Festi'neuch et Arena de Genève
Fan de Clara Luciani? Foncez sur ses deux dates de concert en Suisse
Derrière ces textes fluides et poétiques, parfois plus sombres qu’ils n’y paraissent, Clara Luciani n’oublie jamais de donner l’envie de danser, de swinguer, de dodeliner de la tête au détour d’un refrain.
© ALICE MOITIEN’allez pas lui dire qu’elle est grande, tellement grande et belle qu’elle aurait pu être mannequin. Ça l’énerve. Et on la comprend. Certes, Clara Luciani, 1,82 m, est tout en jambes, en chevelure, en charisme, et déjà une grande dame de la chanson française au vu de son palmarès à 29 ans.
Mais elle est surtout une voix, immédiatement reconnaissable, chaude, mordorée, aussi à l’aise dans les graves suaves que dans les aigus soyeux, qui nous embarque dans un univers à la fois rétro et terriblement actuel.
Comme dans son second album, Cœur, sorti en 2021, où la native de Provence, aux origines siciliennes et corses, convoque ses inspirations favorites – Françoise Hardy, les Jackson Five, Claude François ou Serge Gainsbourg – dans un génial kaléidoscope sensoriel des années 70. Avec ses singles Respire Encore, Le Reste, Nue ou La Baie, elle chante la sensualité, le désir, la liberté d’aimer et de ne pas aimer, la rupture aussi.
Récompenses à foison
C’est au printemps 2020, alors que le monde s’arrêtait et que les scènes s’éteignaient pour de longs mois, que Clara Luciani décidait ainsi de panser les plaies d’un amour perdu avec l’écriture de ce disque.
L’auteure-compositrice-interprète ne le savait pas encore, mais elle était sur le point de réitérer l’immense succès de son premier opus, Sainte-Victoire, sorti en 2018, qui lui avait valu une consécration inespérée: triple disque de platine, une récompense de Révélation scène puis d’artiste interprète féminine de l’année aux Victoires de la musique, sans compter l’admiration inconditionnelle de ses pairs les plus iconiques. Raphaël, Calogero, Julien Doré, Philippe Katerine, Thomas Dutronc ou encore Marc Lavoine se précipitaient en effet pour enregistrer un duo avec elle sur leurs albums respectifs.
Même le tube de l'été
Il est loin le temps où Clara Luciani multipliait les petits boulots – employée de pizzeria, hôtesse de défilés haute couture… – en attendant de percer dans la musique. Aujourd’hui, elle tutoie les sommets, s'impose autant dans le registre de la chanson à texte que dans celui du tube de l'été. Et ça risque de durer. Il faut dire que l’univers lucianesque a quelque chose d’irrésistible.
Derrière ces textes fluides et poétiques, parfois plus sombres qu’ils n’y paraissent, elle n’oublie jamais de donner l’envie de danser, de swinguer, de dodeliner de la tête au détour d’un refrain. La faute à des arrangements efficaces, où les lignes de basse volontiers funk et l’accompagnement fréquent à la batterie ne laissent pas le temps pour l’auto-contemplation, même dans les moments les plus lyriques de la magnifique ballade Monstre d’Amour.
Adorer Stéphane Bern
Féministes, ses textes? Évidemment, même s’ils ne revendiquent pas tous cette étiquette. Son premier tube, La Grenade, paru en 2017, est devenu l’hymne guerrier de nombreuses femmes, qui ont trouvé dans ce titre un étendard pour leurs combats. En 2018, l’artiste participait d’ailleurs à l’enregistrement d’une chanson officielle pour le Mouvement de libération des femmes (MLF) en compagnie de 38 autres chanteuses.
Mais est-elle toujours un cœur à prendre, elle la grande amoureuse, comme elle s’en amusait sur les plateaux télé lors de la promo du si bien nommé Cœur? On aura en tout cas compris sa passion pour l’animateur Stéphane Bern, qu’elle qualifie sans ambages d’homme idéal. Son pote Julien Doré lui a même offert un t-shirt avec le portrait de l’animateur imprimé en format XXL dessus.
Cap désormais sur Festi’neuch le 10 juin 2022, puis l’Arena de Genève le 7 octobre 2022. En espérant qu’elle ne repartira pas avec un bleu: Clara Luciani, qui s’avoue maladroite, s’était un jour ramassée une enceinte en pleine figure alors qu’elle dansait sur une scène suisse.
