santé
Le cannabis accroît le risque d'accident: confirmation par une méta-analyse
"Les conducteurs qui consomment du cannabis trois heures avant de prendre le volant ont presque deux fois plus de chances de provoquer une collision avec leur véhicule que ceux qui ne sont pas sous influence de drogues ou d'alcool", indique le British Medical Journal (BMJ) qui publie vendredi ces résultats.
"Des études précédentes n'avaient pas réussi à séparer les effets de l'alcool et d'autres substances de ceux de la consommation de cannabis", souligne cette revue médicale britannique.
La "méta-analyse" réalisée par des chercheurs de la Dalhousie University à Halifax (Canada), intègre les données de neuf études portant sur les liens entre accidents et cannabis, faites sur un total de 50.000 personnes.
"Le cannabis est la substance illégale la plus utilisée" et "la proportion des conducteurs sous son influence augmente", note le BMJ qui rappelle les résultats d'une enquête écossaise effectuée en 2007 montrant que 15% des conducteurs de 17 à 39 ans admettent avoir consommé du cannabis dans les 12 heures qui précèdent la prise du volant.
Selon une autre étude réalisée en France cette fois, entre octobre 2001 et septembre 2003, le fait de conduire sous l'effet du cannabis multiplie par près de deux, en moyenne, le risque d'être responsable d'un accident mortel.
Cette étude française montrait également un effet-dose, à savoir un risque accru d'accident avec une concentration plus forte dans le sang de THC (tetrahydrocannabinol), le principe actif du cannabis.
Le nombre des morts imputables au cannabis sur les routes en France serait de l'ordre de 230 par an (sur une base de 6.000 accidents mortels) et une grande proportion des personnes tuées a moins de 25 ans.
L'analyse canadienne ne se penche pas précisément sur la corrélation entre concentration de THC dans le sang et gravité des accidents, mais relève que "les études portant sur les accidents mortels trouvent des doses de THC plus importantes" que pour les accidents moins graves.