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Souvent, il suffit d’une petite phrase, lâchée pendant une caresse. «Ah, tu n’es pas débroussaillée». Avec juste ce qu’il faut de reproche dans la voix pour faire passer le message: poils ne riment pas avec sexe oral. Quand on demande à Jérôme, 22 ans, s’il pratiquerait un cunnilingus à une femme qui a le pubis en friche, sa réponse ne fait pas un pli. «Nan, c’est sûr!» Et il est loin d’être le seul à faire la fine bouche. Le sexe glabre – ou presque – s’est imposé en nouveau standard de pilosité pubienne. La faute à la banalisation du porno. Femmes et hommes reconnaissent cette influence. Mais s’y soumettent malgré tout. Vous avez dit dictature?

Célibataire de 40 ans, Valérie l’a souvent constaté: une norme s’impose, elle ne se négocie pas. «Les hommes veulent qu’on soit toujours nickel. La majorité de mes amants m’ont dit après coup qu’ils n’auraient rien fait le premier soir, si je n’avais pas été rasée.» Une exigence que les femmes ont bien intégrée. Trop, peut-être. Ainsi, Cristina, 41 ans, elle aussi célibataire, est passée au «ticket de métro» car elle était lasse des préliminaires où elle était la seule à prodiguer du plaisir à son partenaire. «A force de faire des fellations sans qu’on me rende la pareille, j’ai fini par comprendre. Depuis, c’est épilation brésilienne tous les mois. En institut et à la cire! Plus question que je sois frustrée, même lors d’une aventure d’une nuit.»

En tirer son parti

Mais se plier à ce diktat ne signifie pas forcément qu’on n’en tire pas son parti. A 25 ans, Jeanne s’est mise au «ticket de métro» sur le conseil d’un homme. «Il m’a assuré que ce serait plus joli et augmenterait mes sensations. Je dois dire qu’il avait raison: je sentais mieux ses caresses. Depuis, j’ai gardé cette habitude. Je ne pourrais pas revenir aux poils.» D’autres, à l’instar de Valérie, se sentent plus propres. «C’est une façon de prendre soin de soi, comme de se couper les ongles», dit-elle. S’épiler le sexe serait donc plus hygiénique? Au contraire, selon notre sexologue Juliette Buffat. «Les poils ont une fonction de protection contre les microbes et autres saletés.»Même si, reconnaît la spécialiste, les odeurs intimes sont moins fortes lorsque le sexe est imberbe.

Mais les femmes ne sont pas les seules soumises à cette tendance à l’aseptisation du sexe. Les hommes aussi s’épilent, ou élaguent leurs poils à la tondeuse. «Ça fait partie du rituel de la salle de bains, confirme Alexandre, 25 ans. Pour moi, le sexe rasé, c’est un standard. Je trouve ça plus agréable, que ce soit surmoi ou sur mon amoureuse. Mais il n’y a pas de règle.» La traque au gazon ne serait donc qu’affaire de goût personnel? Pas si sûr. «L’image du sexe féminin sans poils renvoie à celle de la fille prépubère, rappelle Juliette Buffat. Pour la femme, ce n’est pas valorisant d’être vue comme une petite fille.» Emmanuel, 27 ans, approuve: «Ne pas aimer les poils, c’est ne pas aimer le sexe.» Et si c’était lui qui avait raison?

72% des femmes de 25 à 29 ans se sont vu prodiguer un cunnilingus par un homme au cours des 3 derniers mois, selon une enquête américaine de 2010. Les hommes sont 77% à avoir eu une fellation d’une femme. Mais l’écart se creuse avec l’âge: chez les 30 à 39 ans, 59% des femmes ont obtenu du sexe oral, contre 78% des hommes.

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