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Les éthylotests anti-démarrage prennent leurs marques en France

Nouvelle mesure-phare du gouvernement pour lutter contre l'alcool au volant, les éthylotests anti-démarrage (EAD), qui entrent progressivement en vigueur en France, ont fait leurs preuves ces dernières années à l'étranger.

Ce dispositif, dont le premier décret d'application est paru mercredi au Journal officiel, impose aux auteurs de délits de conduite en état d'ivresse de souffler dans un éthylotest couplé au démarreur. Il n'autorise le démarrage d'un véhicule que si le taux d'alcool mesuré est inférieur au seuil fixé. Déjà obligatoire depuis 2010 dans les autocars neufs destinés au transport d'enfants, la loi prévoit désormais son utilisation sous forme de peine complémentaire, pour une durée maximale de cinq ans, ou de mesure de composition pénale, pour une période de six mois à trois ans.

Ces dernières années, des programmes d'EAD ont été développés dans de nombreux pays étrangers, comme les Etats-Unis, le Canada, l'Australie ou la Suède - où certains modèles Volvo proposent déjà le dispositif en option ou en série depuis 2008. Au Québec par exemple, plus de 60 000 personnes ont participé au programme depuis sa mise en place en 1997. Une étude de la Société d'assurance automobile du Québec réalisée cinq ans plus tard montrait alors une réduction de 80% de la récidive pour les personnes condamnées pour la première fois et de 74% pour les récidivistes, tant que le dispositif était installé.

Plus globalement, "les évaluations menées pendant plus de vingt ans par au moins huit équipes de recherche aux USA et au Canada ont montré une diminution des 40% à 95% du taux de récidive d'alcoolisation au volant durant la période d'installation des EAD", souligne le Dr. Mercier-Guyon, secrétaire du Conseil médical pour la Prévention routière.

Cependant, l'efficacité des EAD diminue une fois que l'appareil est enlevé. La plupart des programmes intègrent donc des mesures de contrôle et d'accompagnement des conducteurs à risque, à l'instar de ce qui a été réalisé en Haute-Savoie, région-pilote des EAD en France depuis 2004. "Plus de 250 personnes ont été suivies et les résultats sont satisfaisants", estime Lionel Tardy, député de la 2e circonscription de Haute-Savoie. "Mais ce qui est important, c'est que chaque département mette en place une cellule pour le suivi des conducteurs", dit-il.

Pour l'instant, la loi impose aux personnes condamnées à conduire un véhicule équipé d'un EAD de suivre "un stage de sensibilisation à la sécurité routière", laissant aux magistrats le soin d'appliquer la mesure localement. Elle prévoit également une amende de 1500 euros pour les conducteurs qui se risqueraient à contourner le dispositif. Les associations de prévention routière militent pour leur part en faveur d'un système de "retest", qui imposera au conducteur de souffler à intervalle régulier ou aléatoire au cours du trajet, par exemple toutes les 15 à 45 minutes. "C'est la meilleure garantie que la personne qui a démarré est celle qui a continué de rouler", estime le Dr. Mercier-Guyon, qui attend un prochain arrêté ministériel pour valider ce dispositif.

Quant au coût des EAD, entièrement à la charge de l'automobiliste, il reste relativement élevé. "Il faut compter environ 1.000 euros pour le faire monter sur sa voiture, mais l'expérience en Haute-Savoie a montré que les EAD pouvaient également être louées autour de 130 euros par mois", indique Stéphane Vialettes, directeur général d'Alcolock, fabricant d'EAD.

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