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La grossesse, pour le sexe, quel pied! Les seins gonflent, les hanches s’arrondissent et les hormones sont en ébullition. «Du troisième au sixième mois, la libido est poussée à bloc et le plaisir multiplié par dix, confirme Virginie, 34  ans, mère d’une petite fille. On ressent tout plus intensément, on est plus en phase avec l’autre, physiquement et émotionnellement.» Le rêve, quoi! Mais qu’on ne s’y trompe pas: la réalité n’est pas toujours aussi sexy. Entre les nausées pour certaines, le libidomètre à zéro pour les autres, les douleurs, la prise de poids, la fatigue, sans compter le bébé qui s’invite aux ébats en donnant des coups de pied ou en hoquetant, faire l’amour enceinte n’a rien d’une sinécure. Pour l’extase, on repassera.

«Il y a une sorte de norme sociale qui veut que les femmes enceintes s’éclatent et soient des bombes sexuelles, confirme notre sexologue Juliette Buffat. Mais si elles donnent le change, toutes ne sont pas épanouies. Et de loin!» Mère de deux enfants, Sandra, 32  ans, n’a jamais vécu le feu d’artifice sexuel qu’on connaît, dit-on, au deuxième trimestre. «Je n’avais plus du tout envie de faire l’amour, j’avais pris vingt-cinq kilos, je me trouvais grosse et moche, confie-t-elle. Mon mari comprenait, mais je me forçais quand même pour lui faire plaisir. Et parce que le sexe, c’est comme le vélo: quand on arrête d’en faire pendant longtemps, après on a du mal à s’y remettre. On a tellement d’idées préconçues sur le sujet que d’abord je pensais que je n’étais pas normale. Je ne comprenais pas pourquoi je n’avais pas envie. C’est en discutant avec des amies que j’ai réalisé que je n’étais pas la seule dans ce cas. Ça m’a rassurée de savoir que toutes les femmes n’ont pas les hormones qui explosent.»

Hommes plus réticents

Selon Juliette Buffat, au début de la deuxième moitié de la grossesse, la vascularisation du petit bassin augmente, ce qui déclenche des sensations proches de celles que l’on éprouve lorsqu’on est excitée. «On est plus sensible à la pénétration. Certaines femmes découvrent le plaisir vaginal lorsqu’elles sont enceintes. Mais les hommes sont souvent plus réticents que leurs compagnes à faire l’amour. Certaines patientes m’ont même confié que leur mari leur avait lancé: «Ce que t’es devenue grosse et moche!» Pour entretenir la libido, ça n’aide pas, c’est sûr.» Et le fantasme de la femme enceinte qui, soi-disant, fait rêver les mâles? «C’est un peu un mythe, relève la sexologue. Beaucoup sont gênés par le bébé ou ont peur de lui faire mal. Quand je conseille à certains futurs pères de profiter de la grossesse pour s’épanouir dans leur vie sexuelle, car après la naissance leur épouse sera peut-être moins disponible, ils me regardent avec de grands yeux, l’air de dire: «Vous croyez vraiment que c’est le bon moment?»

Sans compter, explique Virginie, qu’avec le ventre qui pousse, on est non seulement limité dans les positions – «le missionnaire, avec un ballon de foot entre les deux, vous pouvez oublier» – mais en outre, on ne fait plus l’amour à deux. «On a vraiment la sensation d’être trois. Bien sûr, ça prépare pour la vie de famille mais sur le moment, quand c’est le branle-bas de combat dans le ventre alors qu’on est au beau milieu de nos ébats, ça coupe l’envie. Savoir qu’il y a un bébé est présent, ça nous stressait. Peut-être plus le papa que moi.» «Pour faire l’amour, on se met en cuillère, ou alors la femme dessus, mais avec un gros ventre, c’est vraiment bizarre, renchérit Sandra. A la fin, même mon mari ne voulait plus faire l’amour car avait peur de faire mal et à moi et au bébé.» La pénétration laisse alors la place à d’autres pratiques telles que le sexe oral ou la masturbation réciproque, mais encore faut-il que les deux partenaires ne soient pas trop focalisés sur l’imminence de l’accouchement. Angoissés par leur rôle de père et de mère, par leurs futures responsabilités, beaucoup de couples n’ont alors même plus envie de se donner du plaisir.

Sexualité interdite

Et il y a aussi une autre réalité: celle des grossesses à risque, toujours plus nombreuses. Pour celles-là, c’est zéro galipettes, sous peine de fausse couche. Pas facile à vivre, témoigne David, 30  ans, futur père dont la compagne souffre d’un fibrome qui rend sa grossesse douloureuse. Comme Renaud dans sa chanson En cloque, le jeune homme se retrouve «planté tout seul dans son froc» depuis cinq mois. «On n’a plus aucune relation sexuelle, confie-t-il. Au début, ma copine me faisait encore des fellations mais depuis deux semaines, dès que je m’approche, elle me repousse. Je ne me sens plus désiré. Pour moi, c’est une frustration permanente car je suis déchiré entre mon corps qui a des besoins et ma tête qui sait que c’est interdit. J’aimerais qu’on puisse partager cette grossesse et en profiter tous les deux.» En attendant la naissance, David ronge donc son frein. «On m’avait dit que du troisième au sixième mois, ma copine allait être une vraie coquine. Quand je discute avec d’autres pères qui ont connu cette libido hallucinante durant la grossesse de leur femme, ça me rend triste. Parfois, je les déteste d’avoir pu vivre ça.»

Le chiffre

49% des hommes trouvent leur femme enceinte aussi désirable qu’avant la grossesse, selon un vaste sondage réalisé en 2008 pour le site www.magrossesse.com. Par contre, à la question «Enceinte, vous trouvez-vous sexy?» seuls 11% des femmes ont répondu: «Oui, tout le temps.»

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