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Mode à risque: le sommeil fractionné

On croyait la méthode de sommeil par petits blocs réservée aux navigateurs solitaires ou aux pilotes de Solar Impulse. Eh bien non: aujourd’hui n’importe qui pourrait aussi augmenter son temps d’éveil dans une vie ordinaire. «Gagnez quatre heures par jour», «Faites des semaines de huit jours», ce genre d’ouvrages et de sites, courants depuis quelques années aux Etats-Unis déferlent maintenant sur l’Europe. Au point que des spécialistes britanniques ont tiré la sonnette d’alarme, raconte le quotidien «The Daily Mail».
En pratique, il s’agit, par exemple, de dormir durant 6 tranches de 20 à 30 minutes par jour. Attention, une fois, ce rythme trouvé, pas question d’y déroger. Pas vraiment pratique, ni compatible avec une vie sociale épanouie puisqu’au bout d’un moment, on est complètement décalé par rapport à ses semblables. Mais bon, c’est le prix à payer pour faire partie d’une élite. Comme par hasard, cette méthode s’appelle «Uberman» (surhomme en français)!
Risques à éclaircir
Le problème, relève le professeur Russel Foster de l’Université d’Oxford, c’est que cette mode survient à un moment où les spécialistes ne cessent de mettre en garde contre un manque de sommeil chronique. «Nous avons déjà perdu une à deux heures de sommeil depuis 60 ans», constate cet expert. La faute à un rythme de vie accéléré et aussi à l’influence de la lumière bleue des ordinateurs et des portables qui contrent les hormones du sommeil. Conséquences de nos nuits plus courtes: des problèmes de santé (cancers, hypertension, diabète, etc.) et une fatigue toujours plus présente. Les risques à long terme du sommeil fractionné, eux, n’ont pas encore été étudiés, les skippers étant généralement ravis de se glisser pour un bon moment sous leur couette après une traversée.
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