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Et le suivant, alors, à quoi ressemblera-t-il? Nos sociétés ont déjà commencé à l’esquisser. Mais, pour le réaliser, il faudra compter sur des qualités et des compétences… typiquement féminines.

Allez, avouez-le! Est-ce que face à la perspective de l’inévitable bilan perso de fin d’année, vous n’avez pas, vous aussi, trouvé parfois un certain attrait à ce 21 décembre 2012 qui mettrait un terme à tout ça? Pendant, disons, quelques secondes? Eh bien, désolée de vous décevoir, mais la fin du monde, ce n’est pas pour vendredi. Maurice-EricHefti, ethnologue vaudois, passionné par les civilisations précolombiennes sur lesquelles il base sa pratique de thérapeute, nous explique pourquoi on ne coupera pas à l’achat d’un agenda 2013: «Dans le calendrier maya, le 21/12/2012 marque bien une fin, mais c’est uniquement celle d’un cycle. Et un autre va lui succéder!»

Depuis le Canada, entre deux expéditions au Mexique, Louise Paradis, archéologue et professeure au Département d’anthropologie à l’Université de Montréal, confirme: «Les anciens Mayas n’ont rien laissé qui nous permette de savoir comment ils envisageaient cette date. Elle ne devait être rien de plus que l’équivalent du passage d’un siècle ou d’un millénaire à un autre pour nous.» Voire à une nouvelle ère. «Je pense vraiment que nous allons vers une prise de conscience qui ouvrira une nouvelle ère marquée par le féminin», soutient Maurice-EricHefti.

Elle devrait être aussi importante que la période de création.» La Française Valérie Colin-Simard, psychothérapeute et auteure notamment du livre Quand les femmes s’éveilleront (Ed. Albin Michel, 2008) partage ce constat: «Nous sommes arrivés à un point de basculement. Un ancien monde s’effondre et nos repères habituels ne fonctionnent plus. Si on continue ainsi, nous allons dans le mur!» En cause, la prédominance de valeurs masculines comme les rapports de force, la performance, la productivité, la domination. Alors que celles associées au féminin comme «les émotions, la vie intérieure, la sensibilité, la vulnérabilité ont été reléguées au second plan, voire dénigrées», affirme-t-elle. Plus pour longtemps: «Les hommes et les femmes aussi, qui ont dû recourir à ce mode de fonctionnement pour trouver leur place dans la société, sont prêts à changer. Je vois tous les jours émerger un nouveau monde.»

Place à l’équilibre

Quels seront les signes distinctifs de cette ère à venir? «Un équilibre indispensable entre valeurs masculines et féminines. Nous serons à la fois dans l’intellect et les émotions. Les pieds sur terre et la tête dans les étoiles!» Cela ne devrait d’ailleurs pas traîner. D’après Maurice-Eric Hefti, «l’astrologie aztèque (ndlr: peuple précolombien qui a connu son âge d’or au XVIe siècle dans le Mexique actuel) prédit que nous allons quitter une année Silex, masculine, combative et prédatrice, pour une année Maison, symbole qui évoque le temple, la matrice, la femme.»

Mais voilà, au lieu d’envisager que le 21/12/2012 soit le début d’un changement, d’autres n’y voient qu’une annonce de destruction. Ainsi, nombre d’Américains donnent dans la paranoïa (le premier prix d’un récent concours n’était rien moins qu’un… bunker à installer dans son jardin!). Alors que ceux de leurs voisins du Sud qui descendent des Mayas ont commencé, sans inquiétude particulière, à célébrer ce passage. C’est qu’à la différence de nos sociétés indo-européennes, les anciennes civilisations des Amériques n’ont jamais pensé à la fin du monde. «Pour elles, explique Louise Paradis, le temps n’était pas destiné à s’arrêter. Il se répétait encore et encore…»

Nous, à l’inverse, déployons des trésors d’imagination depuis des milliers d’années pour représenter la destruction du monde. Pour en connaître les versions contemporaines, quelques clics sur internet suffisent. En cette mi-décembre, par exemple, plus d’un milliard et demi de pages (rien qu’en anglais) sont consacrées à la date de vendredi prochain. C’est pourtant sur la Toile qu’on trouve le démenti le plus documenté d’une destruction programmée: l’Agence spatiale américaine, elle-même, y va en effet de sa page spéciale (http://www.nasa.gov/topics/earth/features/2012.html) pour réfuter, point par point, un grand nombre des théories catastrophistes (inversion des pôles, tempête solaire destructrice, collision avec une planète découverte par les Babyloniens mais plus jamais observée, etc.) qui circulent. Non, assure la NASA, «le monde ne va pas finir, il y a un après 2012!»

Un phénomène «vendeur»

«Je pense qu’en Occident nous vivons une période inquiète avec un énorme besoin de changement», analyse Maurice-Eric Hefti. «Et dans ces moments-là, on a besoin de quelque chose à quoi s’accrocher, même si c’est effrayant: cela donne une sorte de confort de non-confort!» A ce diagnostic de thérapeute, la professeure Paradis ajoute le facteur économique: «Tout cela a aussi un aspect commercial évident. On peut vendre beaucoup de choses à des gens qui veulent se prémunir contre une catastrophe!»

Le monde de la pub n’a d’ailleurs pas manqué d’exploiter ce filon en jouant sur le registre de l’humour. Comme ce clip diffusé aux Etats-Unis qui fait émerger une voiture 4x4, intacte, des décombres d’une ville. Ou, en Suisse, une incitation à manger une dernière fondue avant vendredi prochain…

Calculs Mayas

Les Mayas avaient inventé plusieurs systèmes sophistiqués pour mesurer le temps et calculaient déjà la durée de l’année à la 4e décimale près! Le calendrier dédié aux événements mythologiques débute le 13 août 3114 avant JC. Pourquoi? Mystère. Il arrive à sa fin vendredi, après 1 845 000 jours, soit 5127 ans. Un nouveau cycle doit lui succéder: des dates ultérieures ont été découvertes sur des stèles.

Getty Images/Blend Images
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