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Notre avis sur «The Morning Show», la nouvelle série de Jennifer Aniston

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Le pitch: Alex Levy (Jennifer Aniston), la présentatrice d'une célèbre émission matinale, apprend que son partenaire d'écran a été licencié sur le champ, accusé de harcèlement sexuel. C'est l'aube d'un scandale.

© Apple

Tremble, Netflix! Ton nouveau concurrent est arrivé, et il s'appelle Apple TV+. À peine débarqué dans la course des plateformes de streaming, ce petit (grand) nouveau dégaine déjà son arme de guerre principale: la série «The Morning Show», produite par Jennifer Aniston et Reese Witherspoon, qui se partagent également le spotlight. Leur objectif? Parler du Hollywood d'après #MeToo, révéler l'ampleur des méfaits masqués de cet univers de paillettes... et parsemer le tout d'une bonne dose de «Girl Power».

Alors verdict? Du bon, et du moins bon. Si la critique américaine n'a pas épargné les trois premiers épisodes de la série, quelques bons points méritent toutefois d'être relevés. Voici notre humble avis:

On a aimé:

La modernité de l'intrigue

Le scénario, résolument 2019, met en scène les coulisses du phénomène #MeToo, qui a bouleversé les tapis rouges américains. On y découvre l'envers du décor, l'univers complexe des plateaux TV, les réveils à trois heures du matin et les guerres diplomatiques que mènent les figures médiatiques.

La série débute in medias res, en plein cœur du scandale, alors qu'Alex Levy (Jennifer Aniston), la présentatrice d'une célèbre émission matinale, apprend que son partenaire d'écran a été licencié sur le champ. Le choc est de taille: il s'avère que Mitch (campé par Steve Carell) est accusé de harcèlement sexuel. Voilà qui nous rappelle déjà un certain Harvey...

Scandalisée, Alex doit annoncer la nouvelle à ses téléspectateurs, encaisser le tsunami médiatique qui entoure désormais son émission, s'habituer à sa nouvelle partenaire d'écran (Reese Witherspoon) et poursuivre son travail, en tentant de gérer sa colère.

La portée post #MeToo (et la colère de Jen)

Et parlons-en de cette colère! De premier abord, on la trouverait presque «excessive»: Jennifer Aniston passe effectivement beaucoup de temps à élever la voix, en proclamant des jurons, rendant l'atmosphère aussi palpitante que tendue.

Mais ne s'agit-il pas de la colère ressentie par des milliers de femmes que personne n'écoute? En planchant sur le scénario de la série, les producteurs avaient en tête de raconter l'histoire d'une renaissance, celle d'Hollywood, après l'éclatement de ces scandales, et du rôle clé que jouent les femmes dans cette bataille. Un vent de «ras-le-bol» souffle sur le plateau et s'infiltre dans chacune des scènes, dans le but de montrer l'ampleur du phénomène et le point de (espérons-le) non-retour qu'il a entraîné.

La prestation de Reese Witherspoon

Le personnage de Reese, Bradley Jackson, est une journaliste TV excédée par l'injustice de son milieu professionnel. Impressionnante, elle passe également beaucoup de temps à hurler, surtout dans le premier épisode, que ce soit sur son boss ou après ses haters, qui l'empêchent de faire son boulot. Lorsqu'elle est engagée aux côtés d'Alex et devient le second visage du Morning Show, elle représente la promesse d'un vent de nouveauté, une vague de fraîcheur franche qui ne tourne jamais (ja-mais) autour du pot.

Une fois que nos tympans se sont habitués au volume de sa voix, on apprécie la combativité, le courage et le sens de la justice de ce personnage. Même, elle nous donne envie de l'encourager tout haut, comme si elle pouvait nous entendre: «Vas-y Bradley, montre-leur!»

On a moins aimé:

Le personnage de Steve Carell

On n'a pas compris. Pourquoi avoir choisi un acteur aussi aimable, associé au genre de la comédie, pour incarner un homme mauvais, l'incarnation des discrets et dangereux prédateurs d'Hollywood? Il nous a été difficile de complètement haïr le personnage de Steve Carell, malgré les accusations qui pèsent sur lui. Avec un tel message, la série ne se devait-elle pas de rendre son «méchant» aussi détestable que possible? On a honte de l'avouer, mais il nous est même arrivé de ressentir de la sympathie pour Mitch.

Le côté «flou» du crime

Puisque le premier épisode démarre sur la révélation du scandale, l'intrigue manque légèrement de contexte: les scènes de crime sont contournées, la réalité des coulisses n'est que suggérée et un doute plane sur la véracité des accusations qui pèsent sur le personnage de Mitch, ce qui renforce encore le côté pathétique qui appelle la sympathie. Si la série détaille parfaitement les dégâts laissés par la tempête, elle n'en montre pas suffisamment le cœur. Le traitement de l'accusé semble un peu hésitant et le protagoniste masculin gagnerait à être développé davantage.

Le «trop» d'agressivité

Les personnages de Jennifer Aniston et de Reese Witherspoon ont toutes les raisons d'être énervées et leurs interprètes expriment à merveille le chaos qui les entoure, à coups de cris et de jurons. Mais trop de colère ne tue-t-elle pas un peu la colère? La série démarre d'emblée sur l'expression d'émotions violentes, une collection de jurons et d'un agacement débordant, alors que les spectateurs n'ont pas encore eu le temps de saisir tout le contexte. Est-ce vraiment trop demander que de voir des personnages féminins écoutés, sans qu'elles ne soient contraintes de hausser sans cesse la voix? Apparemment oui... Et c'est sans doute pour cela qu'elles crient.

En bref:

«The Morning Show» n'est pas la série de l'année, mais possède des caractéristiques qu'elle est l'une des seules à assumer. À découvrir, ne serait-ce que pour le message qu'elle tente de porter à notre attention.

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