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«J’ai voyagé 22 mois et j’ai surfé dans 19 pays»

Témoignage vécu récit j'ai voyage 22 mois et jai surfe dans 19 pays

«Je goûtais à ce dont j’avais rêvé de nombreuses années en Suisse: la liberté.»

© Jérôme Duc

L’idée de quitter la Suisse pour parcourir le monde en faisant du surf me trottait dans la tête depuis longtemps; en fait, depuis une première expérience de six mois en Australie quand j’avais 18 ans. J’approchais de ma trentaine, je voyais tout le monde se marier autour de moi et ça ne me tentait pas, pas maintenant.

Alors, j’ai commencé à organiser ce voyage: j’ai économisé un peu plus de 25 000 francs, démissionné, rendu mon appart… et, le 12 mars 2018, je me suis envolé avec un petit sac à dos de seulement 9 kg, contenant quelques habits, mon téléphone, une GoPro et pas de bagage en soute. Un peu à l’arrache, mais sûr de moi: moins d’affaires, moins de contraintes, moins de stress. J’allais au-devant de lessives régulières, mais j’étais prêt!

Première étape, le Sri Lanka, et un petit choc. Moi qui débarquais de ma campagne fribourgeoise, tout blanc et tout tatoué, les gens me touchaient les jambes, me prenaient en photo… mais à aucun moment je n’ai regretté d’être parti. Même si, le premier jour, je me suis dit: «Qu’est-ce que je fous là!».

Je me suis promené à travers l’île, puis, direction la côte. Je voulais tester les vagues d’Arugam Bay, à l’est. C’est un des spots de surf les plus réputés au monde. Je passais la plus grande partie de la journée à surfer au milieu des chiens et des vaches qui se baladaient sur la plage.

Je n’ai jamais eu peur, sauf quand j’ai dû me faire soigner dans des conditions d’hygiène approximatives après avoir marché sur un oursin. Je suis allé chez un médecin local, qui m’a ouvert le pied à vif pour retirer les aiguilles.

Je n’avais jamais hurlé si fort de ma vie! Je me suis dit: «Bravo Jérôme, tu commences bien!» Mon pied s’est vite remis et j’ai pu continuer mon périple.

La bougeotte

Après ces deux premières semaines au Sri Lanka – la seule partie planifiée de mon voyage, et encore –, j’ai enchaîné avec l’Asie du Sud-Est, en Thaïlande d’abord, où j’ai énormément bougé. Je goûtais à ce dont j’avais rêvé de nombreuses années en Suisse, la liberté.

Je ne restais jamais plus de deux ou trois semaines dans un pays avant de passer au suivant. Ce n’était pas toujours reposant, ni particulièrement confortable. Je dormais dans des chambres ou des dortoirs à 5 francs pour pouvoir continuer mon aventure le plus longtemps possible et je me déplaçais en bus, en train, en tuk-tuk, en évitant l’avion au maximum. C’est comme ça, selon moi, qu’on découvre le mieux un pays, en voyageant avec les locaux.

De la Thaïlande, j’ai rejoint le Laos, le Cambodge, le Vietnam, le Myanmar, la Malaisie. Je suis retourné en Thaïlande pour rejoindre un ami, puis je suis allé en Indonésie et notamment à Bali. Je m’y suis senti particulièrement bien! Le rythme de vie est totalement différent de ce qu’on connaît. Je me levais vers 9 h, prenais mon déjeuner et partais surfer. Magique.

Il y a tout de même une chose en Asie qui était moins magique, le plastique. Il y en avait partout: dans l’eau, jeté par les fenêtres des bus… ça m’a marqué et sensibilisé à l’écologie.

La communauté des surfeurs

J’ai retrouvé l’Australie où, quand je ne faisais pas de surf, je faisais du skate. Puis j’ai découvert la Nouvelle-Zélande. J’y ai acheté une voiture, dans laquelle je dormais. C’était particulièrement inconfortable, mais j’étais libre et tranquille, seulement entouré de moutons! J’ai été ébahi par la beauté des paysages. C’est sauvage, vert, montagneux… magnifique! J’ai poursuivi vers d’autres pays montagneux, l’Argentine et le Chili. A défaut de surf, j’y ai fait du ski… sur un volcan!

J’ai retrouvé mon maillot de bain en enchaînant avec le Brésil, la Bolivie, le Pérou, la Colombie, le Nicaragua, le Mexique… en tout, une quinzaine de pays pour arriver aux Etats-Unis. Une fois en Californie, j’ai retrouvé un ami d’enfance qui vivait à San Diego et qui m’a hébergé. J’y ai trouvé un rythme et une communauté.

Tous les matins, je prenais mon vélo ou mon longboard, mon surf sous le bras, et j’allais rejoindre d’autres surfeurs. Dans l’eau, il y a certaines règles à respecter, surtout quand on est le petit nouveau. On ne grille pas la priorité, par exemple, encore moins aux locaux aguerris. Malgré un petit accident de surf qui m’a valu une arcade sourcilière ouverte, j’ai beaucoup aimé le Golden State et son mode de vie décomplexé.

Le retour et le prochain départ

En novembre 2019, après plus de vingt mois de voyage, je sentais que le retour en Suisse approchait. C’était surtout mes économies, qui avaient drastiquement diminué, qui me le disaient! A la base, je visais le Canada pour y trouver un travail, mais j’avais besoin de prolonger l’été et le surf, moi qui n’avais presque pas connu l’hiver depuis mon départ. Alors, en revenant d’un trek sur le volcan hawaïen de Koko Head, j’ai regardé le prix des vols pour des destinations estivales.

J’ai trouvé un billet pour les Philippines à 200 dollars, mais je n’étais pas prêt à retrouver une vision de la vie aussi différente, après des mois aux Etats-Unis. Alors je suis retourné à Bali où je m’étais senti si bien. J’ai fait le plus de surf possible et je suis rentré le 24 décembre en faisant la surprise à ma famille. Ça me faisait du bien de retrouver mes proches pour Noël.

Avec cette expérience, j’ai appris à m’écouter et à me poser, tout en restant un peu gamin. Il fallait l’être pour se lancer dans un périple de 653 jours!

Aujourd’hui, je rêve de repartir, mais il faut remettre des sous de côté. Au moins, la situation actuelle permet ce constat: on peut être efficace en home office. Mon home office… je le vois dans un hamac, entre deux sessions de surf!

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