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«Mon métier: aider les gens»

«Mon métier: aider les gens»

«En 2017, une journée portes ouvertes chez Swiss Ambulance Rescue m’a convaincue de me lancer dans une formation de trois années à l’Ecole supérieure de soins ambulanciers. J’avais 22 ans. Cette période de ma vie a été intense, j’ai évolué tout en me formant une carapace. Je qualifie cette formation d’école de la vie.»

© Magali Dougados

Participer en tant qu’apprentie ambulancière au documentaire de David Nicolas Parel a été pour moi une revanche sur la vie. Montrer à l’écran mon empathie et ma façon de travailler m’a beaucoup aidée. Une expérience forte que je n’oublierai jamais. A l’origine, je faisais des études pour devenir enseignante à l’école primaire. J’ai compris que je voulais aider les gens sans être enfermée.

En 2017, une journée portes ouvertes chez Swiss Ambulance Rescue m’a convaincue de me lancer dans une formation de trois années à l’Ecole supérieure de soins ambulanciers. J’avais 22 ans. Cette période de ma vie a été intense, j’ai évolué tout en me formant une carapace. Je qualifie cette formation d’école de la vie. Si j’ai réussi celle-ci, je remercie ma famille et mon copain qui étaient là pour m’encourager quand le stress me jouait des tours.

Projetée en première ligne

J’ai commencé à travailler chez Swiss Ambulance Rescue en renfort et comme étudiante ambulancière, mi-février 2020, au tout début de la crise sanitaire. On ne savait pas encore grand-chose sur cette maladie, beaucoup de collègues tombaient malades. On manquait de masques chirurgicaux, de gants ou encore de combinaisons tyvek.

Certains aspects de cette période me donnaient tout de même du courage, comme les applaudissements nocturnes du public.

Au travail, les situations Covid s’enchaînaient, parfois on intervenait cinq ou six fois par jour chez les gens, victimes d’insuffisance respiratoire, de fièvre ou d’anxiété. Habillée telle une cosmonaute, je me rappelle tristement avoir dû annoncer à certaines familles des décès alors qu’on devinait à peine mes yeux. C’était vraiment antisocial.

Dans le même temps, David Nicolas Parel, qui faisait déjà des photos – magnifiques – de mon coéquipier Christophe et d’autres ambulanciers en vue du film m’a demandé s’il pouvait aussi me suivre. Comme j’ai toujours eu de la peine avec mon image, je me suis dit que ce serait un bon challenge. De plus, je correspondais au profil – recherché par le réalisateur – de l’ambulancière qui travaillait avec son mentor. J’ai également accepté ce projet pour l’humanité et l’approche sociale de Christophe, que je considère comme un second père.

L'humanité au centre

Le passage qui m’a le plus touchée dans le film, c’est quand je discute avec une jeune femme victime de harcèlement scolaire qui a pris des médicaments pour mettre fin à ses jours.

Je sais que certains de mes collègues ne sont pas d’accord avec ma méthode, mais j’aime utiliser mon expérience personnelle dans ma vie professionnelle. En l’occurrence, cette histoire a fait écho avec la mienne, car j’ai également vécu le fardeau du harcèlement scolaire, durant des années.

Aujourd’hui, je me rends compte que la situation est encore plus grave qu’à mon époque, car les plus jeunes n’ont aucun répit avec les réseaux sociaux.

Un an et demi après mes débuts dans ma fonction, j’ai acquis une grande aisance dans mon travail, notamment dans la connaissance des protocoles ou dans l’utilisation du matériel de l’ambulance. J’essaie toujours de donner le maximum, mais il y a toujours des jours plus difficiles que d’autres, comme dans tous les métiers. Heureusement, je peux compter sur notre équipe et son humour noir commun aux métiers sociaux et médicaux, idéal pour relâcher la pression. Tout n’est pas rose non plus du côté des ambulanciers, mais c’est cela que j’aime montrer. Je suis aussi humaine.

Voir Les documentaires de la RTS – Journal d’une ambulancière, disponible sur Play RTS jusqu’au 10 septembre.

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