santé
Les réactions aux tatouages sont très fréquentes
Le tatouage, ou introduction de colorants et piments dans la peau afin d'obtenir un dessin permanent, n'est pas dénué de risques, notamment cutanés. Cette nouvelle étude vient le rappeler. Conduite par des chercheurs de l'université de New York (États-Unis), elle a été publiée dans la revue Dermatitis Contact du 26 mai 2015.
A New York (États-Unis), près de 6% de la population est tatouée. Pour parvenir à leurs résultats, l'équipe a donc interrogé un échantillon aléatoire de 300 passants de Central Park à New York pour savoir s'ils avaient expérimenté des effets indésirables après s'être fait tatouer, telles que des rougeurs, infections cutanées, allergies, sensibilité au soleil ou encore cloques et cicatrices durables.
Parmi les personnes sondées, 31 (soit 10,3%) déclarent avoir eu des réactions indésirables, 13 (4,3%), des réactions aiguës et 18 (6%) ont souffert de réactions chroniques avec des symptômes durant plus de 4 mois. «Je ne suis pas contre les tatouages», explique la professeure Marie Leger, coauteure de cette étude, «Toutes sortes de problèmes peuvent survenir: d'un réservoir d'encre non règlementé au niveau d'hygiène du salon de tatouage«. Dans la plupart des cas, «ce n'est la faute de personne, mais seulement le résultat de la réaction immunitaire de l'organisme».
Près de 44% des réactions spécifiques à la couleur étaient dues à l'encre rouge utilisée par les tatoueurs, tandis que l'encre noire était pour sa part responsable de 25% des effets secondaires constatés par les chercheurs. Une proportion peu élevée compte tenu de son usage massif dans les tatouages (90,3% des tatouages). «Cette étude montre que les réactions aux tatouages sont extrêmement communes», concluent les chercheurs tout en insistant sur la nécessité de plus amples travaux à ce sujet.
En France, 10 000 à 15 000 tatouages par jour sont recensés par le Syndicat national des artistes tatoueurs et une personne sur 10 serait tatouée, dont 20% des moins de 35 ans, selon une étude IFOP réalisée en juillet 2010. Un arrêté du 12 décembre 2008 impose aux professionnels une formation obligatoire à l'hygiène par des organismes habilités.
Les professionnels du secteur et personnes tatouées sont également tenus de déclarer tout effet indésirable à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Fin 2013, le gouvernement avait voulu interdire les tatouages en couleurs, suite à un arrêté de l'ANSM faisant part de la toxicité de leurs colorants, mais a renoncé devant la fronde des associations de tatoueurs.