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Derrière la caméra

20 films réalisés par des femmes à voir absolument

20 films realises par des femmes

Adèle Haenel (Héloïse, à gauche) et Noémie Merlant (Marianne) dans «Portrait de la jeune fille en feu» de Céline Sciamma.

© Pyramid Films

13% des 250 films les plus rentables du box-office ont été réalisés par des femmes, selon le dernier rapport américain du Center for the Study of Women in Television and Film. Moins de budget, moins de médiatisation, oubliées lors des grands rassemblements du septième art... Les œuvres portées par des femmes doivent sans cesse lutter pour exister. Malgré ces innombrables freins, les réalisatrices continuent de proposer des films qui comptent, qui racontent leur temps et qui bouleversent. Passage en revue de 20 réalisations marquantes des 20 dernières années.

Zabou Breitman, Se Souvenir des belles choses (2001)

Rien ne les prédestinait à se rencontrer. C’est dans une clinique spécialisée dans les pertes de la mémoire que Claire (Isabelle Carré) et Philippe (Bernard Campan) font connaissance et tombent amoureux. Sensible et touchante, leur histoire pas comme les autres emporte à coup sûr le spectateur. «Moi j’adore les films d’amour, ceux où on pleure, parce que c’est bon de pleurer au cinéma. J’aime qu’un film nous transforme, ne serait-ce que quelques heures», avait confié Isabelle Carré au Temps lors de la sortie. On ne peut qu'acquiescer!

Sofia Coppola, Lost in Translation (2003)

Qu’ont bien pu se souffler à l’oreille Scarlett Johansson et Bill Muray à la fin de ce film iconique? C’est la question que se posent, 17 ans plus tard, les fans des réalisations envoûtantes de Sofia Coppola. Pour les néophytes, Lost in Translation, une plongée poétique et intime dans Tokyo, raconte la rencontre entre Bob Harris, vieil acteur américain dont la carrière semble s’essouffler et Charlotte, jeune épouse d’un photographe, abandonnée à elle-même dans sa chambre d’hôtel.

Kathryn Bigelow, Démineurs (2008)

Les films de guerre sont devenus l’une de ses spécialités. Avant Zero Dark Thirty (sorti en 2012, avec Jessica Chastain), la réalisatrice américaine a tourné Démineurs, qui lui a valu l’Oscar du meilleur réalisateur. Ce long-métrage raconte l’histoire du lieutenant James (Jeremy Renner), responsable de la meilleure unité de déminage de l’US Army. Sa mission? Désamorcer des bombes à Bagdad au péril de sa vie. «Je voulais mettre le public à la place du démineur, avait expliqué la réalisatrice à la sortie du film. Lui faire ressentir à la fois le frisson excitant du danger et la peur de la mort.» Un pari réussi haut la main!

Ursula Meier, Home (2008)

Autour de leur maison, il n’y a rien. Ou presque: à quelques mètres seulement de leur porte d’entrée se trouve une autoroute laissée à l’abandon. Mais le quotidien de la famille va être chamboulé, car on annonce la reprise des travaux. La réalisatrice suisse met en scène Isabelle Huppert (la mère), Olivier Gourmet (le père) et leurs trois enfants, Judith (Adélaïde Leroux), Marion (Madeleine Budd) et Julien (Kacey Mottet Klein). «Ils sont rares, les films qui tirent jusqu’au bout le fil d’une intrigue imprévisible, note Le Monde. Le premier long-métrage d’Ursula Meier est à la fois dramatique, burlesque, satirique et fantastique. Et cette fable baigne dans une esthétique hyperréaliste qui rappelle les publicités américaines à la gloire de l’électroménager.»

Lisa Azuelos, LOL (2008)

Il y a des moments où l’on aimerait s’offrir un flash-back dans nos souvenirs et s’autoriser à revivre les instants qui ont marqué notre adolescence. Plus besoin de passer des heures à concevoir une machine à remonter le temps, il suffit de visionner LOL, la comédie chamallow de Lisa Azuelos qui raconte les rapports à la fois tendus et complices entre Lola (Christa Theret) et sa mère (Sophie Marceau). Et immanquablement, on repense à La Boum, aux cœurs qui battent la chamade et aux chansons qui restent gravées dans les mémoires.

Andrea Arnold, Fish Tank (2009)

Dans cet incroyable film, la réalisatrice londonienne nous amène dans une cité HLM de l’Est de la capitale et zoome sur l’histoire d’une jeune rebelle (Katie Jarvis) de 15 ans. Michael Fassbender incarne à la perfection son rôle de nouveau conjoint de la mère, qui va malheureusement se mettre rapidement à flirter avec la fille.

Debra Granik, Winter’s Bone (2010)

Ree Dolly, 17 ans, vit seule avec son frère et sa sœur, dont elle s’occupe. Leur mère a totalement perdu la tête, tandis que leur père s’est évaporé dans la nature. Mais Ree doit tout mettre en œuvre pour le retrouver, sous peine de perdre la maison familiale utilisée par son géniteur comme caution pour échapper à la prison. Un film marquant dans la carrière de Jennifer Lawrence, alors âgée de 18 ans, qui incarne Ree de toute son âme et porte Winter’s Bone sur ses épaules. «Peu de films donnent aux femmes cette place, cette liberté», note Le Monde.

Lisa Cholodenko, Tout va bien (The Kids are All Right) (2010)

Porté par Annette Bening et Julianne Moore, ce film raconte l’histoire de Nic et Jules, deux femmes mariées ensemble. Nés d'inséminations artificielles, leurs enfants partent respectivement à la recherche de leur père biologique, dont l’un est incarné par le génial Mark Ruffalo. L’acteur est à tomber dans son rôle de célibataire endurci qui se découvre une fibre paternelle. Un casting cinq étoiles pour une histoire de famille attachante.

Lynne Ramsay, We Need to Talk About Kevin (2011)

Avec ce film brutal, adapté du roman éponyme de Lionel Shriver, l'Écossaise Lynne Ramsay (Ratcatcher, 1999, Morvern Callar, 2003), raconte la relation complexe d’une mère dévastée (Tilda Swinton) et de son enfant terrible (Ezra Miller). Grâce à une anamnèse douloureuse de la mère, des flash-backs passent en revue une vingtaine d’années, de l'enfance à l'adolescence de Kevin, et tentent de comprendre comment il a pu commettre l'impensable. Âmes sensibles s’abstenir.

Maïwenn, Polisse (2011)

Le film nous plonge dans le quotidien des policiers de la Brigade de Protection des Mineurs. Entre les gardes à vues de pédophiles, les arrestations d’adolescents, les auditions de parents maltraitants et les dépositions d’enfants, la vie de ces professionnels côtoie souvent le pire. L’originalité du traitement, le casting 5 étoiles (Karin Viard, Marina Foïs, Emmanuelle Bercot, JoeyStarr, Nicolas Duvauchelle), les thématiques abordées… tous les ingrédients étaient réunis pour aboutir à ce résultat marquant, poignant. «Polisse fonctionne plus avec les tripes qu’avec le cerveau, c’est un film physique, coup de latte, qui manque sans doute de raffinement esthétique, de subtilité politique ou de froideur analytique, la tête dans le guidon de l’action et du présent, oscillant entre montées et descentes d’adrénaline», résume Les Inrocks.

Sarah Polley, Stories we Tell (2012)

Comme de nombreuses familles, celle de Sarah Polley a un secret. Quand elle le découvre, la jeune femme n’a pas le quotidien de Madame Tout-le-monde; elle est déjà une actrice nominée aux Oscars et une réalisatrice reconnue. La Canadienne décide alors de se lancer à la recherche de la vérité. Avec beaucoup d’ironie, elle va démêler dans un documentaire pas comme les autres le vrai du faux de toutes ces histoires qu’elle entend. Pour les amoureux de légendes familiales. Bonus pour la bande-son qui inclut Bon Iver et son titre culte, Skinny Love.

Sylvie Ohayon, Papa Was Not A Rolling Stone (2014)

Pari risqué pour Sylvie Ohayon, qui a décidé d’adapter elle-même son récit autobiographique et d’en faire un long-métrage. L’histoire se déroule à La Courneuve, banlieue française, dans les années 80. Stéphanie (Doria Achour, une comédienne à suivre) grandit entre une mère absente (Aure Atika) et un beau-père violent (Marc Lavoine). L’amour de sa grand-mère, sa passion pour Jean-Jacques Goldman, la danse et ses amis lui permettent de tenir le coup. Mais au fond d’elle, Stéphanie en est convaincue: un jour ou l’autre, elle quittera la cité.

Marielle Heller, The Diary of a Teenage Girl (2015)

Adaptée de la bande dessinée homonyme de Phoebe Gloeckner, cette comédie se concentre sur les années 70 à San Francisco, où une adolescente douée pour les arts vit une aventure avec le petit ami de sa mère. Un récit qui parle de la sexualité féminine sans détour.

Houda Benyamina, Divines (2016)

L’histoire se déroule en banlieue parisienne. L’héroïne? Dounia (Oulaya Amamra, sacrée meilleur espoir féminin aux Césars), une jeune fille qui souhaite par-dessus tout réussir et s’arracher enfin à ces barres de HLM qui l’empêchent de s’envoler. Elle se fait ainsi embaucher par Rebecca, la dealeuse la plus respectée du quartier. Mais Djigui, le danseur qu’elle observe en secret avec son amie Maimounia, risque bien de venir bousculer la trajectoire toute tracée de Dounia. Sacré Caméra d’Or au Festival de Cannes en 2016, le premier long-métrage de la réalisatrice est disponible sur Netflix.

Greta Gerwig, Lady Bird (2017)

Christine «Lady Bird» McPherson (Saoirse Ronan, Golden Globes de la Meilleure actrice) est prête à faire n’importe quoi pour ne pas ressembler à sa mère, aimante mais têtue, qui travaille sans relâche en tant qu’infirmière alors que son mari a perdu son job. Greta Gerwig réalise ici le portrait sensible d’une adolescente rebelle et de son irrésistible envie d’ailleurs. En 2020, la réalisatrice a choisi à nouveau son actrice fétiche pour jouer dans Les quatre filles du Docteur March.

Nadine Labaki, Capharnaüm (2018)

Comment oublier ce film poignant de la réalisatrice et activiste libanaise qui nous fait vivre la vie des habitants des quartiers misérables de Beyrouth. Tirée d’une cité biblique condamnée aux flammes de l’enfer, Capharnaüm, c’est aussi l’incroyable performance de Zain Al Rafeea, un jeune syrien réfugié, qui fuit l’irresponsabilité de ses parents.

Géraldine Nakache, J’irai où tu iras (2019)

Trop mièvre, le dernier film de la réalisatrice et actrice française? Peut-être bien. Et alors? On se laisse immédiatement embarquer dans les aventures de Mina (Leïla Bekhti) et Vali (Géraldine Nakache), deux sœurs que tout oppose. La première est thérapeute, la seconde se rêve choriste de Céline Dion. Leur seul point commun: un amour inconditionnel pour leur père (interprété par Patrick Timsit). Au clap de fin, on nourrit une envie certaine de se refaire le best-of de Céline, mais aussi de revoir ce duo d'actrices qui nous touche tant depuis Tout ce qui brille.

Mati Diop, Atlantique (2019)

Avec ce «film de fantômes», la réalisatrice franco-sénégalaise a obtenu le Grand Prix du Festival de Cannes. Pour fuir la misère de Dakar, Souleiman décide de tenter sa chance en Occident et de traverser l’Atlantique. Derrière lui, il laisse Ada, celle qu’il aime mais qui est promise à un autre. Quelques jours après son départ, un incendie dévaste la fête de mariage de la jeune femme. Poétique, le premier long-métrage de Mati Diop éblouit. «Peu de premiers films amènent le spectateur aussi loin», note Cineman qui ne tarit pas d’éloges sur la réalisatrice qui «est très clairement une autrice à part, de cette classe très réduite sachant faire cohabiter, au sein d’une seule œuvre, fantômes et épidémie surnaturelle avec désœuvrement populaire, soif d’idéal et commentaire politisant.»

Lulu Wang, L’Adieu (2019)

Dans ce voyage tragicomique dans l’Empire du Milieu, Tina Awkwafina incarne une New-Yorkaise qui retourne en Chine voir sa grand-mère, lorsqu’on annonce à cette dernière qu’elle est malade d’un cancer. Un film plein de tendresse qui mêle rebondissements drôles, deuil et chagrin.

Céline Sciamma, Portrait de la jeune fille en feu (2019)

L’intrigue se déroule en 1770: Marianne, peintre, est mandatée pour réaliser le portrait de mariage d’Héloïse. Mais la jeune femme refuse de poser: Marianne va devoir la peindre en secret en se faisant passer pour sa dame de compagnie. Et des liens plus intimes vont se nouer entre elles. Les prestations de Noémie Merlant (Marianne) et Adèle Haenel (Héloïse) sont éblouissantes. «Une subtile et palpitante histoire d’amour», résume le New York Times, conquis.

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