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Rencontre inspirante

Dita Von Teese, reine du burlesque, nous parle de son nouveau show

Rencontre avec Dita Von Teese quelques jours avant son spectacle a Geneve

«Mon spectacle délivre un message d’acceptation, de tolérance et de liberté. J’aime inspirer les gens à explorer leur propre sensualité et être qui ils et elles souhaitent.» - Dita Von Teese

© ERIC BRUMFELD

Rien qu’à l’entendre, son nom à particule allemande suscite l’émoi: admirée par celles et ceux qu’elle inspire, Dita Von Teese est une véritable artisane du fantasme, qui a su rendre ses lettres de noblesse à l’art du strip-tease. Fleurant bon le fetish bad girl, cravache et laçage sculptant corseté, elle représente à elle seule une certaine idée du glamour à l’état brut.

La reine du burlesque arrive à Genève avec son nouveau spectacle au titre évocateur, Glamonatrix. Tout un programme. Ouf, l’artiste ne semble pas près de se calmer. «Allo, Dita?» «Yes»: les intonations de sa voix et de son rire envoûtent. Lui parler au téléphone, c’est un rêve de jeunesse qui se réalise. «Désirez-vous savoir ce qu’est une Glamonatrix?» tease-t-elle pour commencer. Évidemment, Dita. Le monde brûle de connaître sa définition de ce mot qu’elle ajoute au vocabulaire du burlesque. «C’est une personne qui électrise son audience dans une frénésie glamour», savoure-t-elle en expliquant le concept. Message reçu.

Mais alors, qu’évoque pour elle le X dans Glamonatrix, la lettre la plus sulfureuse de l’alphabet? «Hmmm, cette lettre symbolise tant de choses! Je la trouve belle, très graphique, puissante et assez magique. Ensuite, on pense immanquablement au classé X, ce qui n’est pas le cas de mon show, qui est plutôt innocent et laisse une place à l’imagination», avoue-t-elle en riant. Elle l’assure, avec elle, le show se déroule sur scène et dans la salle: «Les gens qui voient mon spectacle pour la première fois sont souvent surpris par mon public. En smoking, en robes du soir ou vêtements vintage, mon audience est à 70% masculine, j’ai également beaucoup de fans de la communauté LGBTQIA+ qui viennent en drag.

Mon spectacle délivre un message d’acceptation, de tolérance et de liberté. J’aime inspirer les gens à explorer leur propre sensualité et être qui ils et elles souhaitent.»
© VS ANCHOR STUDIO

Pin-up de son plein gré

Enfant, Dita Von Teese rêve de devenir danseuse de ballet et regarde des comédies musicales hollywoodiennes des années 40 avec sa maman. Betty Grable, Rita Hayworth, Fred Astaire, Gene Kelly sont alors ses héros et ses modèles. À 19 ans, elle se mêle à la scène drag et aux club kids dans un club techno de Los Angeles au début des années 90. «J’ai tout de suite été adoptée, j’adorais créer les looks de ma propre version de drag, se souvient-elle. Depuis cette période, je me suis toujours considérée comme une vraie alliée de mes amis gays. J’avais 20 ans, je m’habillais en vintage, car je n’avais pas les moyens de me payer des pièces de designers et je travaillais comme gogo danseuse dans les clubs electros. Je venais de découvrir le rouge à lèvres, les corsets, les longs gants.»

Dans ses virées nocturnes, une connaissance l’emmène dans un strip club, c’est la révélation. «J’avais les cheveux rouges et une coupe style années 50. Autour de moi, personne ne me ressemblait et, sur scène, je voyais se produire des blondes californiennes en bikini, très sexy. J’ai eu envie d’essayer.» Elle commence de son plein gré à poser en tant que pin-up. «Plus tard, en feuilletant des magazines pour hommes des années 40 et 50, j’ai compris que la plupart des filles qui posaient étaient également des danseuses burlesques. Je suis tombée dedans à une époque où, à l’exception de quelques filles à New York ou Brighton en Europe, plus personne ne pratiquait cet art.»

Elle précise que le burlesque show est une invention américaine datant du début du XXe siècle, contrairement au cabaret, qui est né en Europe. «Au départ, il s’agissait de spectacles de strip-tease d’envergure théâtrale, avec des costumes fantastiques et un orchestre live. C’est un sujet encore tabou aux États-Unis, mais ça fait vraiment partie de notre culture et j’en suis très fière», observe-t-elle en ajoutant: «Quel étrange pays!»

Pionnière à l’ère d’internet

Bien avant les médias sociaux, elle crée le tout premier site internet de pin-up en 1993, qui consiste à l’époque en une page unique sur laquelle on peut commander une photo signée contre un chèque. Elle est son propre chef, personne ne lui dicte quoi faire, ni comment. Elle fonctionne à l’instinct. La communauté fetish lui ouvre les bras et elle participe à ses premiers spectacles dans des événements tels que Torture Garden, avant de produire ses propres shows. «J’ai toujours été fascinée par les talons trop hauts pour marcher et par la glamourisation des vêtements extrêmes. Le cuir, les gants, des pièces inhabituelles et historiques. À l’époque où les femmes portaient encore des corsets dans la vie de tous les jours, les corsets noirs, rouges ou en cuir étaient des pièces fetish, souffle-t-elle.

Les gens fantasment beaucoup autour du fétichisme, son extrême beauté est libératrice. Dans mon spectacle, j’en joue pour le rendre accessible à celles et ceux qui sont curieux et n’ont pas peur de le découvrir.»

Son regard affûté et son goût pour la puissance des figures féminines ultra-sexualisées se forgent à l’adolescence. «En grandissant, j’admirais le style impeccable et l’intelligence de Madonna. En revoyant ses clips aujourd’hui, l’attention qu’elle portait aux détails reste inégalable. Personne ne lui est jamais arrivé à la cheville. Par son biais, j’ai découvert Jean Paul Gaultier, un de mes plus grands fans, s’amuse-t-elle. Il ne rate jamais un de mes spectacles. Il vient d’ailleurs de me texter pour me demander des entrées aux Folies Bergère. J’admire son obsession pour les corsets, qui vient de sa grand-mère. Comme moi, il a toujours adoré les tons pêche de la lingerie des années 30.»

Les obsessions, elle adore. «Je ne suis pas en recherche de nouveauté en permanence, explorer ses propres passions est une façon d’être honnête avec soi-même. C’est une évolution constante.» Si Jean Paul Gaultier a fait du corset et de la guêpière les pièces maîtresses de son vestiaire, le numéro du verre de Martini revisité dans son nouveau spectacle est la signature de Dita Von Teese. «Il est important de donner aux gens ce pour quoi ils vous aiment, tout en entretenant l’excitation par la nouveauté. J’ai dessiné un nouveau verre incrusté de cristaux Swarovski dans lequel je porte un costume créé par Alexis Mabille. J’espère que vous apprécierez ce nouveau verre», glisse-t-elle sur un ton aguicheur… 

L’origine de son nom

«Dita est un hommage à l’actrice Dita Parlo. Quant à Von Teese, je souhaitais une consonance européenne. J’avais choisi Van Treece, Playboy l’a mal orthographié, c’est devenu Von Teese et je l’ai gardé. Un heureux accident!»

Billets à remporter

Glamonatrix, au Théâtre du Léman, Genève, le 23 mai. Gagnez 4 billets en écrivant à redaction@femina.ch jusqu’au vendredi 13 mai 2022 dernier délai.

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