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De récents travaux appellent à une plus grande retenue, notamment pour ces sujets. Motif: la mammographie pourrait induire des cancers.

Selon une étude tout juste parue dans la revue International Journal of Radiation Biology, le fait d’exposer des cellules mammaires à une très faible irradiation, comme lors d’une mammographie standard, provoquerait des lésions de leur ADN. De plus, dans le cas de femmes dites «à risque de cancer du sein» en raison d’antécédents familiaux (voir encadré), le mécanisme de réparation de ces cassures fonctionnerait moins bien. Ces travaux posent la question de l’innocuité de la mammographie, notamment pour les femmes qui font l’objet d’une surveillance rapprochée, parfois dès l’âge de 30 ans, et se soumettent à cet examen chaque année, pendant des décennies: la mammographie répétée, censée permettre de surveiller les sujets les plus à risque, pourrait-elle induire un cancer chez ces patientes?

Réflexion nécessaire

Les auteurs de l’étude et le Dr Pierre Chappuis de l’unité d’oncogénétique des Hôpitaux universitaires genevois (HUG) estiment que ces résultats ne suffisent pas à remettre complètement en question la surveillance par mammographie des femmes les plus à risque. En France, ils ont toutefois été jugés suffisamment préoccupants pour que la Haute Autorité de santé (HAS) soit saisie, afin de mener une réflexion sur de nouvelles recommandations destinées à la communauté radiologique.

A noter que ces dernières années, plusieurs travaux ont mis en évidence un risque accru chez les femmes les plus à risque, exposées régulièrement aux radiations d’un examen mammographique. Selon une récente méta-analyse parue dans la revue European Radiology, pour les femmes à haut risque, le risque relatif de développer un cancer du sein serait presque doublé au bout de cinq mammographies. Leurs auteurs recommandaient de donner la priorité à des techniques de surveillance non ionisantes, comme l’imagerie par résonnance magnétique (IRM).

Nos sources

1. Colin C. et al, DNA double-strand breaks induced by mammographic screening procedures in human mammary epithelial cells, International Journal of Radiation Biology, 2011 Nov;87(11):1103-12. Epub 2011 Sep 19. http://informahealthcare.com/doi/abs/10.3109/09553002.2011.608410

2. Jansen-van der Weide MC et al, Exposure to low-dose radiation and the risk of breast cancer among women with a familial or genetic predisposition: a meta-analysis, European Radiology, 2010 Nov;20(11):2547-56. Epub 2010 Jun 27. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20582702

Qu’entend-on par «à risque»?

Une classification des cancers du sein sur la base des antécédents familiaux d'après Pierre Chappuis:

1) Syndrome du cancer du sein héréditaire – haut risque

  • 5 à 10% des cancers du sein
  • lié à la transmission d’un gène de prédisposition muté; 3 à 5% des cancers du sein sont dus à des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 (pour BReast CAncer).
  • plusieurs éléments doivent être réunis pour évoquer ce syndrome (seule une analyse génétique en laboratoire peut le confirmer): plusieurs cas de cancer du sein dans une même branche de la famille (maternelle ou paternelle), jeune âge au diagnostic (moins de 50 ans), présence de cas sur plusieurs générations, association avec un ou plusieurs cas de cancer de l’ovaire dans la même branche familiale, cancer dans les deux seins, cancer du sein et cancer de l’ovaire chez une même personne, cancer du sein chez un homme, origine ethno-géographique (p.ex. juive ashkénaze, islandaise ou polonaise).
  • Pour ces personnes, le seul moyen de prévention démontré réside dans une annexectomie (ablation des ovaires et des trompes) et dans une mastectomie bilatérale (ablation des deux seins).

2) Formes familiales de cancer du sein – risque modéré

  • 15 à 20% des cancers du sein
  • plusieurs cas de cancers du sein sur une ou plusieurs générations, sans âge particulier au diagnostic, pas de transmission génétique clairement définie, pas d’association avec d’autres cancers.

3) Cancers du sein sporadiques – risque standard

  • 70 à 80% des cancers du sein
  • touchent la population générale, sans facteur de risque clairement identifié.

D’après Pierre Chappuis, Un dépistage du cancer différent de celui de la population générale: pour quelles femmes et avec quelles mesures?», Revue médicale suisse, No 66, 17.05.2006

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