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Trouble bipolaire: Selena Gomez brise le tabou dans «My Mind & Me»

Selena gomez my mind and me documentaire

«J'adore mon travail, mais je veux avoir un impact, servir à quelque chose. Et si cela implique de dévoiler une partie de moi-même qui n’est pas nécessairement belle à voir ou bien ordonnée, je l’accepte.» - Selena Gomez, auprès de Vogue.

© APPLE TV+

«Je vous promets de ne révéler que mes secrets les plus sombres. [...] J'ai obtenu et accompli absolument tout ce dont je rêvais dans ma vie. Mais cela m'a tuée.» Ainsi Selena Gomez, 30 ans, introduit-elle le documentaire My Mind & Me, qui retrace son parcours tempétueux depuis l'année 2016. Ainsi que le suggère le titre, l'artiste originaire du Texas lève le voile sur son trouble bipolaire, diagnostiqué en 2019, ses épisodes dépressifs, sa maladie chronique, la pression affligeante qu'elle subit et son espoir d'avoir un impact positif sur le monde, de sauver des vies humaines en révélant ses propres combats. La santé mentale y est abordée de manière franche et directe, tandis que le docu brosse un portrait douloureusement honnête des affres de la célébrité.

Pour rappel, la comédienne et chanteuse a été propulsée sous les projecteurs dès l'âge de 11 ans, d'abord dans l'émission Barney&Friends, puis dans la série Les Sorciers de Waverly Place, sur Disney Channel. Aujourd'hui, elle est à l'affiche de Only Murders in the Building, dont la seconde saison est sortie en juin 2022 sur Disney +, et partage le micro avec Rema dans le morceau Calm Down, qui inonde les ondes radio.

Diffusée par Apple TV+ le 4 novembre 2022, la production s'articule autour de divers moments clé d'une carrière stellaire, mouchetée d'ombre. On y revit ainsi l'annulation de sa tournée Revival en 2016, son voyage caritatif au Kenya en 2019 ou encore la sortie fracassante du morceau Lose You To Love Me en 2020. Entre souvenirs d'enfance, grands moments de doutes en coulisses et interviews répétées (parfois mal vécues) avec la presse, Selena Gomez évoque des sujets sensibles et profondément intimes, dont sa relation avec son père biologique, sa rupture difficile avec Justin Bieber ou ses hospitalisations en centre psychiatrique, durant les phases les plus sombres de sa vie.

Apprendre à vivre avec la bipolarité

L'un des moments les plus marquants du documentaire est sans doute celui où Selena Gomez décide de révéler sa bipolarité au monde entier, en 2020. Alors que son équipe la met en garde contre les potentielles conséquences d'une telle annonce, la jeune femme se laisse guider par son instinct, encouragée par l'envie de déstigmatiser ce trouble de l'humeur. Alors qu'elle n'avait jamais réellement détaillé son expérience de la bipolarité, My Mind & Me offre une place privilégiée à ce sujet important, encore tabou aujourd'hui. Seule face à la caméra, la star explique notamment à quel point ce diagnostic l'ai aidée à comprendre la souffrance qui la suivait depuis des années, ou encore les propos «cruels» qu'elle tenait parfois à l'encontre de ses proches, à des moments où elle «n'était pas elle-même».

À l'occasion d'un grand portrait publié dans le magazine américain Rolling Stone, la star expliquait également qu'elle ne pourrait «probablement» pas porter d'enfant, en raison des traitements qui l'aident à gérer les effets de la bipolarité. Dans le même article, elle ajoute que cela prend une très grande place dans sa vie», mais qu'elle reste convaincue qu'elle réussira à avoir des enfants, de quelque manière que ce soit. Car malgré les souvenirs et révélations douloureuses, l'espoir est omniprésent dans le documentaire. Petit à petit, en apprenant à connaître sa bipolarité, Selena Gomez dit être parvenue à en faire «une amie».

Une mission d'aider autrui

Le 7 novembre 2022, auprès du magazine Vogue, la star revenait notamment sur son envie intense et salutaire d'aider autrui, qu'elle souligne aussi dans le documentaire: «Quand le film va sortir, je ne vais plus savoir où me mettre, c’est sûr. J’ai dû en quelque sorte m’en détacher, comprendre que le film allait pouvoir représenter quelque chose d’important pour d’autres. C’est une forme de sacrifice d’une certaine manière.

Vous savez, j’adore mon travail, mais je veux avoir un impact, servir à quelque chose. Et si ça veut dire dévoiler une partie de moi-même qui n’est pas nécessairement belle à voir ou bien ordonnée, je l’accepte.»

Sans perdre un instant, la jeune femme en a fait son cheval de bataille. En parallèle à sa ligne de cosmétiques inclusive, Rare Beauty, Selena a mis sur pied l'organisation Rare Impact Fund: en l'espace de dix ans, elle s'est fixé l'objectif de récolter 100 millions de dollars pour accroître l'accès des jeunes et des communautés défavorisées aux ressources permettant d'améliorer leur santé mentale. En avril 2022, la star participait à la création de Wondermind, une plateforme dédiée à informer le public aux troubles mentaux. Puis, en mai 2022, elle s'est entretenue avec Gill Biden, au sein de la Maison-Blanche, afin de discuter d'un programme de sensibilisation à la santé mentale, à dispenser dans les établissements scolaires du pays.

Polémique autour de Francie Raisa

Bien que le centre du propos soit une cause importante, My Mind & Me se trouve désormais au cœur d'une polémique grandissante. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes déplorent que Selena Gomez n'ait pas mentionné son amie, l'actrice Francie Raisa, qui lui a fait don de l'un de ses reins, en 2017. Attente d'un lupus, une maladie auto-immune rare, la star avait alors besoin d'une transplantation d'organe en urgence. Alors que la photo montrant les deux jeunes femmes à l'hôpital, après l'opération, apparait brièvement dans le film, le nom de la donatrice n'est pas évoqué.

«Ma seule amie dans l'industrie, c'est Taylor Swift», a d'ailleurs commenté la chanteuse, toujours auprès de Rolling Stone. «Je n'ai jamais eu ma place parmi les filles cool». Suite aux nombreuses critiques, l'accusant d'ingratitude, Selena Gomez a réagi dans un commentaire publié sur TikTok: «Désolée de ne pas avoir mentionné chaque personne que je connais.» Une ombre au tableau, inattendue et lacunaire.

Les stars libèrent la parole

Les images dans lesquelles Selena Gomez s'effondre en larmes dans les bras de son beau-père, assaillie par les douleurs que provoque ponctuellement son lupus, rappellent le documentaire Gaga: Five Foot Two, diffusé en 2017 sur Netflix. Lady Gaga y détaillait les effets insupportables de sa fibromyalgie et leur emprise sur sa vie quotidienne.

En effet, l'interprète de Calm Down n'est pas la première ni la seule à aborder la santé mentale dans une telle production. En 2021, Demi Lovato décrivait ses problèmes d'addiction dans la série documentaire Dancing with the Devil. En 2020, Taylor Swift évoquait ses troubles alimentaires dans Miss Americana, disponible sur Netflix. La parole se libère, petit à petit, même à Hollywood.

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