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Folk Spirit Market

Portrait: Vanessa Hambaryan, incubatrice de style

Portrait: Vanessa Hambaryan, incubatrice de style

«Mon style est un mélange de styles avec un fil conducteur: les imprimés, le mix & match et, toujours, un petit twist sur les gros accessoires, les bijoux, les sacs, les belles matières.» - Vanessa Hambaryan

© ZOÉ JOBIN

Sandales, raphia et macramé: grand favori des moodboards Instagram et Pinterest, le style boho et hippie chic surfe sur la mouvance des imprimés fleuris et ethniques dans un savant mélange de textures délicates.

Le phénomène n’a pas échappé au regard affûté de Vanessa Hambaryan. À la tête du Folk Spirit Market de Lausanne depuis 2017, cette passionnée de mode n’aime rien tant que partager ses coups de cœur et accompagner les marques suisses dans leur branding avec des campagnes sur mesure. Cinq ans après sa première édition, l’événement annuel ne compte pas moins de 40 marques en 2022, la plupart suisses. Alors, esprit folk, es-tu là? Assurément. Porté par la redoutable efficacité de Vanessa, le festival monté en un temps record avec trois bouts de ficelle s’impose rapidement comme le tremplin des nouveaux talents et une vitrine de choix pour les designers plus confirmés.

À l'affût des marques locales et indépendantes

Contrairement à la légende urbaine, la mode suisse ne se cantonne pas à une utopie glamour. La Lausannoise s’est donné pour mission de le prouver en faisant la nique aux idées reçues. «Après la première édition, de nombreuses personnes nous demandaient: c’est quand le prochain?, se souvient l’entrepreneuse de 41 ans. Avant le Folk, j’avais acquis une grande expérience par le biais du Showroom Edelweiss et de l’association Swiss Fashion Point, ainsi que Le Vestiaire des Créateurs.»

«Le bohème m’attirait, tant pour l’habillement que la déco. J’ai réalisé le potentiel en constatant qu’aucun marché créateurs n’avait opté pour ce positionnement.»

Commence alors l’étude du marché et l’approche des marques, de préférence locales et indépendantes. La manifestation placée sous le signe du style et du design s’est progressivement étoffée après avoir réellement décollé en 2020. «Je me suis occupée de tout: la scénographie, la déco, trouver les créateurs, imaginer une communication ultra-calibrée, j’ai réussi à créer un univers particulier grâce aux contributions d’artistes locaux qui me prêtent des compositions florales et des expos photos.» Sur le plan personnel, plus que la mode, c’est le style qui la captive. «Mon style est un mélange de styles avec un fil conducteur: les imprimés, le mix & match et, toujours, un petit twist sur les gros accessoires, les bijoux, les sacs, les belles matières. J’aime beaucoup le vintage et ne porte que peu de marques. Un jour je suis très streetwear, le lendemain très bohème avec des robes, du mouvement.»

«Je n’ai pas de style défini, mais comme je m’intéresse à beaucoup de choses, je suis assez éclectique. Et j’adore tout ce qui est très volumineux.»

Consommer moins et mieux

Concrétiser son rêve d’incubatrice de style a un coût dans la réalité. Pour Vanessa, cela signifie un état d’urgence en parfait équilibre entre la créativité et des solutions rapides. Si la jeune maman d’un petit garçon de 5 ans et demi ne compte pas ses heures la semaine, elle fait en sorte que son job ne déborde pas trop sur son week-end, dévolu à la sphère familiale. À son fils comme aux accros à la mode fidèles au Folk, elle divulgue le même message: consommer moins et mieux. Soit, plutôt que de culpabiliser, apprenons à nous responsabiliser. «Même si les gens continuent d’acheter du fast fashion, j’observe une évolution des habitudes de consommation. J’ai pris conscience de mes achats.»

«On dit qu’il faut arrêter d’acheter chez Zara, H&M et Mango, mais je suis d’une génération biberonnée à Ikea et McDonald’s. On a été mal habitués avec des prix trop bas qui ne correspondent pas à la réalité. Par ailleurs, est-ce mal d’avoir envie de nouveauté? Je ne suis pas certaine. Il ne faut pas négliger la notion de plaisir.»

Si amplifier la voix des autres et créer des synergies est sa spécialité, elle n’exclut pas de franchir elle-même le pas de la création. Un jour, peut-être. «Je ne suis pas manuelle, je ne sais pas coudre. Mais j’ai des idées de collection capsule, c’est une question de temps et de coûts. Je dois trouver la bonne personne, qu’on partage la même vision. Je veux être sûre de ne pas aller droit dans le mur. Quand je serai prête, tout sera bien pensé.» La mode ne paie rien pour attendre. 

Celle qui l'a inspirée: J’ai trouvé mon style vers la trentaine et je me fiche de ce que les gens pensent. Je comprends mieux ma mère quand elle me parlait de basiques intemporels.

Folk Spirit Market, les 24 et 25 juin 2022 à l’espace Amaretto, Lausanne.

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