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Que celle qui n’a jamais fait l’amour alors qu’elle n’en avait pas envie nous jette la première pierre. Par amour, pour éviter des bouderies ou par crainte de perdre l’autre, il est souvent plus facile de céder aux désirs sexuels de son partenaire que d’y résister. «Je n’ai jamais dit non, confie Lena, 40 ans. Je pensais que mes amants le prendraient mal, et les rares fois où j’ai osé refuser, c’est ce qui s’est produit! Alors j’acceptais tout, même ce que je n’aimais pas, et je prenais mon mal en patience. Jusqu’au jour où je me suis dit: «Mais de quel droit leur plaisir est-il plus important que le mien?» A partir de là, je n’ai accepté que ce que je voulais vraiment. J’aurais dû le faire avant, je me serais épargné bien des moments désagréables.»

Près d’un demi-siècle après la révolution sexuelle, ledit devoir conjugal porte encore bien son nom. «C’est une croyance ancrée dans l’inconscient collectif, confirme Patricia Anex, sexologue à Orbe (VD). Dans nos gènes archaïques, nous séduisons encore les mâles en leur donnant du sexe! Les femmes sont conditionnées par la société ou par leur mère ou leur grand-mère, à penser que les hommes ont besoin de sexe et que, si on ne leur en donne pas, ils vous quittent. Ou que si on «passe à la casserole», Monsieur sera plus gentil.» Un a priori pas totalement dénué de fondement puisque chez l’homme «le canal de l’amour passe par le sexe», précise la spécialiste. Refuser la partie de jambes en l’air que propose son compagnon risque donc d’être compris par ce dernier comme une déclaration de… désamour.

Chéri, j’ai la migraine...

Pour éviter les vexations, on peut toujours prétexter une migraine. Vieux cliché qui prête à sourire, mais qui illustre une réalité: «Il y a mille et une façons d’éviter les rapports sexuels sans avoir à dire non, poursuit Patricia Anex. Une de mes patientes avait développé des stratégies, comme le fait de ne pas se coucher en même temps que son mari ou de lui tourner le dos.» Et quand louvoyer ne suffit pas? Faut-il sacrifier son manque d’envie sur l’autel de l’amour propre de son partenaire? Non, affirme la sexologue. «Se forcer n’est jamais une solution, même pour garder l’amour de l’autre. Les femmes qui se forcent finissent par se vivre comme un objet, un «morceau de viande», disent-elles. Quelquefois, elles ont le même vécu qu’une femme abusée.»

Mais faire entendre ses désirs implique de s’écouter soi-même. C’est ce qu’a fait Julie. Abusée à l’adolescence, cette quadragénaire n’a appris que récemment à exprimer son refus. «Comme j’avais déjà vécu le pire, j’acceptais tout. Il a fallu que je fasse une thérapie pour apprendre à dire non. La première fois que j’ai expliqué à mon compagnon actuel que je n’avais pas envie de sexe, il m’a répondu: «Ce n’est pas grave.» Et il m’a prise dans ses bras. Je suis tombée des nues! Savoir que je peux dire non, paradoxalement, me donne plus envie de faire l’amour car je sais qu’à tout moment, je peux arrêter. Pour la première fois, j’ose vraiment être moi-même en couple.»

36% des Suisses utilisent des excuses pour éviter les rapports sexuels, selon une étude internationale de 2011. Le prétexte évoqué le plus souvent est la fatigue. Quant à la migraine, ce sont surtout les femmes qui s’en plaignent.

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