Aventure locale
Sarah Marquis: «J’ai hâte de recréer des liens»
C’est qui?
A 48 ans, Sarah Marquis est une aventurière qu’on ne présente plus. Passionnée de marche sur longue distance, elle a arpenté les contrées les plus austères, des déserts australiens à la cordillère des Andes, en passant par la Mongolie, la Tasmanie ou le Laos. Mais en cette année 2020 si particulière, la Jurassienne s’est vu contrainte de troquer ses chaussures de randonnée contre un bloc de papier et un crayon. «J’ai passé un an à écrire mon premier livre de fiction, A dos d’oiseaux (Ed. Michel Lafon), sorti le 25 février 2021. J’ai travaillé comme une acharnée pour ce roman. Je voulais qu’il dégage l’énergie du possible, de la magie dans nos vies.»
Pour le rédiger, l’exploratrice s’est réfugiée dans la tiny house qu’elle a construite dans les Alpes, en pleine forêt. «C’est une chance inouïe de pouvoir vivre dans un tel environnement avec mon chien Dolce. C’est ce qui m’a permis de garder le moral en cette période.»
Pourquoi on en parle?
Pour autant, la passionnée de vie sauvage est bien consciente du climat anxiogène qui règne depuis un an. «J’ai l’impression que tout le monde part en dépression, il faut vraiment faire quelque chose! Jusqu’à présent, les gens sont venus à moi, ont assisté à mes conférences. Il était temps que je parte, à mon tour, à leur rencontre.» C’est ainsi qu’a germé l’idée du Feel Good Tour. Jusqu’au 28 mars 2021, elle sillonnera la Suisse romande et, après avoir marché 4 à 5 heures, elle accueillera, chaque jour, ses lecteurs autour d’un feu de camp, avec un thé chaï et dans le respect des mesures sanitaires.
La RTS suivra son périple de près et dévoilera l’itinéraire du lendemain dans son émission Le Grand Soir, sur La Première. «L’idée est de se retrouver dans la nature, de papoter. Tout sera fait à la bonne franquette. On a sélectionné de petits endroits sympas et campagnards. C’est une très belle énergie, on en a besoin en ce moment.» Et l’écrivaine ne marchera pas seule. En tant que marraine, elle randonnera aux côtés de l’association Patouch, qui se bat pour prévenir tous types de violence et d’abus envers les enfants.
Ce qu’elle veut pour 2021
A travers sa démarche, Sarah Marquis espère redonner à chacun la force de se reconnecter aux autres. «J’ai hâte de recréer les liens délaissés depuis un an. Je constate que les gens ont désormais peur de se rencontrer, même en respectant la distance, même avec un masque. Repliés sur eux-mêmes, ils font de moins en moins d’efforts pour nourrir ces contacts sociaux, ça m’inquiète. Ce syndrome touche tout le monde, y compris des personnes très fortes et solides dans leur tête. L’idée du Feel Good Tour est aussi d’amener les gens à se rencontrer à nouveau, à bouger.»