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Leur talent narratif et leur raffinement technique ont séduit le jury. La cérémonie de remise des prix du concours destiné aux nouveaux talents de la photographie, organisé par la Fondation British American Tobacco Switzerland, s’est déroulée ce soir au Kornhausforum à Berne. Les photographies primées, ainsi qu'une sélection des meilleures contributions du concours, y seront exposées du 18 novembre au 10 décembre 2011.

Le Prix Photo 2011 avait pour thème la liberté. Plus de 100 photographes suisses ont fait preuve d'une grande originalité dans leurs créations, dont les interprétations artistiques ont impressionné le jury de renom réuni pour l'occasion.

Les lauréats du premier prix doté de CHF 10'000 sont les photographes de Suisse romande Thomas Rousset et Raphaël Verona. Leurs photographies prises à La Paz (Bolivie) illustrent des femmes et des hommes autochtones habillés de somptueuses tenues aux couleurs traditionnelles dans leur environnement contemporain. Le jury a été subjugué par la force narratrice et expressive de ces photographies insolites inscrites dans la tradition du réalisme magique. Et Sam Stourdzé, directeur du Musée de l’Elysée à Lausanne et membre du jury de déclarer: «Les oeuvres de Raphaël Verona et Thomas Rousset se démarquent par leur audace et leurs qualités photographiques. La première place nous est apparu comme une évidence.»

Le deuxième prix, doté de CHF 5000, est décerné à Julien Berberat. Sa série intitulée «Les Manchards» plonge l'observateur, avec douceur et détermination, dans la vie des mendiants du centre de Genève. Non pas en mettant en lumière les protagonistes, mais les lieux qu'ils affectionnent. Outre l'aspect visuel, le jury apprécie l'invitation de Julien Berberat à se démunir des préjugés pour affronter de plein fouet une réalité qui dérange.

Matthieu Gafsou présente pour sa part «Terres compromises», une série qui jette un regard neutre sur le conflit au Moyen-Orient, ce qui lui vaut le troisième prix (CHF 2500). Son objectif s'attarde sur la mer Morte, les colonies des territoires occupés et les armes de guerre qui sommeillent en plein désert pour conférer à son oeuvre, à travers une surexposition voulue, une profonde symbolique dont la réalité esthétique flirte avec l'irréel.

Le prix spécial du jury nouveau talent revient à Stéphanie Meylan pour la série «Le voyage d’Hyperman». En quelques photos, qui pourraient aussi bien être des sketches, la photographe ne raconte pas l'aventure d'un super-héros, mais celle d'un hyper-héros. La passion dont il fait preuve pour prendre son envol révèle que le chemin vers la liberté est aussi fondamental que son aboutissement.

Les photographies des lauréats et une sélection des meilleures contributions au concours seront exposées du 18 novembre au 10 décembre 2011 au Kornhausforum à Berne. La conception de l'exposition est l'oeuvre de la graphiste bernoise Simona Roos.

Le Prix Photo est un concours national de photographie destiné aux nouveaux talents organisé tous les deux ans par la Fondation British American Tobacco Switzerland. Anciennement Fondation Select, la Fondation a été créée en 1988 par F. J. Burrus. Elle vise essentiellement la promotion de la création culturelle et artistique d'artistes de talent, en particulier dans le domaine de la photographie, ainsi que le soutien de projets sociaux.

Le Jury
  • Luc Debraine, journaliste et maître de conférences
  • Roger Pfund, artiste peintre, graphiste et designer
  • Myriam Ramel, photographe
  • Sam Stourdzé, directeur du Musée de l’Elysée, Lausanne

Les photos primées, l'affiche de l'exposition et des informations supplémentaires sur les lauréats et le concours sont disponibles sur: www.prixphoto.ch

Les lauréats

1er prix (10 000 Sfr.)
Thomas Rousset, 1984, Lausanne
Raphaël Verona, 1984, Lausanne
Série : WASKA TATAY
Thomas Rousset et Raphaël Verona sont issus d’une formation à l’ECAL. Leur travail s’appuie sur un « réalisme magique » emprunt d’une dimension narrative et poétique. Les scènes visibles sur leurs photos nous emmènent dans un univers coloré et traditionnel où se mêle une symbolique de la liberté avec une ambiance contrastée par un système politique Bolivien en pleine mutation. Une insolente vibration émotive ressort de ces images avec une telle spontanéité que le spectateur ne peut que succomber à la beauté de ces oeuvres.

2e prix (5000 Sfr.)
Julien Berberat, 1988, Lasuanne
Série : LES MANCHARDS
Julien Berberat a été formé à l’Haute Ecole d’Art et Design à Genève. Le concept de sa série d’images « Les Manchards » est aussi innovant que surprenant. Au-delà du visuel, l’oeuvre prend son sens sur le thème de la mendicité à Genève. Sujet sensible qui anime le débat sur la liberté en général nous renseigne sur « les détresses solitaires ». Le spectateur est ainsi sollicité à se représenter les personnes manquantes sur les images et peut ainsi s’interroger sur la réalité urbaine qui l’entoure. Statut social et espace de liberté peuvent être questionné au regard de ses oeuvres.

3e prix (2500 Sfr.)
Matthieu Gafsou, 1981, Lasuanne
Série : TERRES COMPROMISES
Le photographe franco-suisse Matthieu Gafsou est diplômé en photographie de l’Ecole supérieure d’Arts Appliqués de Vevey. Son travail recèle une forte symbolique où s’entrecroise des sentiments d’inachèvements structurels avec une réalité esthétique quasi irréelle. Un style épuré et une géométrie habite la succession de ses clichés. L’absurde de l’environnement désertique contraste avec les monstres d’architectures. A l’instar de la situation politique de cette région du monde Matthieu Gafsou tente de symboliser la réalité à la fois pesante et incohérente qui habite ces lieux.

Prix spécial du Jury (Leica D-Lux 5)
Stéphanie Meylan, 1975, Lausanne
Série : LE VOYAGE D’ HYPERMAN
Stéphanie Meylan a suivit une formation de photographe à l’Ecole supérieure d’Arts Appliqués de Vevey. Son oeuvre retrace l’histoire d’un personnage appelé Hyperman. Son projet s’appuie sur une idée simple et efficace suivant le fil rouge de la liberté comme expression personnelle, unique et dénuée de toute représentation sociale. Une liberté intime qui est de l’ordre de l’être. Une série facile d’accès tout en réifiant le concept de liberté socialement construit au profit d’une liberté personnelle et insaisissable. Un rêve haut en couleur additionné d’une réalité ordinaire fait de son travail une oeuvre hautement symbolique.

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