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Laetitia Casta: «J’ai toujours refusé d’être traitée comme un objet dans la mode»

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«Quand j’ai commencé de travailler à 15 ans, j’ai toujours refusé d’être traitée comme un objet dans la mode, ce qui ne m’a pas simplifié la vie, observe Laetitia Casta. J’ai appris à m’affirmer très tôt et j’ai dû porter une voix forte pour en être là où je me trouve aujourd’hui.»

© Anne-Laure Lechat

2021 ne marque pas seulement le grand retour du Festival du film de Locarno, c’est aussi l’année de Laetitia Casta. Après un passage remarqué au Festival de Cannes aux côtés de son mari Louis Garrel avec qui elle vient de tourner pour la deuxième fois, l’actrice corse était au Tessin pour recevoir l’Excellence Award Davide Campari sur la Piazza Grande lors de la soirée d’ouverture du festival du film adoré des Suisses romands. Tant pis pour la météo, Laetitia Casta conjure le sort d’un ciel pluvieux pour inaugurer cette 74e édition en beauté.

Au beau milieu des vacances, nous avions booké 12 minutes chrono pour papoter cinéma en face-à-face avant la remise de son prix, mais les aléas de ma contribution à l’environnement avec une voiture électrique en ont voulu autrement. L’entretien se fera par téléphone. A 15 h 45 tapantes, son attachée de presse appelle et me passe Laetitia. Aussitôt, la douceur de sa voix dissipe la colère et la frustration engendrées par les bornes de recharges électriques foireuses du réseau routier romand. Et ce n’est pas celle qui avait cosigné la tribune contre le réchauffement climatique en une du Monde en 2018 qui va me jeter la pierre pour ce rendez-vous manqué.

Passons au vif du sujet: son actu au cinéma, et prochainement au théâtre. Après L’homme fidèle en 2018, la star a tourné La croisade face à la caméra de son mari. Alors Laetitia, c’est comment de se faire diriger par le beau ténébreux du cinéma français? «C’est magnifique!, s’exclame-t-elle spontanément. C’était tellement bien qu’on a remis ça, ha ha! Se retrouver ensemble à l’initiative du projet, partager, échanger sur l’écriture, tout cela est absolument incroyable.»

© Anne-Laure Lechat

Une voix forte pour se faire entendre

Laetitia Casta n’est pas qu’une beauté de papier glacé, bien au contraire. Elle a l’âme d’une rebelle. La quarantaine sereine et le regard toujours aussi pétillant, elle fait partie des rares top-modèles à avoir réussi le tour de force de s’imposer au cinéma. C’est peut-être même la seule en France, où l’on se plaît à enfermer les artistes dans des cases hermétiques. Ce besoin d’être complètement libre de ses choix est vital pour elle.

«Quand j’ai commencé de travailler à 15 ans, j’ai toujours refusé d’être traitée comme un objet dans la mode, ce qui ne m’a pas simplifié la vie, observe-t-elle. J’ai appris à m’affirmer très tôt et j’ai dû porter une voix forte pour en être là où je me trouve aujourd’hui.»

Elle se dit heureuse de voir l’évolution dans le milieu du cinéma depuis l’avènement du mouvement #MeToo, tout en se méfiant des extrêmes: «Le changement est toujours compliqué au départ, il faut crier pour se faire entendre, puis ça se régule. On est obligées de passer par là.»

Rambo est arrivé

En janvier 2022, elle remontera sur les planches pour la quatrième fois à Paris, puis une tournée qui passera par la Suisse. Seule sur scène pour la première fois de sa carrière, elle interprétera le personnage de la pianiste roumano-suisse Clara Haskil. Laetitia a le coup de cœur pour le parcours complexe de cette femme. «Elle s’est retrouvée dans une vie qui la prédestinait à être enfermée pour mieux se libérer. Je trouve ce personnage très émouvant, à la fois fragile, compliqué et par moments désagréable», déclare l’actrice.

Laetitia Casta a toujours voulu être comédienne, attirée par le fait de pouvoir parler des émotions difficiles à exprimer dans la vie. Et puis, Rambo est arrivé: «C’est le tout premier film que je voyais au cinéma. J’ai été captivée par le spectacle, le grand écran. Dans un autre registre, j’étais aussi très impressionnée par Michel Piccoli, qui m’attirait et me faisait peur à la fois.»

Battante née, cette mère de quatre enfants jongle avec aisance entre sa vie de famille et sa vie professionnelle sans se poser 10 000 questions. Elle assume, tout simplement. Les honneurs et les prix, ce n’est pas son truc. «J’ai pas vraiment la tête de la bonne élève. Déjà à l’école, j’avais choisi d’être du côté des cancres», se souvient-elle en riant. C’est différent avec l’Excellence Award Davide Campari à Locarno.

«Ce prix me touche particulièrement, car il ne m’est pas décerné pour un seul rôle, mais pour l’ensemble de mon parcours. Je le vois comme une boussole qui me rappelle ce que j’ai réalisé jusqu’ici et me permet un instant de porter un regard sur moi-même.»

Finalement, notre conversation a duré plus longtemps au téléphone qu’elle n’aurait duré dans un agenda serré où les rendez-vous se suivent. Après avoir irradié la Piazza Grande, qui fête ses 50 ans de projections de films, elle s’en est allée rejoindre sa Corse natale pour les vacances, où elle apprécie tant se ressourcer en famille, en jouissant de la tranquillité de l’île de Beauté.

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