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Nos conseils lecture pour bien commencer l'été 2022

Nos conseils lecture pour bien commencer l'été 2022

Fans de fantasy, accros aux frissons, amoureuses des fresques historiques, curieuses des nouvelles plumes ou de la grande littérature, faites votre choix.

© GOODBOY PICTURE COMPANY/GETTY IMAGES

Que l’on préfère les douceurs vallonnées de la Toscane, la chaleur du sable entre ses doigts de pieds sur une plage grecque ou la beauté brute des paysages grisons, il y a un objet qui se retrouvera dans tous les bagages: un bon livre. L’été, c’est aussi la période où l’on s’autorise à plonger dans les histoires des autres, à découvrir de nouveaux horizons littéraires. Pour ne pas errer comme des âmes en peine entre les gondoles de votre librairie préférée à la recherche de la perle rare, on vous propose une petite sélection pour tous les goûts. Fans de fantasy, accros aux frissons, amoureuses des fresques historiques, curieuses des nouvelles plumes ou de la grande littérature, faites votre choix.

Les conseils de Valérie Fournier: Destins cabossés

Hermès Baby, de Louise De Bergh (Éd. Romann)

Adèle, Dora, Elise et Françoise: quatre femmes liées par le sang et malmenées par le destin, une lignée chaotique mais résiliente, qu’on suit de chapitre en chapitre non chronologique, de 1909 à nos jours. Leurs vies se tissent au fil des événements majeurs du siècle, avec ici ou là un personnage célèbre, et l’art en toile de fond. Un clin d’œil à la formation de l’autrice, Française installée sur les bords du Léman, qui a étudié l’histoire de l’art avant de lancer sa marque de maroquinerie. Hermès baby est son premier roman, écrit pendant sa grossesse.

Après, de Stephen King (Éd. Albin Michel)

Rien ne vaut un bon Stephen King pour frissonner quand les températures s’affolent, et cela tombe bien car le prolixe auteur américain régale son public avec la régularité d’une Amélie Nothomb. Après reprend les thèmes chers au grand maître de l’horreur, les écrivains, les addictions, les familles dysfonctionnelles et les enfants aux dons surnaturels. Du déjà-vu, certes, mais rafraîchi par le ton de la narration, confiée à Jamie, 13 ans, élevé par une mère célibataire plutôt rock’n’roll. Rien de tel que l’ingénuité pour décrire l’innommable.

La bibliothèque des bienheureux, de Cali Keys (Éd. Hauteville)

Cali Keys ajoute à la recette classique de l’auberge espagnole les ingrédients qui ont fait son style: romantisme, humour et gourmandise. Après un drame familial, Lucie se réfugie dans la maison de ses grands-parents à Saint-Malo, très vite squattée par une belle brochette de cabossés de la vie, que l’amour des livres unit. Elle pense que s’occuper des autres lui fera oublier sa propre douleur, même si ce n’est pas si simple. C’est le dixième roman de cette jeune autrice romande qui s’épanouit dans le genre new romance.

Les conseils de Juliane Monnin: Vagues de chaleur

Nue propriété, de Lisa Vignoli (Éd. Stock)

«Je suis la preuve vivante que les héritiers ne sont pas toujours à la hauteur.» Issue d’une famille ni riche ni pauvre, Louise hérite de la maison de pêcheurs au bord de la Méditerranée, près de Saint-Tropez. Le problème, c’est qu’elle n’a pas les moyens de garder sa part. Pourtant, cet édifice reflète trente ans de vie, un monde entier. La gratitude d’avoir vécu, aux côtés des siens, ces lieux communs des grandes vacances – le soleil, la famille, le Mistral, l’amour, le soleil, les rires, les soirées en terrasse – s’exprime dans des souvenirs qui ne deviendront, eux, jamais à vendre. Un roman sur la filiation qui interroge la notion de vivre moins bien que ses parents ou ses ancêtres. À lire avec un goût de sel sur la peau.

L’homme que je ne devais pas aimer, d’Agathe Ruga (Éd. Flammarion)

Après Sous le soleil de mes cheveux longs, la romancière et chroniqueuse littéraire (agathe.the.book sur Instagram) opte pour une fable sur le désir féminin. Ariane a 35 ans, un mari et trois enfants. Sauf qu’elle a le coup de foudre pour un patron de bistrot, situé dans le village où elle vit. Vous le devinez, la rencontre vire à l’obsession. Même si elle est écrivaine, et lui pas du tout intello. C’est simple, elle ne peut plus rien faire d’autre que de penser à cet homme de dix ans son cadet. Rapidement, le couple entretient une relation épistolaire, une bulle d’air qui emmène Ariane loin de sa famille. Alors que des pulsions la tiraillent, la narratrice passe en revue les hommes de sa vie. On imagine déjà l’adaptation cinématographique.

Les conseils de Géraldine Savary: Sables émouvants

Le jeune homme, Annie Ernaux (Éd. Gallimard)

Annie Ernaux se raconte et nous raconte. Sur quarante pages, elle dit l’amour, le désir, le temps qui se répète quand la rencontre entre deux personnes de génération différente fait remonter les souvenirs. Parce que oui, Annie Ernaux évoque sa relation avec un homme de trente ans de moins qu’elle, et l’insolence qu’elle affiche à se montrer à son bras. Elle dit: «Il me semblait être à nouveau la même fille scandaleuse. Mais cette fois sans la moindre honte, avec un sentiment de victoire.» Incroyable ode à la liberté, Le jeune homme fait de nous de jeunes filles, prêtes à s’affranchir de tous les codes de conduite. À plus de 80 ans, Annie Ernaux s’inscrit plus que jamais dans une littérature qui émancipe.

Tout comme toi, Nick Hornby (Éd. Stock)

Lucy aime les livres, les mots croisés et la solitude des week-ends quand les enfants sont chez leur père. Elle se rend à des rendez-vous pour faire semblant d’avoir besoin de quelqu’un, et comme elle ne cherche rien sinon elle-même, finit par tomber sur l’amour. Et nous, on aurait envie de tomber sur Nick Hornby. De parler de ses personnages et de la bienveillance avec laquelle il leur donne vie. Chaque roman de l’écrivain anglais fait naître les sourires, l’intelligence, celle du cerveau et celle du cœur. Tout comme toi est le roman de l’été à ne pas oublier sur son étagère, tellement il rend heureux.

Augusta, Sophie Barth-Gros (Éd. de l’Hèbe)

On voyage en Peugeot entre les années, les villes, les cantons, en compagnie de trois femmes aux prises avec les brutalités de l’Histoire, entre 1925 et 1939. L’auteure genevoise Sophie Barth-Gros pose les chapitres de son roman dans des allers-retours aléatoires qui nous font comprendre et aimer ses trois héroïnes: Vera, la maîtresse de maison qui habite dans la vieille ville de Berne, mariée à un Suisse séduit par le national-socialisme; Augusta, la domestique fribourgeoise dont on devine la force de l’intelligence; Margareta, l’Allemande, photographe et voyageuse, un peu scandaleuse. L’atmosphère du livre est lourde et parfumée, comme les rideaux qui retiennent la lumière et protègent les intérieurs des vieilles demeures bernoises. Un livre original et précieux.

Les conseils d’Ellen De Meester: Envie de happy ends

La Maison au milieu de la Mer céruléenne, de TJ Klune (éd. de Saxus)

Fans du genre fantasy, ce livre risque fort de vous conquérir, comme il m’a conquise, en quelques pages seulement. On y rencontre le personnage de Linus Baker, un timide quarantenaire travaillant pour le Ministère de la jeunesse magique. Lorsque ses supérieurs le chargent d’une mission confidentielle, il se retrouve expédié sur une île lointaine, dans le but d’inspecter un orphelinat local. Seul problème: les pensionnaires, de jeunes créatures extraordinaires, lui sont présentés comme étant très dangereux. Or ces enfants uniques, ainsi que le mystérieux directeur de l’établissement, ne tarderont pas à faire fondre son cœur. Une histoire touchante, inclusive et pleine d’humour, portant un message d’acceptation essentiel.

La chronique des Bridgerton tome 3, de Julia Quinn (Éd. J’ai Lu)

Si vous cherchez une lecture légère, façon roman piscine, et qu’il vous semble impossible d’attendre la saison 3 de La chronique des Bridgerton sur Netflix, je vous conseille les romans ayant inspiré la série. Certes, ils sont un brin mièvres par moments, mais la plume de l’autrice américaine est affûtée et les dialogues (surtout les disputes entre frères et sœurs) débordent de repartie. Si vous avez regardé les deux premières saisons, vous pouvez directement vous emparer des tomes 3 et 4, qui narrent les récits de Benedict et Colin. Ils se dégustent comme un cocktail (très sucré).

Les conseils de Fabienne Rosset: Éveil des sens

Lovesong, Jane Sanderson (Éd. Actes Sud)

Écouter une chanson et se replonger avec nostalgie dans les émois d’un amour de jeunesse. C’est l’effet puissance mille ressenti par Ali, quarantenaire, lorsqu’elle reçoit sur son téléphone un lien vers un morceau qui avait fait battre son cœur l’année de ses 16 ans, à Sheffield, en Angleterre. Car ledit morceau est envoyé par Dan, son amoureux de l’époque, qu’elle avait quitté abruptement trente ans auparavant. Depuis, Ali est mère de famille, installée en Australie, loin de la vie à laquelle elle se prédestinait dans les bras de Dan. S’ensuit un échange passionné de bon son entre les deux ex, de Blondie à Van Morrison en passant par David Bowie et Nick Drake. Une playlist de leur amour prêt à renaître de ses cendres.

Respirer le noir, sous la direction d’Yvan Fauth (Éd. Belfond Noir)

Un mystérieux cristal du Groenland qui détraque l’odorat des personnes qui le découvre. Un gaz mortel capable de décimer tout un stade de foot. Un homme capable de sentir l’odeur de la mort qui rôde autour de ses interlocuteurs. Trois des scénarios glaçants dont se sont emparés treize maîtres du polar pour le quatrième tome d’une série qui explore les méandres du mal par le biais des cinq sens. Après l’ouïe, la vue et le toucher, c’est au tour de l’odorat d’être mis à contribution pour faire frémir à petites doses.

La Tour, Doan Bui (Éd. Grasset)

Grand reporter à L’Obs, Doan Bui décortique dans son premier roman un microcosme bien loin de ses enquêtes de terrain. Dans un ensemble d’immeubles du Chinatown parisien, elle dresse avec humour, tendresse et précision les portraits de ceux qui se croisent dans des tours aussi anonymes que démesurées. Entre ascenseurs et cages d’escalier, un tableau contemporain d’une faune éclectique et attachante.

Les conseils de Saskia Galitch: Mystères et dépaysement

Le grand monde, Pierre Lemaître (Éd. Calmann-Lévy)

Premier volet d’un cycle consacré aux Trente Glorieuses, cette fresque foisonnante et espiègle signée Pierre Lemaître nous embarque de Beyrouth à Saïgon en passant par Paris, dans le sillage des membres de la famille Pelletier. Soit, ici, Angèle et Louis, les parents, Jean, François, Hélène et Étienne, les enfants. Au programme de ce roman-feuilleton choral: l’année 1948 (du moins partiellement, puisque le récit court de mars à novembre), du suspense, des meurtres, de la romance, des personnages truculents, des aventures, des parfums, du rythme, de petites histoires de la grande Histoire, des surprises. Et pas mal d’éclats de rire. Car oui, fidèle à lui-même, l’auteur à qui l’on doit la formidable trilogie des Enfants du désastre a la plume aussi acérée et astucieuse que malicieuse. Un coup de (Le)maître, donc…

Lucia, Bernard Minier (XO Éditions)

Maître du thriller francophone, traduit dans le monde entier, Bernard Minier quitte la France pour passer en Espagne et en profite pour mettre en scène une nouvelle héroïne: Lucia Guerrero, la guerrière. Madrilène trentenaire tatouée de la tête aux pieds, plus préoccupée par ses enquêtes que par son jeune fils, celle-ci va se lancer à la poursuite du sinistre tueur à la colle, après que ce dernier a atrocement assassiné son équipier. Parallèlement, des étudiants en criminologie de l’Université de Salamanque découvrent l’existence d’un tueur en série qui a sévi des années sans se faire prendre et mis en scène ses victimes en s’inspirant de tableaux de la Renaissance. On le voit arriver: ces deux affaires sont liées. Comment et pourquoi? Un seul moyen de le savoir: plonger dans ce roman palpitant qui, en prime, donne envie de (re)visiter ces magnifiques coins d’Espagne!

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