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1. La peur décelée

Même si votre interlocuteur paraît avoir la situation sous contrôle, même si toutes les piques semblent rebondir contre lui comme si rien ne pouvait l’atteindre et le déstabiliser, il est peut-être en train de claquer des dents à l’intérieur. Il est rare en effet qu’on accepte d’exhiber sa peur devant tout le monde. Ce serait en quelque sorte reconnaître sa faiblesse. Si la personne postée devant vous joue à merveille le rôle du stoïque, sachez néanmoins que son armure comporte de multiples failles.

Son corps part en arrière contre le dossier de sa chaise, pendant que ses yeux, très mobiles, ont l’air de chercher désespérément une porte de sortie? C’est qu’elle est loin, mais alors loin, d’être à l’aise en votre compagnie. Concentrez-vous ensuite sur le bas de son visage afin d’en savoir plus. Le stress provoque généralement une raideur au niveau de la gorge. En cause: la contraction du platysma, ce large muscle ayant son point d’ancrage autour de la commissure des lèvres rejoignant le haut du buste selon deux ailes symétriques, ce qui a pour effet de faire descendre la lèvre inférieure. Le menton suivra (B), par ailleurs, cette même tendance à peser vers le bas. Encore plus impressionnant: le senpaku. C’est le nom, d’origine japonaise, donné au blanc des yeux lorsqu’il est visible dans un regard (A). Dans un contexte de peur, de crainte, de danger, ce senpaku serait surtout observable au-dessus de l’iris, générant une grande zone pâle dans la partie supérieure de l’œil.

2. Le mensonge percé

Jouir d’une imagination débordante, simuler des émotions, prendre le ton d’un conteur en pleine récitation… Face au regard perçant du synergologue, rien ne sert d’être acteur, il vaut mieux révéler la vérité à point. L’expert saura en effet débusquer les faux-semblants. A commencer par cette soudaine crise d’urticaire qui saisit étrangement tous les individus surpris à mentir en direct. Se gratter est tout simplement le signe d’une contradiction entre ce qu’on pense et ce qu’on est en train de dire. Qu’on n’est pas clair avec quelque chose nous concernant. Au niveau du corps, cette démangeaison imaginaire va surtout se manifester en bas de la narine gauche (A), juste au-dessus de la moustache, point identifié comme celui du non-dit. Pourquoi à gauche? Parce qu’il s’agit du côté ayant trait à la dimension intime, alors que le droit renvoie aux aspects touchant ce qu’il y a à l’extérieur du moi. Seconde région urticante: les doigts (C). Très souvent, le menteur aura tendance à se les frotter les uns aux autres, excepté l’index qui, trop prude, ne participe pas à cette entreprise de dissimulation.

On évoquait la latéralité. L’observation de certaines zones via cet axe de lecture va permettre de diagnostiquer le bobard. La tête tout d’abord. Notre interlocuteur nous affirme un «non» implacable? S’il secoue la tête en commençant par montrer son œil droit, il est sincère. Mais si c’est l’œil gauche qui nous regarde en premier, il tente de nous faire avaler des couleuvres… Attention cependant, tout s’inverse lorsque le discours concerne un sentiment affectif. Il ou elle nous dit: «Je t’aime» tout en bougeant la main droite (B)? Ou en montrant le plus souvent le côté droit du visage? Méfiance, car la personne est dans le contrôle. Elle privilégierait le côté gauche si la déclaration était vraiment spontanée et inspirée par l’émotion.

3. La colère déchiffrée

Il n’y a souvent pas besoin d’un détecteur sophistiqué pour constater que quelqu’un fulmine. Perd patience. A presque envie de mordre. Des mots coupants, une tension palpable suffisent pour s’en rendre compte. Pourtant, certaines personnes rompues à l’art de maîtriser leurs émotions réussissent à dissimuler à leur interlocuteur l’agressivité qui les saisit. Du moins jusqu’à un certain point, puisque l’œil du synergologue saura percer le masque.

Parmi les premiers signes à repérer, notons le menton qui se relève davantage que la normale (C), ou encore cette tendance à se rapprocher de l’autre et de sa zone intime, preuve que celui ou celle qui vous fait face va rentrer dans le conflit. Durant le paroxysme de l’énervement, en revanche, de nouveaux phénomènes vont se cumuler. Outre les poings fermés, la plupart seront visibles sur le visage, ce qui évitera d’avoir à parcourir l’individu de long en large pendant la prise de bec. Sa tête montrera en général son côté droit, car c’est justement l’œil droit qui sera mis en avant, tandis que les muscles orbiculaires entourant les yeux se contracteront (A), favorisant un regard à la fois plus profond et plus aigu. Parallèlement, les sourcils vont se mettre à descendre. La glabelle, éminence de l’os frontal situé au milieu de l’arcade sourcilière, sera alors nettement plus saillante. Dernier point beaucoup plus subliminal, mais facilement identifiable sur une vidéo en mode ralenti: les spectateurs aguerris surprendront la lèvre supérieure remonter de façon asymétrique (B), un peu comme la babine retroussée d’un chien qui grogne, quand ce ne sont pas les deux extrémités qui prennent l’ascenseur en même temps.

4. La luxure dévoilée

Se prendre une veste, voir ses avances repoussées, vivre un grand moment de solitude après avoir appris que les sentiments de l’autre n’étaient pas réciproques, ce n’est jamais très réjouissant. Même si la prise de risque fait partie des doux piments de la séduction, on se dit, parfois, que tout serait plus facile si l’on pouvait connaître à l’avance l’état d’esprit de la personne qui nous attire. Par bonheur, une observation attentive de sa gestuelle donne quelques idées sur la question. Elle penche la tête à gauche pendant une discussion? Premier bon point, puisque c’est la marque d’un vrai bien-être en notre compagnie. Un cou rigide, fixe, serait, lui, plutôt le fait d’un individu qui se contrôle, empreint d’une certaine froideur. Elle ne cesse de se frotter machinalement l’arête supérieure du nez avec les doigts? Second bon point. Elle montre de la curiosité pour nous.

Dans un contexte de drague, l’information n’est pas anodine. Autre aspect positif: on découvre que sa paupière inférieure gauche remonte légèrement, comme un tic, occultant le blanc des yeux sous l’iris. Il y a là un intérêt qui se précise: la confiance s’est installée; on commence à s’abandonner. Il est alors temps de jeter un coup d’œil en direction de sa cheville pour confirmer le diagnostic. Son pied gauche s’est mis à pivoter vers l’extérieur (C), selon un angle pouvant atteindre 90 degrés? Troisième bon point. Cette ouverture de la malléole interne est la preuve qu’en dépit d’une attitude assez neutre jusqu’ici, notre interlocuteur est entièrement conquis. Et si tous ces signaux ne nous suffisent toujours pas pour tenter une manœuvre d’approche, car nous sommes du genre à attendre que l’autre brandisse une pancarte à notre attention pour nous jeter à l’eau, voici les véritables symptômes du désir. Des pupilles dilatées (A): ce grossissement assez spectaculaire du centre sombre de l’œil, n’ayant rien à voir avec une quelconque obscurité, explicite une envie qui cette fois évolue quasi à découvert. Il ou elle se gratte au niveau de l’arc de Cupidon (B), autrement dit au milieu de la lèvre supérieure, juste sous la moustache? On vous informe qu’un désir sexuel à notre égard se trouve inassouvi, réprimé, et ne peut pour l’instant être exprimé. Hum…

5. L’avarice dépistée

Non, un portefeuille sous embargo permanent n’est pas le seul symptôme à lire pour déterminer si l’on a affaire à un pingre en puissance. On pourra en effet porter notre regard sur l’abdomen de son propriétaire pour confirmer ou non cette première – et désagréable – impression. Tout d’abord, vérifier s’il n’aurait pas tendance à marcher avec le ventre en avant (B) (indépendamment de la corpulence bien sûr). Si tel est le cas, on risque de se trouver en face d’un individu pour qui l’une des valeurs cardinales réside dans la possession matérielle.

Aïe… C’est bien ce qu’on craignait. Notre interlocuteur fait de la surenchère en allant se gratter fréquemment sur le côté gauche de ce même ventre (A) déjà proéminent? Sachez qu’en plus de prôner l’accumulation des richesses, il se montre fier de ce qu’il possède et, par ce geste anodin au niveau de l’abdomen, le fait savoir à la terre entière. Gare toutefois à ne pas se tromper dans l’interprétation. Si c’est plutôt le côté droit de son ventre que monsieur ou madame aime grattouiller, c’est qu’il y a là l’expression d’une jalousie envers les biens d’autrui. Alors effectivement, devant un énergumène qui vaque à ses occupations le nombril saillant et se chatouillant des deux côtés à la fois, il serait un peu illusoire d’attendre des largesses de votre Picsou qui cumule décidément pas mal de tares… Et sinon, voilà qu’il se gratte dans le dos? Le vent a tourné: c’est, ici, probablement le signe de soucis sur le plan matériel.

6. La paresse débusquée

Il est ici question du manque d’énergie au sens large, qu’il soit assumé ou subi, comme dans le cas d’une faible confiance en soi, voire d’un état dépressif. La chose pourra d’abord se déceler dans l’allure générale, la manière qu’a la personne de se tenir. Son corps devrait apparaître hypotonique, c’est-à-dire mou, sans maintien. Les épaules s’avèrent tombantes (B). Les mouvements sont lents, en particulier ceux opérés par les mains. Autres indices pour confirmer votre pressentiment? Il faut cette fois prospecter au niveau du visage. On se focalisera sur les yeux de celui ou celle qu’on soupçonne de cacher un organisme fonctionnant au ralenti. Chez les indolents, on notera des paupières supérieures peu réactives et fortement plombées par la gravité (A). Sans même avoir à évaluer jusqu’à quel point elles descendent par rapport à la normale, on pourra aussi, tout simplement, se concentrer sur la fréquence avec laquelle les yeux clignent. Si votre vis-à-vis a un regard plutôt figé (C), dépourvu de toute nervosité, c’est que malgré votre charismatique présence en face de lui, son cerveau emmagasine actuellement peu d’informations. Vous avez alors bien affaire à l’exact opposé de l’hyper-actif qui travaille avec cinq bras simultanément et court dans toutes les directions.

D’où un bilan à tirer au plus vite: soit votre proximité physique, à l’effet anesthésiant, le laisse totalement de marbre au point de lui faire frôler la crise de narcolepsie, soit il est grand temps de l’aider à se réveiller…

7. L’orgueil détecté

On est loin de s’en douter, mais à l’instar des yeux ou des mains, pectoraux et plaquettes de chocolat ont leur langage propre. Si le (ou la) matérialiste révèle, sans le savoir, son goût marqué pour l’argent en arborant un abdomen protubérant, la personne gorgée de fierté trahit, elle, sa haute estime de soi en bombant le torse (A). Cette manie de plastronner en toutes circonstances est perçue par les spécialistes de la synergologie comme une manière de dire «moi j’existe». C’est crier sur tous les toits qu’on est satisfait de ce que l’on est et de ce que l’on représente pour les autres, avec l’ego aux premières loges.

Il existe toutefois des pistes supplémentaires pour démasquer les imbus d’eux-mêmes qui seraient encore peu expressifs au niveau du buste. Lesquelles? Surveillez bien la position du menton. Si celui-ci est couramment levé, c’est qu’il y a de l’assurance et de la suffisance dans l’air. Preuve que votre interlocuteur a le sentiment d’être maître de la situation et qu’il a les moyens de le rester. Qu’il est loin de se croire en danger. Pour confirmer le diagnostic de la grosse tête, des chevilles qui enflent et du hautain perché sur son promontoire, un dernier item ne trompe pas: les sourcils! Ceux-ci devraient effectivement se retrouver arqués vers le haut comme s’ils ne constituaient qu’une seule courbe, à la façon d’un pont enjambant les deux yeux en même temps. Là, plus de doute possible. Môssieur ou mâdame n’est pas n’importe qui!

L’analyse des gestes: Une science à part entière

Comme Tim Roth dans Lie to Me ou le beau Simon Baker dans Mentalist, on rêve tous un peu, en secret, de mettre l’âme de quelqu’un à nu par la simple observation de ses tics. Et à un détail quasi imperceptible de son comportement ou d’une microexpression, découvrir ce qu’il pense et ressent véritablement. Par chance, nul besoin d’être un héros de série américaine pour y parvenir. Car ces personnages de fiction ont tous été inspirés par la synergologie. Cette discipline née dans les années 1980 vise à décrypter la communication nonverbale, autrement dit ces signaux que notre corps émet sans que la conscience s’en rende compte. Et qui parfois nous trahissent…

Son inventeur, Philippe Turchet, a ainsi fait de nombreux disciples de par le monde, à l’instar de Rabah Aiouaz, l’expert qui nous a servi de guide pour cet article. Faut-il voir en eux de redoutables profilers capables de scanner l’intégralité de notre âme à la première seconde? Pas tout à fait. Contrairement aux exploits télévisés, déceler tel geste, mimique du visage ou tremblement du doigt ne suffit pas en soi à interpréter un état d’esprit. C’est par le recoupement de plusieurs de ces «failles» aperçues dans l’attitude (les «items», selon le jargon des synergologues) qu’il devient possible d’interpréter, de savoir si les paroles sont conformes aux actes.

Petit détail toutefois: inutile de chercher à réprimer ces manifestations pour son propre compte puisqu’elles dépendent de notre subconscient. Et demeurent incontrôlables dans le feu de l’action, même pour les initiés. Cela aurait été presque trop facile!

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