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Retour à la terre

Des champs au laboratoire: on met des plantes sauvages dans nos soins

Après une année de pandémie, de restrictions de liberté et de remise en question de nos modes de vie, le besoin de proximité et de simplicité est plus fort que jamais. En cosmétique, les consommateurs plébiscitent les marques locales, les produits naturels, les ingrédients cultivés sur place (on parle de farm-to-face). C’est le cas de la valaisanne Zizania et de son slogan: la rébellion botanique! Tulipan Zollinger, son cofondateur, travaillait dans l’entreprise familiale de semences bios Zollinger et cherchait un moyen de valoriser les fleurs, feuilles et tiges jetées au compost une fois les graines récoltées. Lin bleu, nigelle de Damas et feuille de tulsi servent désormais à fabriquer un shampooing solide, une crème pour les mains et une jolie ligne pour le visage.

Caution scientifique

Cofondatrice et responsable de la recherche et du développement, Anneleen Lavigne a réussi à créer des formules alliant plaisir et efficacité: «Nous ne voulions faire aucun compromis. Nos produits contiennent jusqu’à 100% d’ingrédients naturels tout en offrant des textures et des parfums agréables, ce qui n’est pas si évident! Nous revendiquons également l’aspect scientifique, la connaissance physiologique de la peau.»

Des compositions épurées que le consommateur peut comprendre, des plantes aux propriétés reconnues, anti-inflammatoires, cicatrisantes, c’est aussi le credo d’Evelyne Vuaridel. Docteure en pharmacie, passionnée de botanique, elle a créé son entreprise en 2019. «Mon mari a construit un laboratoire dans la maison familiale, ainsi nous pouvons maîtriser toutes les étapes de la fabrication, jusqu’à l’homologation puisque c’est mon métier. Mes fils et ma fille nous aident aussi, pour la communication et le site internet.» La gamme est volontairement restreinte, mais couvre tous les besoins: savons, déo, une pommade réparatrice multi-usage, baume à lèvres, huile de massage, shampooing et un produit très novateur qui permet d’avoir les cheveux doux après les avoir lavés au savon (Le Soyeux). Les ingrédients sont choisis pour leur durabilité et leurs vertus: huiles végétales, huiles essentielles et argiles, sans eau pour éviter les conservateurs.

Contrôler la provenance

La provenance des ingrédients est devenue une préoccupation importante ces dernières années. Entre le mode de culture (sans pesticides), la durabilité, la rémunération des agriculteurs, l’équilibre est parfois compliqué. Sur la côte ouest des Etats-Unis, mais aussi en Angleterre ou en France, des marques émergent avec un nouvel argument: certains ingrédients sont issus de la cueillette. Nouvelle étape dans la généralisation de la green beauty ou fausse bonne idée? La Suisse ne bénéficie pas de grands espaces sauvages et la réglementation pour la protection des plantes est cantonale, ce qui rend l’exercice périlleux. On ne peut pas ramasser d’arnica dans le canton de Vaud, par exemple, mais en Valais, oui! Habituées à résister aux conditions climatiques extrêmes, les plantes d’altitude sont connues pour être plus denses et plus riches en actifs. Loin de la pollution, elles donnent le meilleur d’elles-mêmes, comme le prouvent des marques comme Jardin des Monts, à Rossinière (VD), ou Belle Luce, dans le val de Bagnes (VS).

Succès au rendez-vous

Sur l’alpage de Cottier, au-dessus de Zinal (VS), Sarah Huber mixe plantes de son jardin et fleurs sauvages, comme l’impératoire des Alpes, pour concocter ses élixirs. Le climat est plutôt rude, à près de 2000 mètres: «Il ne faut pas non plus aller contre la nature, si la plante doit trop se battre, ce n’est pas bien. Edelweiss et génépi sont des espèces traditionnelles de montagne. Je fais des essais, mauve et camomille se portent bien, l’échinacée pousse mieux plus bas, vers 1500 m.» Sarah vit à l’année dans ce petit paradis, avec son compagnon et leurs bêtes, génisses, chèvres, poules, ânes. Comme les autres acteurs de la branche, elle a senti la demande augmenter très fortement cette dernière année, grâce au besoin de proximité et à l’élan de soutien aux petits producteurs. Elle-même a quitté le monde des bureaux pour vivre ce retour à la terre. Tout d’abord juste pour elle, sans penser à développer un business, puis le processus a suivi son chemin. Ses produits connaissent un tel succès qu’elle va pouvoir se consacrer à plein temps à ce projet. Un signal encourageant pour l’émergence de cette nouvelle économie.

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Crème de jour, On The Wild Side, 55 fr. les 50 ml (happyofficine.ch)

© DR
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Flower Skin Power, sérum huile infusion botanique, Zizania, 65 fr. 50 les 30 ml.

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L’Eau de fleurs précieuses Edelweiss, Jardin des Monts 38 fr. les 150 ml.

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Pommade réparatrice, à la camomille et lavande, Lyneline 10 fr. les 15 ml.

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Huile sèche tonique Impératoire, Alpage de Cottier, 30 fr. les 100 ml.

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Huile de Calendula, visage et corps, Belle Luce, 20 fr. les 50 ml.

© DR

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