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Femina Qu’est-ce qu’un acouphène?
DR LAURENT FRIKART C’est un son perçu (sifflement, souffle ou bourdonnement) sans source de brui t extérieure. Il existe les acouphènes «objectifs», liés à une source de bruit interne pouvant être d’origine vasculaire (malformation des vaisseaux) ou musculaire (des muscles de l’oreille ou du palais qui produisent un bruit). Et les acouphènes «subjectifs», sans source interne identifiable, accompagnés, ou non, d’une baisse auditive. Ces derniers sont les plus courants.

Comment en prévenir la survenue?
C’est difficile à dire. On ne peut évidemment que déconseiller l’exposition à des sons très forts. Mais cela ne suffit pas. Pourquoi? Parce que, certes, un traumatisme tel qu’une exposition à des bruits violents peut générer des dégâts dans l’oreille qui provoqueront un acouphène. Mais chez une autre personne, ce même traumatisme n’en déclenchera aucun! Ce phénomène peut s’installer alors qu’on n’aura subi aucun traumatisme. Cela tient au fait que l’acouphène n’est pas produit par l’oreille mais par le cerveau.

Comment est-ce possible? Quel est le mécanisme à l’œuvre?
Avant d’être reçu et analysé par le cerveau conscient, le son (qui n’est, à cette étape, qu’un courant électrique) passe par une zone inconsciente. Pour simplifier, on l’appellera le «décodeur». Son rôle est de donner à ce message reçu une coloration positive ou négative (d’où les émotions associées à un son) et de les filtrer, en choisissant d’en baisser ou d’en augmenter le volume selon l’importance qu’il leur accorde. Et c’est là que naît l’acouphène: lorsque ce décodeur choisit de monter le volume sonore en espérant, par exemple, compenser une faiblesse de l’oreille interne. Il se passe alors la même chose que lorsque vous captez mal la radio et que vous augmentez le volume: vous aggravez le bruit. Autrement dit, l’acouphène est une mauvaise interprétation d’un signal reçu par ce «décodeur».

Mais comment intervenir sur ce «décodeur»?
Son fonctionnement est largement influencé par des informations venues depuis la partie consciente. Ainsi, un cerveau stressé peut modifier le travail de filtrage du son. Et, inversement, nourrir le cerveau d’informations positives peut permettre de diminuer l’acouphène. Mais tout cela suppose de rompre avec une vision classique réparatrice de la médecine…

Il n’existe donc pas de médicament efficace contre les acouphènes?
Aujourd’hui, on ne reconnaît d’efficacité qu’à la cortisone, qui protège les cellules nerveuses de l’inflammation, et à des médicaments qui stimulent la circulation sanguine afin de nourrir ces cellules atteintes. Mais ces traitements ne sont valables que dans la toute première phase aiguë des acouphènes. Or, la majorité des personnes se décident de consulter bien plus tard, lorsqu’ils constatent que ces bruits s’installent et que, n’arrivant pas à les gérer, ils finissent par leur rendre la vie relationnelle ou professionnelle très difficile.

Est-ce à ces personnes que s’adresse votre consultation médico-psychologique?

Elle s’adresse à toute personne souffrant d’acouphènes, et qui a déjà fait un premier bilan ORL ayant exclu toute cause organique (bouchon de cérumen, otite, ostopongiose…) Notre objectif est d’abord d’expliquer le mécanisme du phénomène et ses composantes, à la fois ORL et psychologique. Cela, parfois, suffit à apaiser l’angoisse associée à ce bruit incompréhensible, et à le rendre plus supportable. Ensuite, on avance au cas par cas, en écoutant les patients, en constatant avec eux que l’acouphène s’est imposé suite à un stress particulier, au travail, à la maison… Non pas que cela ait déclenché ce sifflement ou bourdonnement, mais plutôt que les circonstances aient diminué les capacités de la personne touchée à le gérer. Il nous arrive de conseiller de la relaxation, de la sophrologie, des thérapies comportementales et cognitives. Dans tous les cas, le but est de réduire la souffrance induite par l’acouphène.

Existe-t-il des techniques ORL particulières qui y aident?
Oui, afin de soutenir ce processus «d’habituation», on peut proposer le Tinnitus Retraining Therapy (TRT): via un appareil auditif, le patient reçoit un son qu’il maîtrise. Cela permet une accoutumance au bruit afin qu’il ne soit plus jugé menaçant par le cerveau et, donc, que celui-ci corrige son niveau de filtrage. Il existe aussi des appareils produisant des sons agréables pour couvrir l’acouphène. Comme le constatent les patients, le silence est à éviter, notamment le soir, un moment également propice au ressassement. Au point que l’on peut se demander qui, des acouphènes ou des pensées, est le plus grand responsable de l’insomnie!

3 exercices pour en apaiser les symptômes

1. Assise, le dos droit, les yeux fermés, bouchez vos oreilles en en rabattant les pavillons avec l’index, coudes levés. Inspirez longuement par le nez, puis expirez en émettant un son semblable à un bourdonnement d’abeille. Concentrez-vous sur la vibration produite dans le crâne par ce son. Effectuez l’exercice durant 10 minutes. 2. Bouchez-vous une oreille avec la paume d’une main et, avec l’autre main tenue à l’horizontale, donnez trois coups brefs sur le dos de la première main. Ecoutez ensuite la vibration produite dans jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse, en respirant profondément. Faites de même sur l’autre oreille. 3. Debout, pieds écartés à largeur du bassin, penchez-vous en avant, genoux légèrement pliés, relâchez la tête et attrapez vos coudes avec vos mains. Effectuez une dizaine de légers balancements des épaules de gauche à droite. Puis remontez lentement en inspirant. Répétez 3 fois.

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