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Calvitie: Comprendre et combattre la perte de cheveux

Calvitie comprendre et combattre la perte de cheveux

Sujet délicat à aborder, la perte de cheveux touche des millions d'hommes à travers le monde. Toutefois, la calvitie a permis à certaines personnalités hollywoodiennes de se démarquer.

© GETTY IMAGES/ALEXANDER TAMARGO/LAURENT VITEUR/DIA DIPASUPIL/ALDARA ZARRAOA/ALAMY - ILLUSTRATION FEMINA

Saviez-vous que plus de 50 % des hommes commencent à perdre leurs cheveux avant l'âge de 50 ans? La calvitie masculine, également appelée alopécie androgénétique ou androgénique, est un phénomène courant qui peut avoir un impact profond sur l'estime de soi. Pourtant, le sujet reste souvent tabou, malgré la diversité des solutions existantes…

La calvitie: quesaquo?

Avant tout, une question centrale se pose: pourquoi certains hommes sont-ils chauves? «La calvitie est liée à plusieurs facteurs. Tout d’abord, la prédisposition génétique, car les hommes dont les parents ont souffert d’une calvitie sont plus susceptibles de connaître le même sort. Le statut hormonal joue également un rôle. En effet, les hormones masculines accélèrent le cycle de vie du cheveu, épuisant progressivement le capital capillaire et entraînant une miniaturisation des cheveux», explique le Dr. Raphaël Meyer, directeur médical de la Clinique de la Croix d’Or à Genève, et membre de l’ABHRS (American Board of Hair Restoration Surgery).

Dès lors, cette condition ne touche-t-elle que les personnes d’un certain âge? Eh bien, non… «Les plus jeunes peuvent également être affectés. Il s’avère même que la chute est souvent plus rapide lorsqu’elle débute tôt alors qu’elle tend à être plus lente et progressive si elle commence vers 35 à 40 ans», note le chirurgien. En résumé, la calvitie est un signe du vieillissement, mais elle peut débuter dès l’adolescence.

La confiance qui ne tient qu’à un cheveu

Manifestement, la majorité des hommes touchés éprouvent un certain malaise face à cette forme de perte d'identité physique. Comme le rapporte le Courrier International, une étude de 2005 menée dans cinq pays européens révèle que 43% des hommes s'inquiètent des effets de la calvitie sur leur attrait physique, 22% redoutent un impact sur leur vie sociale, et 21% l'associent à des sentiments de dépression. Même constat chez le Dr. Meyer, qui souligne que la problématique capillaire (cheveux, barbe, sourcils…) peut fortement impacter psychologiquement les hommes et femmes concerné-e-s. «Très récemment, les médias du monde entier se sont fait l'écho de la malheureuse histoire de Mathieu, un jeune français de 24 ans qui s’est suicidé après une greffe de barbe ratée faite en Turquie quelques mois plus tôt.»

L'ère de l’apparence

Dans cette société où l’esthétique prend une place de plus en plus importante, la gent masculine est également sensible à l'image qu’elle projette. «Les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans cette évolution, offrant une vitrine d'images idéalisées auxquelles chacun tend à se comparer», note l’expert. Cette pression s'est vérifiée lors de la pandémie de COVID-19, période durant laquelle le nombre de consultations en médecine esthétique a connu une véritable explosion. Confinés et souvent confrontés à leur propre reflet lors de réunions virtuelles, beaucoup ont ressenti un besoin accru de «corriger» leur apparence. Résultat: de plus en plus de personnes recherchent aujourd'hui des solutions, y compris pour la perte de cheveux, tant les hommes que les femmes.

La chirurgie à tout prix

Pour remédier à leur souci, beaucoup choisissent de pousser la porte de cliniques pour s'offrir des implants capillaires. D'après l'International Society of Hair Restoration Surgery, les interventions chirurgicales de greffe ont augmenté de 240% entre 2010 et 2021 en Europe.

Et si le marché de la greffe connaît une croissance exponentielle, c’est en partie en raison du tourisme chirurgical devenu monnaie courante, ou presque. La Grèce et la Turquie attirent des milliers de patients européens chaque année, séduits par des prix compétitifs (environ 1’750 euros par intervention, selon la plateforme Qunomedical) et un marketing très intensif promettant des résultats rapides.

Cependant, comme le signale le Dr. Meyer, «la greffe capillaire low cost» comporte des risques. Dans certaines cliniques turques, des équipes opèrent jusqu'à une centaine de patients par jour, les uns après les autres, souvent sans la présence de médecin en salle d’opération, où la qualité du travail et du suivi peut faire défaut. «Certes, la Turquie compte aussi de bons chirurgiens capillaires mais qui ne sont pas low cost. Dans bien des cas, les procédures sont réduites à des chaînes d’usine, avec parfois un personnel non qualifié», ajoute le médecin, dont le rattrapage de greffes ratées représente 40% de son activité. Le drame datant de juin dernier concernant l’étudiant français, victime d'une greffe de barbe réalisée par un opérateur qui n’était autre qu’un agent immobilier, illustre bien ces dérives. Le danger de ces interventions effectuées sans encadrement strict est bien réel, malgré l'attrait du prix et la promesse de résultats.

Face à ces risques, mieux comprendre les procédés disponibles devient crucial pour faire un choix éclairé. Aujourd'hui, les techniques de greffe les plus répandues sont la FUE (Follicular Unit Excision, soit un prélèvement greffon par greffon) et la FUT (Follicular Unit Transplantation, ou technique de la bandelette). Ces deux méthodes peuvent offrir des résultats naturels, selon l’habilité du chirurgien qui les réalise.

La FUE consiste à prélever les follicules pileux un par un. Moins invasive, elle ne laisse pas de cicatrice linéaire à l’arrière de la tête, réduit le temps de récupération et permet un suivi post-opératoire allégé. C’est pourquoi elle est privilégiée par les patients et nombre de spécialistes comme le Dr. Meyer, qui la pratique dans 98% de ses interventions. Cependant, bien qu’elle permette des résultats plus subtils, la FUE peut s’avérer plus chronophage et donc coûteuse. A la Clinique de la Croix d’Or, les prix varient en fonction du nombre de greffons implantés. «En moyenne, une intervention classique coûte entre 5000 et 8000 francs.»

La FUT, en revanche, implique le prélèvement d'une bandelette de cuir chevelu, dont les follicules sont ensuite séparés pour être implantés dans les zones dégarnies. Cette technique laisse une cicatrice linéaire, mais peut se révéler plus efficace pour traiter des zones étendues, en raison du nombre plus important de greffons disponibles par session.

Les alternatives: ça marche?

Aussi, les traitements comme le minoxidil et le finastéride sont largement prescrits pour ralentir la perte de cheveux et stimuler la repousse. Le minoxidil agit comme un redensificateur, tandis que le finastéride freine la chute. «Ils peuvent donner de bons résultats, et sont parfois fortement recommandés!» Toutefois, comme pour la prise de tous médicaments, ils comportent un risque d’effets secondaires: irritations, et démangeaisons pour le minoxidil. Notons que le soin est efficace uniquement lorsqu'il est utilisé de manière régulière. De son côté, la prise de finastéride peut induire, de façon exceptionnelle, des troubles de l'humeur et des troubles sexuels.

Le PRP (Plasma Riche en Plaquettes) fait également partie des solutions en vogue. Moins invasif que la chirurgie, il vise à améliorer la densité capillaire et à renforcer les cheveux existants. Cette procédure implique le prélèvement d’un échantillon de sang, qui est centrifugé pour séparer le plasma riche en plaquettes. Ce plasma est ensuite injecté dans le cuir chevelu. Mais attention, comme le précise le Dr. Meyer, un diagnostic médical est nécessaire avant ce genre de traitement, il ne faut pas «empiler les sessions», et surtout s’assurer de son efficacité chez le patient, ce qui n’est pas toujours le cas.

D'autres options existent, comme les shampooings spécialisés, les sérums et les compléments alimentaires, présents partout sur le marché. Cependant, leur efficacité reste limitée mais ils peuvent, en revanche, compléter un traitement médical ou prévenir un affaiblissement des cheveux existants. «Personnellement, je n’en prescris presque pas. Bien que ces soins ne soient pas nécessairement mauvais, il convient de préciser que leur effet n’est pas comparable à ce que l’on peut obtenir avec une chirurgie ou un traitement médicamenteux», signale le spécialiste.

Des icônes sans cheveu

La calvitie masculine est un phénomène aussi ancien que répandu. Désormais, les hommes disposent d’une variété de solutions pour ralentir la perte de cheveux ou restaurer une partie de leur chevelure. «Ce que je constate aujourd’hui, c’est qu’on en parle plus facilement. Et si un traitement miracle n’existe pas, l’alopécie n’est pas une fatalité», conclut le chirurgien.

Et pour ceux qui ont le courage de l’affronter, il y a aussi la solution radicale: tout raser. Après tout, des figures emblématiques comme Michael Jordan, Dwayne Johnson, Bruce Willis ou même Jason Statham sont autant de preuves que le crâne lisse peut être séduisant.

Pour aller plus loin: Et chez les femmes?

Contrairement aux idées reçues, les femmes sont également touchées par l’alopécie androgénétique, et ce, dans des proportions comparables à celles des hommes. D’après le Dr. Meyer, environ la moitié de ses patients en consultation pour alopécie sont des femmes. Chez elles, la perte de cheveux peut débuter dès l’adolescence avec l’arrivée des hormones sexuelles ou encore à la ménopause, lorsque les fluctuations hormonales s'intensifient. Comme le rapporte le magazine Bilan: «L’alopécie androgénétique touche entre 2 à 5% des femmes dès l'âge de 30 ans et près de 40% des femmes de 70 ans.»

La perte de cheveux se manifeste souvent par un éclaircissement capillaire diffus sur le sommet du crâne. En complément de traitement médicamenteux, la mésothérapie capillaire et le PRP (plasma riche en plaquettes), voire la tricopigmentation (tatouage semi-permanent), offrent des solutions pour freiner ce phénomène et redensifier la chevelure.

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