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L'étoile montante de la mode

Vanessa Schindler: «Ce qui me rend heureuse, c’est de créer quelque chose de mes mains»

Vanessa Schindler: «Ce qui me rend heureuse, c’est de créer quelque chose de mes mains»

«Depuis que je suis rentrée de Paris, je partage un atelier avec deux designers de mode et amies, Aurélie Sutter et Safia Semlali. On ne fait pas du tout la même chose, mais nous partageons les mêmes questionnements concernant l’artisanat.» - Vanessa Schindler, créatrice

© MATHILDA OLMI

En bikini noir, à genoux sur le capot d’une voiture, appuyée sur le pare-brise fissuré, Charli XCX a du sang qui coule sur la tempe. Lorsqu’elle dévoile la pochette de son nouvel album Crash sur son Instagram, le visuel devient rapidement viral. Et un détail n’échappe pas aux fans de Vanessa Schindler: bien en vue sur la photo, la star de synthpop porte une boucle d’oreille Chains Earrings de la collection 2021 de la designer romande. Une fine chaîne serpentant dans les méandres d’une résine bio transparente, descendant du lobe de l’oreille pour finir en caressant la clavicule de qui la porte. Le styliste de Charli XCX a craqué pour ces pièces uniques, toutes réalisées à la main par la créatrice elle-même.

Charli XCX sur la pochette de son nouvel album, «Crash». @DR

L’étoile montante de la mode

On ne présente plus Vanessa Schindler. En 2016, elle remporte le Prix HEAD Master Mercedes-Benz avec son projet Urethane Pool, chapitre 2. Ultra-contemporaine, fluide et poétique, sa collection méduse le jury de professionnels, le public et les journalistes lors du défilé. Immédiatement, c’est le déferlement médiatique. À l’unanimité, tout le monde crie au génie. Consacrée à plusieurs reprises dans Femina pour ses vêtements, elle voit ses premières créations de boucles d’oreilles sublimées dans un shooting fin 2019 dans votre magazine préféré. Couronnée de succès, consacrée au très couru Festival international de mode et photographie d’Hyères en 2017, la designer décroche ensuite une résidence parisienne, mais le besoin de retrouver ses racines se fait bientôt ressentir.

La Suisse, drôle d’endroit pour une designer de mode et de bijoux? Pas tant que ça, à entendre l’artisane de 33 ans qui nous accueille avec sa chienne Zoya dans son atelier lausannois. «Depuis que je suis rentrée de Paris, je partage un atelier avec deux designers de mode et amies, Aurélie Sutter et Safia Semlali. On ne fait pas du tout la même chose, mais nous partageons les mêmes questionnements concernant l’artisanat. Chacune, nous essayons de produire mieux et local. Nous trois, c’est un véritable cocon», déclare-t-elle sereinement.


Tu designeras des voitures, ma fille

La mode, contrairement à d’autres designers qui utilisent leurs souvenirs dans leur storytelling, elle ne tombe pas dedans enfant. Elle, ce qui l’intéresse, c’est faire quelque chose de ses mains. «Depuis toute petite, ce qui me rendait la plus heureuse, c’était de créer quelque chose avec mes mains pour quelqu’un. Juste ça. Je ne le faisais pas pour moi», se souvient-elle aujourd’hui. Rien n’a vraiment changé. Elle explique son recentrage du vêtement sur le bijou dans une quête de production artisanale, dans laquelle le travail à la main tient une place noble.

La passion du design lui vient de son papa carrossier à Bulle. «Il me disait tout le temps: on est jamais à l’abri d’une bonne idée. Je trouve ça cool comme vision des choses! Quand j’ai commencé à envisager d’en faire mon métier, mon père n’en pouvait plus. Il pensait que j’allais designer des voitures!» Sauf qu’entre-temps, elle a le coup de foudre pendant la journée portes ouvertes de la HEAD, à Genève. «Cette école a été une évidence, ce sont les plus belles années de ma vie.»

© CHAUMONT-ZAERPOUR

Elle réalise aujourd’hui toutes ses pièces elle-même, les unes après les autres, sans aucune production à la chaîne. «La conséquence est un rythme extrêmement lent, dans lequel je gère à la fois le design et la production.» Cette mainmise sur toutes les étapes de création ne l’empêchera pas de revenir au vêtement en appliquant les mêmes principes: «Pour le vêtement, j’attends d’avoir la bonne idée qui coche les cases de ce qui est important pour moi. Les temps changent, je me nourris de ce qui se passe dans le monde et on ne peut plus faire les choses comme on les faisait avant.» Designer de son temps, la durabilité est une question importante pour elle, forcément.

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