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Nouvelle année

Les résolutions de 8 personnalités féminines pour 2021

Dossier Resolutions Nadia TARRA

Mêlant reggae et hip-hop, Akwaba, le deuxième album de la rappeuse valaisanne KT Gorique est sorti en 2020. En attendant le retour de la scène, elle cultive un lien étroit avec ses fans via les réseaux sociaux, en partageant des titres inédits ou revisités.

© Nadia Tarra

Certains se sont sentis paralysés durant cette année hors du commun, incapables de penser à autre chose qu’au taux de reproduction du Covid ou même de lire un bouquin; d’autres ont continué à rêver, inventer, se réinventer ou simplement espérer. C’est le cas de ces huit Suissesses qui partagent leurs impressions de 2020 et leurs résolutions pour 2021.

D’âges et d’horizons différents (géographique, social ou politique), ces femmes nous inspirent par leur énergie communicative (la cheffe Marie Robert et l’auteure Mélanie Chappuis), leur pragmatisme déculpabilisant (la neurochirurgienne Jocelyne Bloch et la conseillère aux Etats Johanna Gapany), leur créativité énergisante (la comédienne Claude-Inga Barbey, la chanteuse KT Gorique et l’artiste Stéphanie Blanchoud) ou encore leur empathie innée (l’athlète Morgane Herculano). Autant de qualités ou d’atouts qui ont été, tour à tour, selon le moral des troupes, présents comme absents de notre quotidien. Depuis le début de la crise, en effet, si beaucoup d’entre nous ont passé du désir à l’ennui dans un cycle sans fin (sans mentionner un peu de peur, aussi!), ces personnalités féminines ont le mérite de relancer la machine à souhaits. Alors, à elles, un grand merci; à vous, des temps meilleurs, bien meilleurs!

Mélanie Chappuis, auteure et chroniqueuse

© Nicolas Schopfer

Son actu: Son septième roman, Suzanne, désespérément, sortira en mars aux éditions BSN Press. Une tournée de sa pièce de théâtre, Après la vague, est prévue, si le Covid nous lâche un peu. En outre, fin mai, elle devrait prendre la co-présidence, avec Pierre Assouline, du Festival du LÀC (le Livre à Collonge-Bellerive).

Comment voyez-vous 2021 pour vous et, plus généralement, pour la société?
Je suis dans des combats très personnels en ce moment. C’est comme si les confinements nous avaient forcés à voyager en nous, puisque l’extérieur nous était interdit. Difficile donc pour moi d’avoir une vision sur 2021 générale ou originale. J’espère comme tout le monde que la pandémie disparaîtra et ne cédera pas la place à une nouvelle trop vite. Je me méfie du nouveau vaccin. Je crains que le Covid continue d’amplifier les problèmes qui étaient déjà là avant lui, la crise, la pauvreté, l’isolement, les inégalités. Je prierai pour une année 2021 plus belle, plus joyeuse et insouciante, mais peut-on encore être insouciant, sans être aveugle ou indifférent?

Vos résolutions pour cette nouvelle année?
Mes bonnes résolutions pour 2021? Continuer à devenir la femme que je veux être. Lire avec mes enfants, le soir, mais ils sont rarement d’accord. Etre plus persuasive, lorsque je suis persuadée. Etre plus persuadée, au lieu de trop douter. Ressasser moins. Ecrire beaucoup, à chaque fois que je peux, et être fière de ce que je produis. Etre lue, mais c’est un souhait, pas une résolution. Travailler. Monter sur scène avec mes amis musiciens ou comédiens. Soudain un doute m’assaille: les résolutions, ce n’est pas comme les vœux, n’est-ce pas? On peut les verbaliser sans qu’elles s’annulent? Continuer à être un peu superstitieuse et à voir des signes partout.

Les trois mots qui traduisent vos espoirs pour cette nouvelle année?
Je nous souhaite une année solidaire, tendre et sincère.

Marie Robert, cheffe

© Corinne Sporrer

Son actu: Parce que la cheffe de l’année 2019 et patronne du Café Suisse, à Bex (VD), considère qu’il existe plusieurs formes d’intelligence, elle mettra à l’honneur l’art de rue dans sa cuisine dès janvier. Cartes, plats ou murs seront teintés de l’univers street art.

Comment voyez-vous 2021 pour vous et, plus généralement, pour la société?
Pour la société, j’espère que la crise va se tasser et qu’on va pouvoir regarder enfin vers l’avenir. Si la crise nous a mis à distance les uns les autres, je trouve qu’elle a cependant créé de la solidarité. Dure et fonceuse dans l’âme, j’espère pouvoir continuer dans cette lancée professionnelle [en juin, le Café Suisse a fêté ses 10 ans] et continuer à faire plaisir aux gens. Comme cheffe de cuisine, je n’ai par ailleurs pas trop de temps pour avoir une vie privée… mais j’espère avoir bientôt une famille!

Vos résolutions pour cette nouvelle année?
Ma vie c’est mon travail, mais j’ai eu quelques pépins de santé, alors une de mes résolutions est de prendre un peu plus soin de moi. C’est dans ces cas-là qu’on saisit vraiment la beauté de la vie. J’ai été trop patiente en 2020… et comme je suis du genre à me réveiller tous les matins avec une nouvelle idée, comme ouvrir un 2e restaurant, je souhaite concrétiser vraiment mes projets en 2021. Désolée, je ne peux pas encore vous les révéler…

Qu’est-ce qui a déclenché ces envies en vous?
La crise m’a fait comprendre que tout pouvait partir en poussière si on repoussait toujours à demain ce qui pouvait être fait aujourd’hui. Mon objectif est de continuer à faire plaisir aux clients. En tant que manager, je me félicite de travailler avec une équipe soudée qui pourrait décrocher un point de plus au Gault et Millau, ce serait un bon challenge. Et donc, volontiers, si je peux avoir une famille pour 2021 ou 2022!

Les trois mots qui traduisent vos espoirs?
Dynamisme, solidarité et amour.

Jocelyne Bloch, neurochirurgienne

© Anne-Laure Lechat

Son actu: Depuis le début de la pandémie, aux côtés de son co-directeur, Grégoire Courtine, et d’une équipe croissante, la professeure n’a cessé d’œuvrer au sein de NeuroRestore, le centre Defitech de neurothérapies interventionnelles, fondé il y a un an, qui permet de mettre au point de nouvelles thérapies innovantes pour rétablir des fonctions neurologiques.

Comment voyez-vous 2021 pour vous et, plus généralement, pour la société?
Je reste optimiste avec la vaccination prochaine, même si j’ai bien conscience qu’il faudra attendre plusieurs mois pour voir une amélioration de la situation sanitaire globale. J’espère aussi que l’économie et la mobilité reprendront rapidement.

Vos résolutions pour cette nouvelle année?
Dans notre centre NeuroRestore, nous nous sommes fixé plusieurs objectifs. Un des premiers, qui dépendra de l’évolution de la pandémie, est de tous nous réunir. Nous sommes localisés sur trois sites différents (CHUV, à Lausanne, Campus Biotech, à Genève, et l’Institut de physiologie, à Fribourg). La culture d’un jeune centre et la communication entre tous les partenaires n’a pas été évidente à maintenir ces derniers mois. Les vidéoconférences ont leurs limites. En ce qui concerne les résolutions, je pense que mieux elles sont suivies, plus elles ont des chances d’aboutir. Enfin, j’essaye d’inculquer la culture du projet à mes enfants, mais il n’est pas toujours facile de se faire entendre…

Qu’est-ce qui a déclenché ces envies en vous?
Ces objectifs professionnels sont ancrés en moi depuis bien longtemps, mais cette année m’a fait comprendre que la mobilité et les rencontres m’étaient primordiales. J’ai besoin de l’énergie du groupe pour avancer.

Les trois mots qui traduisent vos espoirs?
Santé, projets, mouvement.

KT Gorique, rappeuse

© Nadia Tarra

Son actu: Mêlant reggae et hip-hop, Akwaba, le deuxième album de la rappeuse valaisanne est sorti en 2020. L’objectif de l’artiste? Pouvoir défendre ce dernier sur scène lors d’une vaste tournée. En attendant, KT cultive un lien étroit avec ses fans via les réseaux sociaux, en partageant des titres inédits ou revisités.

Comment voyez-vous 2021 pour vous et, plus généralement, pour la société?
J’aimerais continuer à partager ma musique. Le Covid nous pousse à repenser notre manière de créer: je travaille sur de nouveaux morceaux, sous de nouvelles formes. J’espère pouvoir rapidement remonter sur scène. C’est ce qui me fait vibrer depuis toute petite! Quant à la société, je pense qu’on n’a pas encore assez de recul sur cette crise pour agir, se remettre en question. J’espère qu’on se tournera vers un monde conscient de ses privilèges, plus respectueux de la nature.

Vos résolutions pour cette nouvelle année?
Je ne prends pas de grandes résolutions. J’établis plutôt un état d’esprit dans lequel je vais m’immerger. Par exemple, cette année, j’aimerais pouvoir réaliser mes rêves. Et je vais me donner les moyens d’y arriver.

Qu’est-ce qui a déclenché ces envies en vous?
Tous les jours, je me lève en pensant à mes objectifs. Ce sont des mantras que je me répète au quotidien. Donner le meilleur de soi-même jour après jour, c’est ce qui me porte. Rester positive fait partie de mon caractère. J’ai toujours besoin d’être active, je déteste avoir l’impression de m’ennuyer, ça m’angoisse. C’est très important de pouvoir composer, de pouvoir partager énergie, amour et passion. Dans des périodes comme celle-ci, l’art et la musique sont vitaux!

Les trois mots qui traduisent vos espoirs?
Liberté, positivité et concerts.

Johanna Gapany, conseillère aux Etats

© Vanessa Cardoso / 24Heures

Son actu: La politicienne libérale-radicale fribourgeoise de 32 ans se bat pour un meilleur système de fiscalité qui mette sur un pied d’égalité toutes les femmes et tous les hommes. En tant que membre de la Commission de la santé et des affaires sociales, elle s’engage aussi pour pérenniser les retraites et contenir les coûts de la santé. Côté vie privée, la plus jeune sénatrice du pays accueillera son premier enfant au début de l’an prochain.

Comment voyez-vous 2021 pour vous et, plus généralement, pour la société?
Dans les points positifs, une société qui retrouve ses libertés et qui se rassemble à nouveau après cette crise sanitaire qui nous a contraints de renoncer à certaines libertés et aux contacts humains. Dans les points négatifs, je crains l’augmentation du chômage si la crise se poursuit, et aussi une certaine érosion de l’entrepreneuriat, au vu de l’expérience vécue. Bien sûr, nous avons aussi notre rôle à jouer pour motiver et redonner confiance aux entrepreneurs, car ils sont des créateurs d’emplois dont on ne pourra se passer pour sortir de cette crise.

Vos résolutions pour cette nouvelle année?
Je vais devenir maman pour la première fois. Mon souhait est de pouvoir être à la hauteur de cette nouvelle mission, que l’on se réjouit de vivre et de partager avec mon mari. Ma bonne résolution sera donc de parvenir à concilier politique et famille. Puis, après mon congé maternité, je souhaite également retrouver une place dans le monde professionnel. Concrètement, je pense que ce sera une question d’organisation avant tout.

Qu’est-ce qui a déclenché ces envies en vous?
Parfois, il faut tenter de viser la lune pour atteindre les étoiles. Mais de manière générale, je suis une personne très déterminée et je tiens mes engagements, d’autant plus quand les résolutions concernent aussi mes proches.

Les trois mots qui traduisent vos espoirs?
Courage, liberté et perspectives d’avenir.

Stéphanie Blanchoud, actrice et chanteuse

© Johannes Vande Voorde

Son actu: L’artiste belgo-suisse vient de sortir Deux mille vingt, un titre tiré de son album pop à paraître à l’automne 2021. En janvier, aux côtés de Valeria Bruni-Tedeschi ou d’India Hair, elle débutera le tournage, au Bouveret (VS), de La Ligne. Co-écrit avec Ursula Meier, le film conte l’histoire de Margaret, 35 ans, condamnée à une mesure stricte d’éloignement pour avoir frappé sa mère.

Comment voyez-vous 2021, pour vous, et plus généralement, pour la société?
Même si le confinement a été plus lourd et plus strict à Bruxelles qu’en Suisse, le bon côté des choses, c’est qu’il m’a permis de profiter davantage de mon fils, âgé de six mois en mars dernier. Par ailleurs, 2021 symbolise pour moi un renouveau. Je vois cette nouvelle année plus lumineuse que la précédente et moins frénétique, mais ça, ce n’est pas trop difficile à imaginer! Et j’ai bien sûr hâte de voir comment la culture, notamment, va pouvoir se relever économiquement.

Vos résolutions pour cette nouvelle année?
Je suis plutôt une personne qui aime vivre dans l’instant et la crise du Covid-19 me consolide dans cet état d’esprit. Mais ma première résolution, ce serait de vivre encore plus dans le moment, d’arrêter de tout vouloir projeter à demain ou de voir trop loin, même si je suis une artiste qui vit avec des dates et des échéances. J’entends le paradoxe.

Qu’est-ce qui a déclenché ces envies en vous?
Durant le premier confinement, j’en parle d’ailleurs dans ma dernière chanson, j’ai vraiment souffert de cette impossibilité d’être en lien avec mes proches, ça m’a été très difficile. Aussi, je fais partie de ces personnes qui n’ont pas pu créer pendant la première vague, ni même lire un livre! Mais quand la vie pourra repartir, je veux me sentir prête à réaliser des projets sans les reporter. J’espère que cet élan de solidarité touchante perdurera également.

Les trois mots qui traduisent vos espoirs?
Etreinte, instant et envie (au sens du désir).

Claude-Inga Barbey, humoriste et comédienne

© Sandra Pointet

Son actu: Manuela, son one-woman-show, dont la première, qui aurait dû avoir lieu le 17 novembre, a été annulée.

Comment voyez-vous 2021 pour vous et, plus généralement, pour la société?
Pour moi, j’espère pouvoir enfin jouer mon seul en scène, Manuela, qui est censé me faire vivre pendant 2 ans. Depuis l’annulation de la première, je répète une fois par semaine dans ma cuisine avec mon propre aspirateur et mon produit à vitres sous l’œil bienveillant de mon amie Doris, pour ne pas perdre le spectacle en route. Pour la société, je souhaite de tout cœur que les choses ne redeviennent pas tout à fait comme avant. J’aimerais que le regard sur le monde ait changé. Comme quand on est enfant, qu’on rentre de vacances et qu’on trouve sa chambre immense et remplie de jouets inconnus qu’on est étonné de retrouver.

Vos résolutions pour cette nouvelle année?
Ma résolution c’est de travailler sur ma peur. L’angoisse m’empêche, elle me pourrit la vie, elle me fait faire les mauvais choix. La peur, c’est se promener avec un fusil dans la jungle parce qu’on a peur des lions. L’angoisse c’est se promener avec un fusil dans un centre commercial parce qu’on a peur des lions… oui, ce coup-là, je dois tenir ma résolution, parce que cette pandémie m’a usée comme un vieux savon. Il est temps que j’y colle un savon neuf.

Qu’est-ce qui a déclenché ces envies en vous?
Des signaux clairs de mon corps. J’aimerais bien vivre sous Xanax 24h sur 24, mais le problème c’est que ça provoque des pertes de mémoire à long terme, alors je ne sais pas encore, mais je vais trouver…

Les trois mots qui traduisent vos espoirs pour cette nouvelle année?
Apaisement, famille, petites joies… j’ai passé l’âge des projets, cette année j’aurai 60 ans.

Morgane Herculano, plongeuse

© Corinne Sporrer

Son actu: La championne suisse de plongeon 2019 possède une quinzaine de titres à son actif et garde les JO de 2024 en ligne de mire. Cette année, elle a mis entre parenthèses ses cours en ligne d’économie et d’énergie environnementale à Harvard pour se concentrer sur son poste de coordinatrice de projets au sein de la start-up Wecan Group, qui utilise la technologie blockchain, pour assurer un transfert de données sécurisé et transparent.

Comment voyez-vous 2021 pour vous et, plus généralement, pour la société?
Je pense que ma génération attend beaucoup de cette nouvelle année, en particulier un retour des libertés perdues en 2020. De caractère optimiste et ambitieux, j’espère que 2021 va apporter de nouvelles perspectives d’épanouissement.

Vos résolutions pour cette nouvelle année?
En général, je ne prends pas de résolutions, car je pense que le jour importe peu pour initier un changement, mais quand je m’y mets, j’essaye toujours de me donner à fond. En revanche, cette année, comme je me considère plutôt comme une individualiste, j’aimerais davantage participer au succès des autres en m’ouvrant plus et en misant sur le partage.

Qu’est-ce qui a déclenché ces envies en vous?
En tant que femme, athlète et étudiante, j’ai appris de mes forces et de mes faiblesses. Je pratique un sport très individuel, mais mon envie d’aider davantage les autres vient du constat qu’on ne peut gagner seul. En outre, avec le Covid, je me suis rendu compte que le partage avait réellement le potentiel de changer les choses. Plus concrètement, je pense que ça passera par des petits efforts au quotidien, en prenant par exemple le temps d’écouter les autres (mes co-équipiers, comme mes plus jeunes frères et sœurs) et d’encourager l’entraide. Je suis convaincue que ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières.

Les trois mots qui traduisent vos espoirs?
Vision, progrès et ténacité.

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