C’est bien plus flagrant!»Avant de jeter votre plaquette à la poubelle, assurez-vous donc que votre ennemi n’est pas plutôt la routine.

Le chiffre

66% C’est le pourcentage de femmes âgées de 15à34ans qui prennent la pilule en Suisse, selon l’Office fédéral de la statistique (2007). La pilule est le moyen de contraception le plus utilisé dans notre pays, devant le préservatif.

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