santé
Love Life: la campagne qui fait réagir
Ne regrette rien. Depuis quelques semaines, cette injonction a envahi les rues, accompagnant des photos de couples – jeunes, vieux, homos et hétéros – en pleine action. Dénudés, pour certains entièrement nus, le slogan et le logo de Love life dissimulant adroitement les parties les plus intimes.
C’est à chaque fois un casse-tête pour l’Office fédéral de la santé publique (OFSP): comment parler des maladies sexuellement transmissibles au grand public? Comment faire comprendre que non, le Sida n’a pas été éradiqué, et que des personnes de tous horizons continuent à le contracter, malgré les mises en garde répétées depuis près de trente ans? Certes, on n’en meurt plus comme auparavant. Mais prendre des médicaments (la fameuse trithérapie) sa vie durant, cela n’a rien d’anodin. Sans compter la discrimination larvée dont sont victimes la plupart des personnes séropositives. Souvent, l’OFSP a joué la carte de la provocation pour faire passer le message. Et dans le genre, la toute dernière campagne a frappé fort. En gros, pour ne rien regretter le lendemain, malgré l’intensité du moment, mieux vaut ne pas oublier le préservatif ni les règles du «safer sex».
Mais la campagne, audacieuse pour beaucoup, est jugée choquante pour d’autres. Parmi les plus virulents (et les plus imaginatifs), le Réseau évangélique suisse. Qui a eu l’idée de demander à ses illustres membres de se prendre en photo pour mettre sur pied une «contre-campagne». En clair, pour éviter d’attraper une MST, rien ne vaut la fidélité (ou l’abstinence, mais ils n’en parlent pas). Et évidemment, pas de nudité ni d’érotisme dans ces clichés-là, mais des sourires, de la tendresse et quelques slogans qui détournent l’original, comme «Nous ne regrettons rien, notre vie sexuelle est trop belle pour être affichée». On jugera sur pièce…
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