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«So long», Leonard Cohen

Cohen
© Getty

Comme si nos cœurs n’avaient pas déjà supporté suffisamment d’émotions cette semaine, il a fallu que le Ciel rappelle auprès de lui le grand Leonard Cohen, peut-être pour se consoler des sottises des humains, peut-être parce qu’il manquait de musique en ce moment, là-haut. Le 10 novembre 2016, le chanteur canadien s’est éteint en Californie, à l’âge de 82 ans. Son entourage a annoncé la nouvelle au monde via les réseaux sociaux. Depuis, les hommages pleuvent.

Sa voix, si grave et si solide, était parfois empreinte d’une certaine forme, très subtile, de fragilité. Leonard Cohen chantait l’amour, la religion, le cœur brisé, l’étreinte lascive des amants, leurs ébats et leurs aubades. Il chantait sa muse, Marianne, lui disant «so long», très mélancolique, se languissait de la présence d’une «Lady» qui pourrait se reposer entre ses bras.

Chanteur, poète, mais surtout les deux en même temps, nous connaissons si bien «Hallelujah» qu’il nous arrive d’oublier le reste, le monument, la plume suave aussi marquante que la voix. Audacieux, il avait intitulé son troisième recueil de poèmes «Flowers for Hitler» (ou «Des fleurs pour Hitler») et chantait une «valse» qu’il nous proposait de saisir. Il en savait des choses, Monsieur Cohen, et lorsqu’il s’adressait au public lors d’un concert, sa voix envoûtante s’impreignait d’une grande tendresse.

«Closing Time»

Issu d’une famille juive aisée de Montréal, il avait quitté temporairement la scène dans les années 90 pour se consacrer au bouddhisme. En 1996, il nous surprenait en allant jusqu’à devenir moine. Son parcours spirituel accompli, il nous revenait une dizaine d’années plus tard, avec la virtuosité artistique et créative qui a marqué des générations entières. Son dernier album, suivant de près son dernier anniversaire, le 21 septembre, était infusé d’une grande et morose solitude.

A la mort de sa muse, Marianne Ihlen, en juillet 2016, Leonard Cohen lui avait écrit une dernière lettre: «Voilà Marianne, nous voici donc au temps où nous sommes vraiment devenus vieux, et où nos corps tombent en morceaux. Je pense que je te suivrai très bientôt. Sache que je suis si proche derrière toi que si tu tends la main, je pense que tu peux toucher la mienne.» Il l’a aujourd’hui rejointe, et n’aura plus jamais à lui dire «so long.»

Au revoir, Monsieur Cohen. Votre «Closing Time» est arrivé. Vous chantiez qu’il était temps d’en rire, d’en pleurer, d’en pleurer et d’en rire. Nous, pour le moment, on va surtout pleurer. Ne nous en voulez pas...


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