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«Les femmes préfèrent en rire»: un documentaire sur l’humour féministe

«Les femmes préfèrent en rire», un documentaire sur l’humour féministe

La réalisatrice Marie Mandy signe Les femmes préfèrent en rire, un film réalisé par une équipe à 80% féminine. Touchant, le documentaire interroge les liens entre humour au féminin et combats féministes, à travers neuf portraits.

© RTS

L’humour est une arme. Le rire peut changer le monde, faire évoluer les mentalités, démocratiser les luttes féministes. C’est en tout cas l’avis de la nouvelle génération d’humoristes, au féminin. Elles sont d'ailleurs de plus en plus nombreuses à se bousculer sur les plateaux francophones: des Belges, des Françaises, des Suissesses (qui n’apparaissent pas, à notre regret, dans ce documentaire). Elles sont toutes féministes. Parce qu’après #MeToo, on parle (et on rit) de tout: des règles, des violences conjugales, du harcèlement de rue, du sexisme, du patriarcat, de la maternité, du port du voile...

La réalisatrice et photographe belge Marie Mandy signe en 2021 Les femmes préfèrent en rire, un film réalisé par une équipe à 80% féminine, souligne la production. Touchant, le documentaire interroge les liens entre humour au féminin et combats féministes, à travers neuf portraits, entremêlés d’extraits de spectacles, d’instants volés en coulisse et de scénettes décalées.

«Les femmes préfèrent en rire», un documentaire sur l’humour féministe
© RTS

Au fil du documentaire, les comédiennes, humoristes et stand-upeuses Nicole Ferroni, Florence Mendez, Farah, Laura Domenge, Tania Dutel, Constance, Alexandra Pizzagali, Roukiata Ouedraogo et Samia Orosemane nous confient leurs expériences douloureuses, leurs réflexions sur le fait d’être une femme dans un domaine majoritairement masculin, l’impact de l’humour sur leur vie, les côtés sombres aussi. Elles parlent de leurs combats, des luttes qui leur tiennent à cœur, à chacune personnellement. Le tout sur un ton léger, parfois plus lourd, mais toujours engagé.

Les femmes sont (aussi) drôles

Le film commence par un bref retour en arrière sur l’histoire du rire au féminin. Les premières humoristes, c’était Jacqueline Maillan et Zouc. Puis les Muriel Robin, Valérie Lemercier et autres Florence Foresti ont prouvé que les femmes pouvaient être des humoristes populaires. Aujourd’hui, la jeune génération est emmenée par Blanche Gardin et ses mots crus.

«Une génération d’humoristes a voulu déconstruire et dire: nous, les femmes, on n’est pas que des petites choses douces et fragiles, on est capables de dire des horreurs, comme vous les hommes, mais parce qu’on est des êtres humains, tout simplement», explique Farah, dans le documentaire.

«Cette tendance passait nécessairement par une violence pour secouer les gens.»

Aujourd'hui, on leur reproche parfois de ne parler que de sujets féminins. De quoi offusquer Laura Domenge. «Il se trouve qu'on ne connaît tellement rien aux femmes dans la société, qu’on dit: les femmes ne parlent que de problèmes féminins. Eh bien forcément, puisque vous ne les connaissez pas, s’indigne l’humoriste. Alors que les problèmes masculins, on les connaît tous, donc on ne leur attribue pas un genre. C’est un problème universel. Sauf que non.»

Partir de son vécu, aussi terrible soit-il

Le stand-up, c’est parler de ses propres expériences de vie et les tourner en dérision. C’est ainsi que Samia Orosemane confie la réaction de rejet de son entourage, lorsqu’elle épouse un homme afro-descendant. De son côté, Tania Dutel confie sa peur lorsqu’elle prend le métro. «On arrive à faire rire avec des sujets flippants. Le harcèlement de rue, ce n’est pas drôle», note-t-elle. La jeune femme partage aussi comment l’humour est devenu une arme pour elle, pour contrer les insultes et les critiques dont elle était la cible, lorsqu’elle était plus jeune, au sujet de son poids. Le rire comme une armure.

«Les femmes préfèrent en rire», un documentaire sur l’humour féministe
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Par ailleurs, Roukiata Ouedraogo joue un extrait de son spectacle Je demande la route, dans lequel elle raconte sa rencontre avec son clitoris. La comédienne a subi l’excision à l’âge de 3 ans dans son Burkina natal. Elle a d’ailleurs insisté pour jouer ce sketch en Guinée, où la majorité des femmes sont excisées, contre l'avis de son équipe, pour finalement être applaudie de toutes. Une histoire poignante.

Pas facile tous les jours pour ces artistes, qui sont nombreuses à regretter le lot quotidien d’insultes et de menaces de mort qui émanent des réseaux sociaux. Nicole Ferroni, elle, insiste pour dénoncer le foufwashing (ou le feminism washing), mais aussi le fait d’être utilisée pour les quotas parce qu’elle est une femme. Alors que tout ce qu’elle souhaite, c’est faire rire. Comme un homme.

Les femmes préfèrent en rire, de Marie Mandy, le 13 octobre 2021 à 22h10 sur RTS 1.

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